Les dessins à l’encre de Chine de Jean-François Robic sont à découvrir du 13 mai au 24 juin à la galerie « Le Dessus des halles » à Audierne. L’exposition « À l’orée » dévoile de multiples thèmes.
Les toiles à l’encre de Chine de Jean-François Robic ont recouvert les murs de la galerie « Le Dessus des halles » à Audierne. Dès l’entrée de la galerie d’art contemporain, les motifs sautent aux yeux. Ceux des forêts qui ont bercé l’enfance de l’artiste, des pins maritimes du Morbihan et ses sonorités particulières, à la Forêt-Noire allemande.
"Jean-François Robic confie : « On n’observe pas le monde avec un regard vierge ». Les arbres, il les a observés avec l’influence de Caspar Friedrich, peintre romantique allemand, mais les redécouvre après la tempête de 1987. Là où il voyait l’écorce comme l’origine d’un monde, ces arbres couchés par le vent prennent une dimension de fin.
L’origine et la fin, le passé et le futur, sont des leitmotivs récurrents dans l’exposition « À l’orée » où le peintre explore notamment les motifs des premiers artistes de notre espèce d’Homo sapiens à Néandertal. Inspiré par la grotte de Lascaux et celle des Trois frères, il admire ces peintures préhistoriques où l’humanité se peignait hybride aux animaux « qui marquent l’absence de séparation entre l’homme et l’animal. »
Photographe, vidéaste, musicien, plasticien, Jean-François Robic est un artiste polyvalent qui a laissé sa vie guider son art. L’encre de Chine, il la découvre dès l’âge de 12 ans mais sa technique est bouleversée durant ses études quand une peintre d’origine chinoise lui enseigne que « L’encre et le pinceau ne sont que des dispositifs, ils sont pareils. »
Aujourd’hui, il tire sur de grands rouleaux de papier ses futures « toiles » et utilise la technique du lavis mêlée au pochoir. Pour lui, s’amuser dans la création est aussi essentiel que la rapidité de l’exécution, il aime l’impulsion et l’improvisation. Deux qualités qu’il retrouve dans l’encre de Chine « dont le séchage rapide ne permet pas de prendre son temps ». Un artiste qui cherche à reproduire avant toute chose et qui prend plaisir à détourner les moyens de productions classiques."
Et quelques gros plans ....
"Jean-François Robic vit et travaille en Bretagne, près de la mer.
Il a enseigné les arts plastiques à l’Université de Picardie-Jules
Verne et à l’Université de Strasbourg. Au long des années, les médiums
et dispositifs utilisés ont été le mail-art, le copy-art, le livre
d’artiste, l’assemblage, l’installation, la performance, la vidéo, le
dessin… Depuis quelques années, son travail se développe sur une double
pratique, le dessin et la vidéo.
Les œuvres vidéo (depuis 2004) ont longtemps porté sur l’univers des
rives de fleuve et des rivages d’océan, prétexte à la confrontation
entre le regard de l’artiste et les marges géographiques où se croisent
les traces du travail des hommes et la nature. Depuis quelques années
elles affichent des contenus plus autobiographiques ainsi que, au
travers des « cartes postales », un regard plus nomade sur « l’occasion »
(telle que cette idée est développé par Lévi-Strauss dans La pensée
sauvage).
Le travail en vidéo vise à explorer les capacités de rencontre entre le
médium et l’objet figural (cf. Jean-François Lyotard). Concrètement, il
s’agit de chercher des concordances entre les processus techniques,
leurs effets visuels, et le mouvement propre de ce qui est filmé, que ce
soit le balancement des branches, le déferlement des vagues, un chien
qui traverse la rue. Le défilement incessant de l’image vidéo reste le
point commun. Mais finalement, si réussite il y a, elle reste dans
l’émotion (esthétique ou autre) que ce savoir pratique suscite !
La pratique du dessin a resurgi depuis 2015 dans un quotidien
particulier, entre l’impossibilité de filmer et l’obligation de voyager.
Dessin sur le vif depuis la vitre du train ou petits travaux de bureau
l’ont progressivement convaincu que le dessin est une pratique
essentielle, première et nécessaire.
JF Robic explore actuellement les capacités de l’encre de Chine associée
aux contraintes du pochoir, explorant les tensions entre la singularité
du trait au pinceau, son expressivité, et la reproductibilité du
pochoir (ce qui ne l’éloigne pas des pratiques reproductives du
copy-art). Les thématiques explorent les aspects culturels et
stéréotypés de la représentation de la mort.
Il est l’auteur d’ouvrages et articles sur la reproductibilité et
l’intermédialité, les dispositifs texte-image, ainsi que sur les
relations entre le cinéma et les arts plastiques (un thème par ailleurs
souterrain dans le travail artistique). L’idée centrale est que le
médium artistique produit les formes où se joue une confrontation entre
nature et humanité, confrontation que manifeste le travail artistique.
Avec Germain Roesz, artiste et écrivain, il a créé en 1995, le duo
artistique L’épongistes (performances, poésie-action, installations et
objets, livres d’artistes, cartes postales.)."
(cliquer)
JUSQU'AU 24 JUIN
« Le Dessus des halles » est ouvert le mercredi de 10 h 30 à 13 h, le vendredi de 15 h à 17 h et le samedi de 10 h 30 à 13 h.
1 place de la Liberté 29770 Audierne
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