Et quelques détails .....
Pour accompagner nos photos un texte écrit par Anne Billon :
Entrons dans un monde
clos, non clos de murs, mais clos de verre. Entrons dans une bulle de
songe où les navires de carton attendent leurs océans. Pénétrons
dans l'esprit de Gilles Manero...
Approchons-nous, comme
des gamins émerveillés, au risque de heurter le verre du bout de
notre nez, que notre souffle embue la vitre et vienne occulter son
univers, petit monde de matériaux de récupération, immensité
intérieure circonscrite à l'espace contraint du globe.
Des rites se devinent,
des danses se donnent en l'honneur des divinités de ce panthéon de
carton. Les petits personnages, navigateurs immobiles, jouent à
proximité de crânes hilares, de quilles brisées. Cette société
nous ramène à un monde primitif où la vie et la mort se côtoient
et se célèbrent l'une l'autre. La végétation de kraft, partout,
prend possession des constructions (maisons, bateaux, tours) et des
êtres, son feuillage s’immisçant dans les moindres interstices
laissés libres par la main de l'artiste.
Collectant des objets de
bois dont la destination ne nous est plus connue, ramassant dans la
rue des emballages, il parcourt la France à la recherche de nouveaux
globes de mariage ou de pendule à détourner et, petit à petit,
nourrit son imaginaire et l'ancre dans le réel. En guise de voile
pour une mariée oubliée, il habille de tarlatane ses personnages et
en laisse des lambeaux flotter dans ses paysages. Pour donner jour à
sa poésie, il doit se colleter avec les matériaux, les clous, les
vis. Obstiné, il n'abandonne jamais. Il sait où il va, passant
parfois des heures à découper, une à une, les feuilles de la forêt
de son inconscient, siège des contes et des peurs enfantines. Il
rend les antiques globes de mariés à leur destin de reliquaires,
petits conservatoires d'un monde joyeux et inquiétant creusant ses
racines en chacun de nous.
GILLES MANERO ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
SUR LE SITE DE LA CRÉATION FRANCHE
UN ARTICLE DANS SUD OUEST
(cliquer)
Juillet 2017
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