Notre dimanche a été monumentalement FOUJITA : visite de la chapelle et exposition au Musée des Beaux Arts. Tout rémois a bien sûr déjà visité la chapelle Notre Dame de la Paix mais il est indispensable de la revoir dans le cadre de la superbe exposition proposée par la Ville de Reims . Moi ce sont les vitraux que j' aime tout particulièrement. " Le 1er octobre 1966, la chapelle Notre-Dame de la Paix est consacrée. Le 18 octobre, Foujita en remet les clefs à la ville de Reims. Concluant un travail de plusieurs années, mené par le peintre avec l’architecte rémois Maurice Clauzier, la chapelle Notre-Dame de la Paix constitue à la fois une œuvre d’art total, rappelant les démarches de Matisse à Vence ou de Cocteau à Villefranche, et un véritable testament. Le peintre crée et dessine non seulement l’architecture mais aussi les vitraux, les ferronneries, les sculptures, le jardin, le calvaire. Entre le printemps et l’automne 1966, il y réalise près de 110 m² de fresques. Là encore la technique utilisée a son importance. Alors que l’architecture extérieure rappelle la Méditerranée, la Bretagne et le régionalisme, l’artiste s’engage pour la décoration intérieure dans un vaste et difficile chantier où il réalise à fresque toutes ses compositions à un rythme épuisant, dans le sillage d’un Michel-Ange pour la chapelle Sixtine. Au-delà des scènes courantes sur la vie du Christ, il se recrée ainsi un christianisme personnel où il modifie la chronologie des scènes de la vie du Christ et ses codes iconographiques. Pour le calvaire, il hésite ainsi à représenter l’enfant Jésus crucifié au lieu d’un Christ en souffrance. Partout, l’artiste introduit aussi une multitude de détails dérangeants : grotesques, évocation des Sept Péchés capitaux, ossements, pendus calcinés et crânes grimaçants, enfants aux regards perçants et bestiaire angoissant – expliqué peut-être par le traumatisme d’Hiroshima – sont là pour rappeler au visiteur la fragilité de l’existence. Entre enfer et paradis, cette œuvre est la conclusion de sa vie, le résumé de toutes ses sources d’inspiration. Foujita nous y propose une vraie réflexion sur la réconciliation des hommes et la nécessité de la paix, dans une ville marquée par la reddition du 7 mai 1945 et la réconciliation franco-allemande en 1962. Mais c’est aussi pour le peintre, dès 1968, et pour sa femme depuis 2009, une dernière demeure, un tombeau ayant pour vocation d’immortaliser une démarche incontournable dans l’histoire de l’art du XXe siècle."
Les photos de l'intérieur sont de Christian LANTENOIS
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