J'avais découvert son travail au HANG ART de Saffré, j'avais bien sûr vu des photos des différentes façades de sa maison de Paimboeuf .
Voici aujourd'hui sur les Grigris la dernière façade !
"Bienvenue quai Boulay Paty à Paimboeuf, devant la maison de Dominique Leroy. Une maison pas tout à fait comme les autres, “habillée comme un fond de scène” au gré des envies de son occupant. Depuis plus d’un an, elle porte un décor en bois, constitué d’objets hétéroclites qui font d’elle, une demeure unique dans la région.
Art de l’éphémère
Petites lunettes rouges sur le nez, Dominique Leroy est entouré de peintures, sculptures, objets rigolos. Mystère et poésie se dégagent de cet atelier. Ces éléments en bois accolés à la façade de la maison sont le fruit d’un second défi que l’artiste s’est lancé à lui-même. Pour le premier, Dominique Leroy avait recouvert la façade de morceaux de tissus colorés… “Avant je trouvais le terme d’artiste ringard mais aujourd’hui j’assume”, souligne le Paimblotin. Ce qui plaît à l’artiste c’est l’art éphémère. “C’est drôle de chercher dans toutes les directions et d’essayer de suivre ses envies”. Le bois c’est donc ça, une envie de détourner des objets de l’intérieur pour les mettre à l’extérieur. Car c’est son créneau à Dominique d’habiller les façades en dehors des matières traditionnelles. “J’imagine toute une ville, ce serait drôle” plaisante-t-il. D’ailleurs, le dernier chantier en cours est un hôtel/restaurant La marmite que Dominique termine bientôt sur Nantes…“Pas n’importe comment”
Artiste touche à tout accompli, Dominique a de la technique et son travail est réfléchi, pensé. Ce diplômé de l’école des Beaux-arts et ancien professeur d’arts plastiques de collège aime les formes géométriques, les lignes. Comme il le précise “rien n’est laissé au hasard” les pans de tissus suivaient des lignes horizontales et verticales. Les objets en bois actuellement sont positionnés d’une manière logique. “Je n’accumule pas n’importe comment, je trouve une structure c’est ce qui est le plus long”. En ce moment c’est à la peinture que Dominique consacre son temps avec en ligne de fond une histoire de visages puisque le monsieur peint des têtes… “Mais promis bientôt je crée une nouvelle façade, j’ai encore plein d’idées. Reste à en sélectionner une”.Du changement pour bientôt
Nul doute que la nouvelle façade fera preuve d’originalité et de pittoresque. Pourquoi pas un brin poétique ? “Je veux faire marrer les gens, j’aime qu’ils s’arrêtent devant chez moi”, souligne Dominique Leroy. Alors n’hésitez pas si vous voulez voir les derniers jours du bois… Bientôt la maison deviendra un nouveau fond de scène."DOMINIQUE LEROY
Né en 1948, vit et travaille à Paimboeuf (44)
Dès ses plus jeunes années, la pratique artistique se révèle une évidence. Peu scolaire dans l’âme, il fait une sortie de route précoce et quitte le cursus classique pour une formation technique. Ne trouvant pas là de quoi nourrir son appétit de connaître et de représenter le monde, il s’inscrit aux Beaux-Arts de Nantes. Manifestement doué, il enchaîne la totalité du cursus avec succès.
Son chemin est celui d’une recherche permanente qui a pour principal terrain la peinture, même s’il s’aventure également du côté de la scénographie, de la sculpture et plus récemment de la gravure et de la lithographie. Tout est matière à inventer aux yeux de l’artiste dont le langage ne cesse d’évoluer.
Installé depuis quelques années à Paimboeuf face à la Loire, il y jouit de la lumière et des ciels changeants de ce paysage. Depuis deux ans, il a fait de la façade de sa maison un projet artistique. En 2012, elle était recouverte d’un patchwork géant de tissus colorés et en 2014 d’une composition subtile de pièces de bois diverses : vieux sabots, instruments de musique, chaises, caisses de vin…
Ces dix dernières années, sa peinture, jamais tout à fait figurative, s’est attachée au thème du visage. Son travail explore le monumental comme les petites formes.
Les peintures et les sculptures de Dominique Leroy questionnent la représentation du vivant et de son absence. Le visage ne servirait que de support à un regard, témoin d’âme … Cet artiste s’est d’ailleurs affranchi de toute volonté de ressemblance. La peinture se fait esquisse, les lignes du visage s’égarent et les traits se transforment ou se dissolvent dans une hybridation de matière. Leurs grandes tailles nous invitent à y entrer, presque physiquement, comme on pénétrerait dans un paysage. Paysage offrant une alternance de territoires flous, évaporés et de zones dont le réalisme devient l’expression d’une présence. Il se fait enveloppe dont on peut s’abstraire. Ainsi la toile devient lieu d’apparition et de disparition, lieu de vie et de mort, habitée par la prégnance d’un regard. Yeux aussi doux que las dont la fonction ne serait plus de voir mais juste de dire ; dire son ultime présence au monde ou celle gravée dans les mémoires. C’est de cette indicible présence, de sa perception, en delà de l’espace et du temps, dont il est question dans les œuvres de Dominique Leroy. Et celles-ci ne semblent être que l’expression d’une quête ; celui de révéler l’insaisissable de l’être.
Gaëlle de Sagazan 2013
LE TEXTE SUR LE HANG ART
UN LIEN
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