MARINETTE CUECO est décédée il y a juste un an ....
Comment ne pas lui rendre hommage ...
"C’est une immense tristesse que d’apprendre la disparition de Marinette Cueco. Elle composait encore jour après jour des herbiers, pages brunes de feuilles médicinales et de pétales choisis, d’une grande beauté. Ses Entrelacs, sculptures végétales, ses pierres captives, ses actions d’herbes tressées, étaient d’une force incomparable."
« Je ne jette rien : entre le sauvetage et l’épargne. C’est un relent de culture paysanne : donner une fonction à la moindre chose, généralement négligée, transformer même les déchets. Et puis, il y a les obsessions hivernales : la peur du froid, du mouvement, du dehors, la vie au ralenti, l’enfermement, l’engourdissement. Alors je répète des gestes obsessionnels : le tressage, l’enroulement, l’accumulation, la tresse, la tresse mise en pelote. »
« Marinette Cueco écrit avec les herbes un langage abstrait, une calligraphie très sensible qui exalte la spécificité de chacune : celle-ci trace un graphisme sec et anguleux, celle-là ondule, poudreuse et duveteuse, se propage de loin en loin, à chaque extrémité du cadre, toujours rigoureux et géométrique, c’est la fin d’un rêve. »
« Elle ne s’impose pas à la nature mais entame un dialogue avec. »
Voici quelques témoignages publiés en 2023 :
* MARIE LAVIN :
* Voici ce que Beaux-Arts écrivaient :
"C’est à l’automne, au temps des feuilles mortes, que cette magicienne des forêts s’en est allée… Le 19 octobre, l’artiste Marinette Cueco (1934–2023) s’est éteinte à Paris à l’âge de 89 ans. Née en 1934 à Argentat, en Corrèze, Marinette Cueco grandit à la campagne en milieu paysan, durant l’occupation allemande. Une période frugale qui lui apprend à ne rien jeter, et à tirer parti des matériaux modestes trouvés sur son chemin. Devenue institutrice en 1956, elle rencontre et épouse le peintre Henri Cueco (1929–2017).
À partir des années 1970, forte de ses connaissances en botanique et en tissage, l’artiste cueille des plantes dans la forêt puis les tisse, les tresse, les entrelace pour créer des œuvres à plat ou en trois dimensions, des plus modestes aux plus monumentales. Herbes, écorces, mousses, graminées, brindilles… Chaque miette de nature est un trésor. L’ensorceleuse aux doigts d’orfèvre noue des joncs entre eux pour en faire des toiles d’araignée, des filets d’alvéoles stellaires aux airs d’attrape-rêves ou de spirales cosmiques, déploie en écailles et singuliers plumages des pétales et des feuilles séchés, qui ondulent et serpentent comme le courant d’une rivière, tricote des résilles végétales dans lesquelles elle emmaillote des cailloux, concocte d’étranges chrysalides. Constitués à partir de 2003, ses herbiers se déclinent en livres délicats, publiés aux éditions Qupé.
Pionnière du land art, elle avait commencé par des créations éphémères en pleine nature. Mais cette autodidacte se voyait surtout proche du mouvement arte povera, né en Italie dans les années 1960. En 1986, elle expose au musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Faite officier de l’ordre des Arts et des Lettres en 2022, elle avait entre autres exposé son travail au LAAC de Dunkerque, au domaine de Chaumont-sur-Loire, au MAMAC de Nice et aux Abattoirs de Toulouse. Il aura néanmoins fallu attendre sa disparition pour que l’extraordinaire poésie de ses œuvres, actuellement présentées à la galerie Univer (Paris) jusqu’au 13 janvier, se révèle aux yeux de tous."
* Itzhak Golberg
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Portrait de Marinette Cueco ©Michel Jourheuil
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