Des Samouraïs au Kawaii
Un grand soleil levant brille à Daoulas
Des textes de Paul Claudel
Le texte de Benoît Moreau :
DU JAPON FÉODAL...
Dotée d’une remarquable scénographie et d’une collection de 300 objets dont 45 provenant du Musée des Confluences à Lyon, l’exposition parvient à séduire autant les férus d’histoire et de culture nippone que les inconditionnels de la game boy et des mangas. On reste impressionné devant l’imposante armure de samouraï du Japon féodal et émerveillé en découvrant les premières consoles de jeux vidéo. De quoi garantir de plaire à toutes les générations. À partir de 1543, les premiers contacts entre les Japonais et les Portugais vont déboucher sur des échanges commerciaux et des transferts de savoir-faire pendant près d’un siècle. Les artisans japonais confectionnent des objets en bois laqué incrustés de nacre à la demande des Occidentaux dont certains sont exposés à Daoulas. De leur côté, les Portugais apprennent entre autres à leur hôte à fabriquer des fusils dans un pays où les samouraïs constituent une élite guerrière capable de manier l’arc et le sabre.
En 1641, le Shõgun qui dirige le Japon décide de fermer l’archipel pour contrer cet expansionnisme occidental et l’évangélisation dans les campagnes. Seuls quelques contacts perdurent avec le comptoir hollandais de Deshima. Durant ces deux siècles et demi de fermeture, le pays du Soleil Levant connaît une période de prospérité qui voit une classe de marchands s’enrichir à Tokyo et un nouvel artisanat de l’art se développer, à l’instar de magnifiques ustensiles de beauté, accessoires de décoration et instruments de musique présentés à Daoulas. « C’était un moyen de sortir du carcan d’une société très hiérarchisée », explique Édith Joseph. En 1853, l’ouverture forcée du Japon par les États-Unis va lancer une nouvelle ère de transferts technologiques, mais aussi culturels. Les Occidentaux s’entichent des estampes et dessins d’Hokusai. À la fin du XIXe siècle, des vases provenant du Japon ou des lithographies influencées par les estampes nippones se diffusent un peu partout en Europe. « En 1872, le collectionneur français Philippe Burty invente le mot « japonisme » », rappelle Édith Joseph. Au début du XXe siècle, les arts décoratifs et les nouveaux mouvements artistiques en France trouvent une résonance au Japon où l’on va jusqu’à confectionner des kimonos inspirés du cubisme.
À la même époque, le Japon fait le choix du militarisme et accélère sa modernisation industrielle grâce, notamment, à l’aide de la France. Toute une société est conditionnée à combattre. Le kimono d’un jeune garçon avec des motifs guerriers, que l’on retrouve à Daoulas, symbolise cet embrigadement.
… À PIKACHU ET HELLO KITY
Après la guerre, le Japon se relève. Appareils photo, lecteurs CD, caméra... sa technologie inonde le monde. Sa « pop culture » entre dans les foyers français à la fin des années 1970 via les dessins animés et les jeux vidéo, avant que les mangas et les mignons personnages « kawaii » comme Pikachu et Hello Kitty ne prennent le relai. Un parcours remarquable de bout en bout.
LES GRIGRIS DE SOPHIE ET L'ABBAYE DE DAOULAS
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Abbaye de Daoulas
EPCC Chemins du patrimoine en Finistère
21, rue de l'église
BP 34
29460 Daoulas
02 98 25 84 39
JUSQU'AU 1ER DÉCEMBRE 2024
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