Comment envisager un séjour nantais sans un passage au Triphasé ?
Surtout quand BERNARD BRIANTAIS est à l'honneur avec la présentation du livre de l'éditrice
Ghislaine Verdier, de la maison d'édition L'oeil de la Femme à Barbe, surtout quand il y a en plus une importante sélection de livres d'art de la même éditrice à découvrir.
Six jours de découvertes
ponctués de lectures étaient proposés ...
IL EN RESTE QUATRE, et franchement déplacez-vous amis nantais, amis d'ailleurs car l'accrochage est impressionnant (comme toujours chez Franck Moinel ! ) et montre la grande diversité du talent de Bernard.
Quant au livre IL EST MAGNIFIQUE ! L'iconographie est exceptionnelle.
Un achat indispensable pour Noël qui arrive ! Un vrai beau cadeau à faire !
Matthieu Peronnet avait écrit un beau texte sur l'artiste nantais :
Bernard Briantais est un artiste paradoxal et profondément
humaniste. Paradoxal, par son parcours d’autodidacte passé de
l’abstraction à la figuration de l’humain. Paradoxal comme le choix de
ses marqueurs artistiques. Parmi ses références il vous citera Camus,
Rabelais, Bruegel et Karel Appel, Goya, Courbet et Rothko, la liste est
longue tant l’homme est un érudit boulimique. Alors arrêtons-nous sur
trois noms. Ghirlandaio, Le Vieil Homme et l’Enfant (1490). Une pure
merveille pour Bernard Briantais, qui voit dans l’exagération du visage
déformé par la maladie du vieillard une vérité spontanément émouvante
qui transcende la représentation du réel. Charlie Chaplin, Les Lumières
de la Ville (1931). Première TV et l’un des premiers films qu’y découvre
le jeune Briantais. Aujourd’hui encore, il n’a pas oublié « le clochard
qui fait la nique aux bourgeois. » Chez Bernard Briantais la cocasserie
est reine, l’indifférence à son propre malheur est un pied de nez aux
nantis. Francis Bacon, peintre de la tension, de « l’intensément réel
qui conduit à l’outrance de la déformation ». Comme lui, Bernard
Briantais est convaincu qu’il faut forcer le trait pour être juste.
Bernard Briantais vous citera également l’éblouissement produit sur lui
par les œuvres de Turner et Rothko. Mais la pure contemplation, il
préfère la cultiver dans son jardin que dans son travail artistique.
Comme une nécessaire plage de modération. Bernard Briantais est un
artiste profondément humaniste, convaincu qu’il est impossible de parler
de l’humain sans prendre position. Il y a quelques années, il a la
vision de SDF dans les rues de Paris. Dès lors, les « clodos »,
prostituées et autres déclassés vont être au cœur de son travail. Comme
toujours, il a beaucoup lu sur ce que va devenir sa recherche
artistique. Il nous cite de mémoire cette phrase de Camus : « Oui il y a
la beauté et les humiliés. Quelques que soient les difficultés de
l’entreprise, je voudrais n’être jamais infidèle ni à l’une ni aux
autres. » Bernard Briantais peint des personnages dénudés (parfois
littéralement) et qui ne se cachent pas. Si les visages sont parfois
masqués, cela relève autant de la recherche d’identité que de l’exutoire
carnavalesque et de son côté subversif.
Foi en l’humain,
truculence, cruauté : le monde de Bernard Briantais est aussi violent.
La mort rôde, comme l’ivresse destructrice et les pulsions sexuelles.
Mais la souffrance ne laisse jamais place au pathos. A l’image des
danses macabres moyenâgeuses, la brutalité de notre monde doit nous
conduire à exorciser nos angoisses dans une foi jubilatoire, une joie
conjuratoire. L’expression artistique de Bernard Briantais est lumineuse
et féconde. Son trait, qui utilise la sanguine, l’encre de chine ou le
crayon de couleur, est fluide. Il se fait parfois acéré, parfois flou
aussi comme les prémices de la mort ou du coma éthylique. Récemment,
Bernard Briantais a commencé à mettre en boîte les « gilets jaunes ». Il
nous les dévoile avec jubilation, faisant venir pour l’occasion sa
femme qui n’avait pas encore été autorisée à voir ce travail – non pas
qu’il ne soit pas très soucieux de son avis, bien au contraire. Sans
surprise ses « gilets jaunes » recèlent une humanité profonde, qui nous
impose de poser sur eux un regard bienveillant, au-delà de toute
idéologie. Bernard Briantais affectionne mettre en boite ses scènes
d’humanité, tel des castelets, utilisant des cagettes de bois ou des
morceaux de carton : quoi de mieux que des matériaux déclassés de la
société de consommation pour servir d’abri à « ses »
laissés-pour-compte ?
Et voici LE LIVRE "BIJOUTERIE, CHARCUTERIE" ...
Présentation courte
Recueil de morceaux de vie à la poésie corrosive et plaidoyer à l’humour grinçant, ce livre est un aveu de tendresse pour l’humanité : invisibles et laissés pour compte, petits commerces comme on n’en voit plus guère, bistrots de quartier, marginaux, poètes, contestataires de tout poil...
La collection L’œuvre contée
Des contes modernes dans lesquels l’œuvre est mise au cœur du récit à l’instar d’un personnage. Le texte quant à lui peut être conçu à plusieurs mains, sur un mode poétique, scientifique, philosophique...
L’artiste
Bernard Briantais dit avoir commencé à dessiner dans le ventre de sa mère. Artisan peintre pour commencer, il se jette dans la peinture artistique et l’art contemporain en 1988, puis à partir de 2010 dans l’art singulier où il peut exprimer une humanité à fleur de peau.
L’auteur
Très tôt, Rémy Beurion sait qu’il veut écrire ; c’est sa mère qui lui a implanté cette graine ! A 19 ans il est pigiste pour un journal de Vierzon ; puis en 1992 journaliste pour la presse locale à Bourges. Il peut ainsi écrire le jour et surtout la nuit.
L’éditeur
Galerie d’art nomade, maison d’édition et agence artistique, L’œil de la femme à barbe dédié à l’art singulier et à l’expressionnisme - représente des artistes vivants aux techniques et sensibilités multiples, en grande majorité des femmes.
Nocturne le jeudi 1 décembre, lecture à 19h 30 avec un verre de l'amitié
Dimanche 4 décembre de 14h à 18h
LE LIEN VERS LE TRIPHASE
LE TEXTE DE MATTHIEU
LE LIEN VERS L’ŒIL DE LA FEMME A BARBE
LE SITE DE BERNARD BRIANTAIS
(cliquer)
JUSQU'AU DIMANCHE 4 DÉCEMBRE !
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