Un thème avait été retenu : " C’est le printemps, nos sens sont en éveil ! "
Six films au programme, tous récents , tous brillants .
* Nue de Catherine Bernstein
* Nue de Catherine Bernstein
Une femme est nue. Elle est filmée par sa fille qui s’attarde sur des détails de son corps. Sentant ce regard sur son corps adulte, marqué par les années, la femme raconte son histoire à travers celle de ses sourcils, de ses yeux, de ses seins, de son ventre, de ses jambes... Ce corps en morceaux devient petit à petit un tout.
* Une nana (Laska)de Michal Socha
Un homme sous le charme d’une femme… fatale !
* L'Aveugle des forêts (The Blindness of the woods) de Javier Lourenco, Martin Jalfen
Dans la froideur des bois de Kiruna, en Suède, une femme aveugle et un bûcheron nouent une relation érotique entre passion et trahison. C’est un ours qui finira par découvrir la trahison…
http://www.amautalab.com/works/broadcast/independent/blindness.html
* Matières à rêver de Florence Miailhe
Trouver matière à fantasmer dans la manière même de peindre. "Matières à rêver" s’improvise, comme on peut improviser, en amour, en fonction de sa fantaisie, de son partenaire, du temps qu’il fait, du lieu.
* Alter Ego de Cédric Prevost
Trouver matière à fantasmer dans la manière même de peindre. "Matières à rêver" s’improvise, comme on peut improviser, en amour, en fonction de sa fantaisie, de son partenaire, du temps qu’il fait, du lieu.
* Alter Ego de Cédric Prevost
La rencontre, dans un parc parisien, entre Nadir et Esther, un jeune homme et une jeune femme que tout sépare. Du moins en apparence...
C’est l’histoire d’un jeune homme qui croit et qui écrit, d’un jeune homme tiraillé entre trois forces, l’écriture, la foi et la chair, d’un jeune homme qui affronte comme il peut les questions posées par la vie qui s’ouvre.
Voilà ce qu'en dit Rodolphe Olcèse :
* et le très attendu " Les ongles noirs" de Jérôme Descamps
C’est l’histoire d’un jeune homme qui croit et qui écrit, d’un jeune homme tiraillé entre trois forces, l’écriture, la foi et la chair, d’un jeune homme qui affronte comme il peut les questions posées par la vie qui s’ouvre.
Voilà ce qu'en dit Rodolphe Olcèse :
" Librement inspiré d' " Un coeur sous une soutane" d’Arthur Rimbaud, Les ongles noirs met en scène un jeune prêtre qui, sous l’effet de forces contradictoires, vit difficilement son état de religion.
Constamment penché sur un petit cahier, qui sans doute garde le secret sur des sentiments qu’il ne peut exprimer au confessionnal, le jeune homme va peu à peu voir s’amplifier la puissance de l’attrait charnel, qui, sous le titre du fantasme notamment, peut mettre devant nos yeux des scènes qui ne s’y jouent pas présentement.
Jérôme Descamps trouve très justement dans ce motif une invitation cinématographique, et cherche à déceler comment le fantasme peut à la fois nourrir une activité d’écriture et donner suffisamment de force pour rompre avec un choix et une vocation qui engagent pourtant toute une vie.
C’est donc la mise en scène qui donne en premier lieu toute sa singularité à ce film. Si les effets d’apparitions semblent relever d’une grammaire cinématographique élémentaire – dans le sens où précisément ils ne peuvent manquer leur effet –, ils prennent une autre ampleur lorsque les visages savent exprimer le trouble que ne peut manquer de produire le difficile retour à la réalité. La jeune Valentine désirée ne cesse ainsi de soustraire le prêtre à son environnement immédiat – la présence de sa gouvernante, ou de l’auditoire de l’église – auquel il revient nécessairement plus fragile d’avoir été surpris dans un instant d’abandon.
Pour autant, Les ongles noirs ne saurait être reconduit à un film qui trouve sa seule pertinence dans la direction d’acteur – au demeurant impressionnante – ou à l’habileté de son scénario. Des partis pris de réalisation donnent à l’image et à la plastique du film leur juste place. Il y a d’abord tout un travail sur la lumière et les teintes ocre, qui nous fait spontanément songer à la peinture hollandaise du XVIIe siècle. Il y a ensuite, ce qui nous semble plus décisif, une expérimentation sur la possibilité qu’offre le médium caméra d’approcher les êtres et de les offrir sur un fond indécidable. Certaines prises de vues, faites de très près, plongent les silhouettes – ainsi Valentine dévoilée sous les traits d’une icône religieuse – dans un flou sans les y perdre. Ce geste simple, et proprement photographique, comprend à lui seul ce qu’accomplit tout fantasme, qui donne comme absolues les figures dans lesquelles il se fixe. "
C’est donc la mise en scène qui donne en premier lieu toute sa singularité à ce film. Si les effets d’apparitions semblent relever d’une grammaire cinématographique élémentaire – dans le sens où précisément ils ne peuvent manquer leur effet –, ils prennent une autre ampleur lorsque les visages savent exprimer le trouble que ne peut manquer de produire le difficile retour à la réalité. La jeune Valentine désirée ne cesse ainsi de soustraire le prêtre à son environnement immédiat – la présence de sa gouvernante, ou de l’auditoire de l’église – auquel il revient nécessairement plus fragile d’avoir été surpris dans un instant d’abandon.
Pour autant, Les ongles noirs ne saurait être reconduit à un film qui trouve sa seule pertinence dans la direction d’acteur – au demeurant impressionnante – ou à l’habileté de son scénario. Des partis pris de réalisation donnent à l’image et à la plastique du film leur juste place. Il y a d’abord tout un travail sur la lumière et les teintes ocre, qui nous fait spontanément songer à la peinture hollandaise du XVIIe siècle. Il y a ensuite, ce qui nous semble plus décisif, une expérimentation sur la possibilité qu’offre le médium caméra d’approcher les êtres et de les offrir sur un fond indécidable. Certaines prises de vues, faites de très près, plongent les silhouettes – ainsi Valentine dévoilée sous les traits d’une icône religieuse – dans un flou sans les y perdre. Ce geste simple, et proprement photographique, comprend à lui seul ce qu’accomplit tout fantasme, qui donne comme absolues les figures dans lesquelles il se fixe. "
La projection terminée Jérôme Descamps a longuement parlé de son film, comparant le travail du montage au travail du sculpteur et évoquant tous ces choix difficiles et définitifs que doit faire tout réalisateur .
"Ces moments de travail à venir doivent être aussi des moments de chaos où je triture la matière du film avec mes partenaires. C’est retrouver le plaisir enfantin à malaxer, à mélanger, à triturer pour « voir ce que ça fait ». L’idée juste et pertinente peut naître de l’informe. La part du hasard n’est pas négligeable dans la fabrication cinématographique."
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