Lu à haute voix par Bakou pendant les vacances ....
" Ceux qui apparaissent résolus, menaçants, sans un mot qui ne soit un masque, se sont volontairement perdus dans la nuit de l'intelligence .
Au moment où le destin qui les mène prend figure la plupart des hommes s'en remettent à l'absence."
Georges Bataille
Lettre à René Char sur les incompatibilités de l'écrivain
(édition Fata Morgana)
lundi 5 avril 2010
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1 commentaire:
« Ceux qui apparaissent résolus, menaçants, sans un mot qui ne soit un masque, se sont volontairement perdus dans la nuit de l’intelligence.
Au moment où le destin qui les mène prend figure la plupart des hommes s'en remettent à l'absence » Georges Bataille – Lettre à René Char.
- Bigre, on poétise dur ici …
J’ai recherché la citation exacte et j’ai trouvé ça :
« Au moment où le destin qui les mène prend figure, la plupart des hommes s’en remettent à l’absence. Ceux qui apparaissent résolus, menaçants, sans un mot qui ne soit un masque, se sont volontairement perdus dans la nuit de l’intelligence. Mais la nuit où se couche maintenant le reste de la terre est plus épaisse : au sommeil dogmatique des uns s’oppose la confusion exsangue des autres, chaos d’innombrables voix grises s’épaississant dans l’assouplissement (sic) de ceux qui écoutent. »
--> C’est la citation de Bataille telle qu’on la trouve sur le site Agoravox.
Est-elle plus intelligible en mettant les phrases dans cet ordre ? Sur le forum d’Agoravox, un commentaire s’indigne qu’on puisse écrire comme ça, alors que depuis Boileau on sait que « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ».
Je ne me sens pas d’humeur à commenter cet extrait (d’autant que séparé de son contexte – une lettre ne l’oublions pas) l’entreprise serait délicate. Mais on peut au moins remarquer que les rapports de la pensée au langage y sont mis en jeu, et que la clarté vantée par Boileau ressemble plutôt à la mise au pas (militaire) de la pensée.
Le philosophe admet sans peine que dans un énoncé, la pensée ait un sens et un seul. Le poète ne pourra pas l’admettre.
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