LES GRIGRIS DE SOPHIE: LE TEMPLE DE NICOLAS CHENARD

mercredi 8 mai 2019

LE TEMPLE DE NICOLAS CHENARD

C'est par LE TEMPLE DE NICOLAS CHENARD que nous avons commencé notre Périple 2018.
C'est en 1998 qu'il a commencé ce Grand Oeuvre : un temple, dédié à la Nature et qu'il a réalisé seul dans un terrain boisé à l’abri des regards indiscrets ....

"L’artiste sculpteur brillonnais Nicolas Chénard a réalisé plusieurs œuvres pour le village, dont la fontaine en pierre de la mare Régnier, avec sept bassins représentant les sept fontaines réparties sur le territoire, la Marianne en bois grandeur nature, installée dans une niche dans la salle du conseil à la mairie et, datant de 1960, deux sculptures sur la façade du garage automobile de l’époque. Mais le plus insolite a été découvert dimanche 12 août, lors de la marche gourmande de la Maison rurale de la famille et des jeunes (MRFJ).
Pour les villageois et autres visiteurs, même si certains en connaissaient l’existence ou en avaient entendu parler, ce fut une grande découverte. Il faut dire que, cachée au milieu du bois, près du lieu-dit du Haut des Biques, il est compliqué, sans guide, de dénicher cette construction.
C’est en 1998 que Nicolas Chénard commence ce monument en pierre, nommé Enter Ciel (entre terre et ciel), sur un terrain personnel choisi en pente, dans la nature. Taillant et sculptant durant de longs mois, il décide de voir ce qu’un homme seul peut être capable de réaliser. Il transporte ses blocs de pierre avec un tracteur, ceux du soubassement étant de la pierre de Brillon-en-Barrois venant d’une démolition au village, les autres en pierre d’Aulnois.

Pour Nicolas, cette construction, c’est un challenge. Il la compare à des temples ou des pyramides de Grèce ou d’Égypte. Les huit colonnes dressées donnent une impression de grandeur, trichant avec la perspective. Il décide en cours de route, car il aime travailler lentement et suivant ses finances dans le temps, d’abandonner l’idée d’une deuxième rangée de colonnes. « Faisons de l’inachevé, l’identique des monuments datant de l’Antiquité que l’on voit maintenant », nous dit l’artiste.
Entre chaque arche, gravées dans la pierre, on peut lire plusieurs citations : « Entre lumière et ombre existe la forme », « De vie, entre naissance et mort existe l’amour », « Tout au long de la vie persiste l’imaginaire de l’esprit de l’homme ». Et Nicolas de conclure : « Si, depuis 20 ans, je suis resté discret sur cette réalisation, c’était par crainte de visites pas toujours souhaitées avec peut-être, des dégradations. Désormais, le temps et la nature font leur œuvre. La pierre noircit et la végétation reprend ses droits, et c’est très bien comme ça. »"

Voilà ce que Pierre van Tieghem, historien d'art, dit de lui :

Nicolas Chénard consacre une part essentielle de son travail à l'art monumental, tant dans un rapport au bâti qu'en relation avec la nature. Animé d'un perpétuel esprit de recherche, nourrissant son travail d'une profonde réflexion sur les enjeux de l'art contemporain tout en s'attachant à pénétrer d'autres civilisations, il livre des œuvres poétiques et symboliques où s'entrecroisent les mythes fondamentaux de toute l'humanité.
Les sculptures de Chénard - et leur organisation dans l'espace - relèvent d'un geste puissant et fortement identifiable. En effet, à travers les matériaux très différents que sa parfaite maîtrise technique lui permet d'utiliser, Nicolas Chénard s'est créé son propre vocabulaire formel pour une écriture intensément caractérisée.

la maquette du temple

Dans l'atelier ...

"Chénard célèbre l’art dans toutes ses expressions : dessin, gravure, modelage, sculpture monumentale (entre autres des statues colonnes en hêtre, irriguées à la sève des arts premiers, polynésiens tout particulièrement) et, donc, Land Art. Mais un Land Art humble et de proximité, qui n’a pas l’orgueil de transformer la Nature, de s’imposer aux quatre coins du monde, seulement une création en paysage régional "écrit Patrick Le Fur.