L'an dernier à Meysse lors du Salon d'Art Outsider et Singulier, le poète JEAN-LOUIS CLARAC a écrit quelques poèmes sur des artistes présents...
Cette année j'étais à Meysse !
Voici donc sur les Grigris des textes de 2017 ... et des photos de 2018 prises par Apolline et par moi.
*** IRMA DE WITTE
photo Apolline Lepetit
Écoulement
des sens
Monde ouvert à l’endroit à l’envers
Monde où la physique n’a plus cours
Monde où l’oiseau nage
Monde où le poisson vole
Ni l’eau ni l’air ne résistent
Au renversement
À l’écoulement des sens
Monde renversant
Éclaboussé de couleurs puisées
Dans les nappes phréatiques
Du plaisir de vivre
Monde jubilatoire
De créatures hétéroclites
Où l’animal se fond dans l’humain
Où l’homme arbre est enlacé
À la femme racines
Où tous sens dessus-dessous
Un monde est secoué d’éclats de rire
Méduses paysages
Chevelures en méandres
Forêts en circonvolutions
Vanité déprise
Le regard est noué
Au kaléidoscope des sens
Impermanence des paysages intimes
Instant permanent
Le regard est noué
Aux visages vulvaires
Que figent
Que médusent
Les yeux clos ou déclos
Esprits embroussaillés
Hypnose
Envoûtement
Inquiétante quiétude
Jaillie de l’épaisseur
Des mythes imaginaires
Humains trop
humains
Les anges perdent en aile
Les anges gagnent en sexe
Dans les vases communicants
De la terre et du ciel
Les anges déguisent à leur guise
Leur envie de vivre
Rongés de l’intérieur
Les anges ouvrent au regard
Leurs entrailles en haillons
Lèvres livrées à l’ivresse des sens
Oripeaux dépliés
Ailes déployées
Ni androgynes
Ni hermaphrodites
Les anges arborent leur fragilité
Qu’amidonnent les sucs de leurs chairs en lambeaux
Les anges pas sages
Sont des anges sexués
Dans le ciel des désirs
Ils ou elles
Les anges vont en suspension
Dans leur mouvement ni figé ni tremblé
Ils ou elles
Les anges sont
En vols entre réel et fantasme
Humains trop humains
Silence
De la blancheur étale
Sourdent les preuves de la vie
Reliefs des formes
Dans l’arrondi gaufré
Émergent les silhouettes
D’entre les gouttes perlant
Sur l’immaculé
Gouttes à vif
Sur la sérénité
C’est à l’orient
Qu’entre neige et sang
Un espace vital
Décline son silence
Espace silencieux
Où le regard plonge
Dans la lactescence
Sertie des ourlets amarante
Sérénité Sérénité
Au cœur de la vie
De tréfonds immémorial
En franges mémorielles
Les souvenirs souterrains
Égouttent leurs bribes souveraines
Au cœur de la vie
Curieux et discrets
Les êtres foisonnent
Entre la ténèbre et la lumière
Au cœur de la vie
Leurs visages nourris
Des expériences vitales
Susurrent
Sérénité Sérénité
Au cœur de la vie
Chimères ou créatures ou cocons
Fondent un monde
Etrangement familier
Au cœur de la vie
Un monde vibre émerge
Un monde palpite
Surgi des abysses insondables
Au cœur de la vie
Les éléments harmonisent leurs énergies
Dans l’éclosion de l’âme belle
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