samedi 11 février 2023

DOMINIQUE ROUSSEAU ... C'EST TELLEMENT BEAU


Éblouissante découverte facebookienne !

"J’ai longtemps travaillé sur support papier (dessin, gravure, lithographie).

C’est donc naturellement que je me suis intéressé à la matière même du papier. Créer le papier a renouvelé profondément mon travail et m’a fait découvrir de nouvelles sensations. Mes maîtres es papier ont été Jean Michel Letellier et Miki Nakamura , issus de la tradition japonaise.

J’assemble les couches successives de fibres mêlées d’empreintes et de pigments, qui par strates vont former la géologie fossile de mes papiers. La feuille de papier, peau végétale, mêlée d’écorces et de terres proches ou lointaines, membrane ondulante née dans la transparence d’une vibration fluide, devient ma peau.

 Il y a correspondance, dans ce jeu entre matérialité et immatérialité, entre l’apparition d’une image et l’eau qui dépose, révèle, disperse, dissout. C’est l’eau qui dessine et sculpte les figures de la Terre."

 

























 

Le Chaos originel

"Au début comme chacun sait  il y avait un liquide amniotique  et tout baignait dans une lumière diffuse  puis très  très  lentement  ils se sont réveillés … nos ancêtres..

Et  moi aussi je m’éveille et rentre avec délice dans cet univers à la fois troublant et bien réel entouré d’images subliminales qu’il faut déchiffrer au fil des yeux ouverts 

Car ce n’est  pas évident c’est un chaos de formes maitrisées  donc  son exact contraire  et nous découvrons des formes primitives des tortues esquissées  des empreintes millénaires   tout un univers mystérieux

Et je baigne je suis retourné à la mère originelle  la mer je suis dans une matrice  géante  une  bulle   perdu en rêveries et je vogue un peu … beaucoup  … impressionné    par la qualité des œuvres et des textes

Parlant de texte    seul un écossais fort  doué   peut écrire aussi bien la langue française   ce sont les étrangers qui nous sauveront    pas ceux de «  Niqu’tamère »    pas non plus  notre éducation nationale qui lamine notre  belle langue au profit ( relatif ) d’un correcteur électronique

Eux  ces « étrangers » ce sont de purs amoureux des mots   des syntaxes   du ronronnement des textes choisis    il faut passer du temps réfléchir et savourer   KennethWhite  comme un élixir qui se diffuse  très lentement  et vous transporte dans un monde de félicité

Les œuvres donc     des bleus clairs   des douceurs   des gris subtils   des formes féminines  en dentelle  qui s’entrelacent  s’entrouvent comme une invitation à une chaste luxure  au gré de son imagination    le lubrique  verra une  sensualité débridée    le puritain au contraire verra un monde de vertus cachées  et le commun des mortels tout simplement un beau tableau agréable à contempler  avec sous –jacent  un point d’interrogation ..mais quel est le message ?

La grande composition à elle seule mérite une mention  comme dit le guide rouge  ( pas Mao) le Michelin  « mérite le détour »   soit un  trois étoiles        à ne pas manquer  imaginez  une immense toile avec des courbes  des dentelles des monts  des vallées des entrelacs de matières blanches rosées bleutées qui vous invitent à une danse endiablée  ou à une méditation   une admiration paisible comme une     mer    mère calmée    encore une fois chaque œil verra une toile différente

Moi je vois une ode à la féminité   des dentelles trompeuses où se cache l’amante fougueuse ou son contraire  une  jeune rêveuse lisant Proust en ses champs normands     ou serait- ce  une constellation   sous -marine avec mille bras couvant ses enfants ?

Des algues séchées transformées   domptées pendent  et se perdent au son d’une bande sonore marine et étrange  en diable .  Songez   des cris de baleines cherchant le troupeau  ou appelant les baleineaux égarés et tout en contemplation  vous entendez le chant   plutôt un cri plaintif   un peu lancinant

Je suis dans ma bulle   Capitaine Nemo fasciné par un univers inconnu découvrant des limules   des ichthyosaurus   et d’autres bestioles aussi étranges   des squelettes fossilisés   des mâchoires de Cœlacanthes ..même pas peur

Il faut examiner de près les textures les fibres  les plis  car cet artiste fabrique lui- même ses supports  on le devine  broyant  malaxant triturant  la pâte et la jetant avec force pour créer les formes

Et pourtant  même si rien n’est improvisé   mais pensé réfléchi avec méthode  on sent la création spontanée  jaillissant  au gré  de l’humeur et  des vents marins

L’homme  est   lui- même un tableau vivant  une vraie  « gueule » de créateur   cheveux  longs  grisonnants  dans les vents   force tempête   loin des académies mondaines et cercles parisiens    lui respire le désert  la savane ou la forêt tropicale    l’humus originel tiens … on y revient. "

 

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