Voilà une belle découverte que je dois à Lmg Nevroplasticienne (ICI) !
"Dessiner est mon mouvement premier. Dessiner c'est faire naître en moi ces corps jamais assez touchés, jamais assez éprouvés. Ces dessins sont une tentative de restituer l'histoire des miens, de restituer leurs corps, de les voir dans une époque que je n'ai pas connue. Essayant de retracer ce que je sais d'eux, à travers l'ombre d'où surgit une pâle lumière sur la feuille de papier que j'épuise".
"Les dessins d'Anne Gorouben donnent le sentiment qu'ils ont été arrachés à un monde de rêves où ils se trouvaient préalablement.
Elle dessine avec ce qui a été omis, tu, perdu, oublié, et la mine de plomb troue le papier, pour éclairer les dos penchés, les visages brumeux, les scènes de la mémoire et du rêve. Et je pense alors à ce jeu d'enfant, qui fait battre le coeur: je frotte la page apparemment blanche avec mon crayon HB, et un dessin apparaît, un dessin était là, et il apparaît".
G. Brisac - Préface du livre de A. Gorouben - 100, Boulevard du Montparnasse - Les Cahiers Dessinés,
"Mon questionnement sur le visage, le portrait est incessant."
"Je sais ce qui m’a fait peintre et pourquoi le portrait a pris pour moi une importance essentielle. Une vieille douleur, une impossibilité de regarder l’autre dans son enfermement, l’enfermement de sa forme, de son visage, de sa vie. J’ai pris le pari de la combattre dès que j’ai eu des armes : un crayon, du papier. Dans l’armoire où je range les carnets des années 1980, le risque d’éboulement sous le poids du papier était devenu critique. Comme par effraction, en y mettant de l’ordre j’ai retrouvé, puis recherché, les innombrables autoportraits dessinés à cette époque. Il y en avait tant que j’eus l’impression qu’ils rempliraient une valise. "
Anne Gorouben est née en 1959 à Paris. À l’École nationale supérieure
des arts décoratifs, elle suit les cours de Zao Wou Ki. Depuis, elle
expose régulièrement ses peintures et ses dessins en France ou à
l’étranger. En 2003, elle présente notamment un hommage à Paul Celan au
musée d’Art et d’Histoire du judaïsme à Paris. Son cycle « d’Odessa à
Odessa » est exposé dans différents centres d’art en France et en
Ukraine. Berlin, Dresde, Prague, La Rochelle, Kiev, Odessa,
New-York, Marrakech, Marseille : chacun de ses séjours a suscité un
cycle de peintures présentées dans des instituts, des musées ou des
galeries, souvent acquises par différentes collections publiques et
privées, en France et à l'étranger. Elle a publié 100, boulevard du Montparnasse en 2011 aux éditions Le Cahier Dessiné et contribue depuis à la Revue.
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