Voilà une superbe découverte faite dans LA GALERIE DE BUCI lors de notre séjour parisien en juillet. Les oeuvres de NINA KHEMCHYAN sont de pures merveilles de sobriété et de préciosité.
Voilà un extrait d’entretien de l’artiste dans le magazine JAM, 2010 :
"Nina Khemchyan, artiste - sculpteur, a choisi la céramique, faïence chamottée, pour ses créations d’art à la fois personnelles et universelles. Les formes sphériques épurées, réalisées entièrement par la main de l’artiste deviennent des objets délicats et précieux façonnés, polis, gravés, et peints avec des oxydes avant la cuisson. Son inspiration réside dans une quête de l’infini, le mouvement perpétuel, avec une expression figurative féminine. Le minimalisme des couleurs, qu’elle incorpore pour apporter un relief à des figures humaines et les décors dessinés par un trait maitrisé, confèrent aux œuvres une étonnante force, mettant en valeur l’habileté de l’artiste."
Et voici d'autres photos glanées sur Google et un texte de Claudine Danilo :
NINA KHEMCHYAN
DE EREVAN à PARIS, de LUXEMBOURG à LOS ANGELES, de
MILAN à NEW-YORK et encore et toujours PARIS, les sculptures de
céramique de NINA enchantent la planète.
Née en 1964 à Erevan
(Arménie), NINA vit et travaille à Paris. Après avoir reçu, de 1979 à
1988, une formation très complète, en Arts-Plastiques et Dramatiques, à
l'Institut National des Beaux-Arts de Erevan, NINA expose jusqu'en 1992
dans les Galeries et principaux Salons d'Art Contemporain de EREVAN. De
1993 à 1997, tout en présentant ses œuvres au public parisien, NINA
poursuit ses études à l’École Nationale des Arts Appliqués de Paris.
NINA est un sculpteur à part entière qui a choisi la céramique pour s'exprimer.
La
grande pureté de ses formes, la synthétisation des corps, un sens
remarquable de la mise en espace, les raccourcis employés, tant dans
l'expression conceptuelle que plastique, enfin, la sobriété exemplaire
avec laquelle elle utilise les oxydes, définissent son travail.
Démiurge, NINA joue avec les représentations de la terre et des êtres qui la peuplent.
Elle
crée et se récrée, travaillant le trait, gravant des corps sur un
support sphérique dont, sans même l'effleurer, on ressent la densité.
Les planètes, sphères, boules, (selon leur diamètre) sont investies par
des corps contrastant sur les fonds en positif ou en négatif : clin d'œil
aux poteries antiques, impressionnante occupation de l'espace dans une
scénographie de ballet contemporain.
Farandoles, rondes et sarabandes
se déroulent en un enchaînement rythmé, entraînant mouvement que la
sphère tournée, perpétue à l'infini..
Un brin érotique, un brin humoristique... indéniablement plastique en tout cas!
« La sphère représente l’Univers pour moi… La sphère est pour moi la possibilité de mettre un instant dans l’éternité »
"La couleur, origine et cause première de l’art… Dès l’antiquité, la couleur fascine : on lui attribue des propriétés surnaturelles, on l’investit de significations sacrées, dont la force d’impact est connue depuis des siècles. La couleur est un mystère. Aussi, dans sa première exposition à grande échelle et tout en couleurs, Nina Khemchian nous présente-t-elle la clé de ce mystère, tel qu’elle le conçoit. L’introduction graduelle de la couleur dans son univers artistique essentiellement noir et blanc et surtout le choix de la palette ne doivent rien au hasard.
Tout au long de sa carrière créative, cette artiste d’origine arménienne, qui vit en France depuis 30 ans, tisse, au moyen de lignes, images et formes, telle une précieuse dentelle, ce lien invisible qui la rattache à l’immense héritage de ses ancêtres, gravé en or dans son cœur.
Cependant, sa deuxième patrie, qui a donné des ailes à sa créativité, occupe dans ce même cœur une place à part, incontestable. Ce pas audacieux vers la couleur, mais surtout son choix, très ambivalent et symbolique, conscient et intuitif à la fois, la conduit vers le bleu, le rouge, le blanc et l’or. Dans son œuvre, la couleur n’émane pas exactement de la lumière, comme il est d’usage dans l’art traditionnel : dans son langage visuel, déjà riche en allégories, il s’agit plutôt de nouveaux symboles, supplémentaires et indépendants.
Nina renonce aux gradations chromatiques et choisit des couleurs vierges de nuances et de demi-teintes, des couleurs à l’état pur, porteuses d’un code émotionnel et informationnel bien précis ainsi que d’un symbolisme subjectif, mais qui est également chargé de significations universelles, communes à tous les humains.
Le bleu, comme le bleu sans fond du ciel, n’est rien d’autre que la demeure des puissances suprêmes, le symbole d’un monde différent et éternel, inextricablement lié à la révélation, à la transcendance divine. Le bleu de Nina est particulièrement émouvant, il gagne en profondeur et appelle vers l’éternité, éveillant la nostalgie de l’immaculé et de l’intelligible.
Le rouge, à travers les siècles de l’histoire de l’humanité, n’a jamais cessé de renaitre, révélant sa riche palette de significations. Depuis les temps anciens il a vocation à attirer la nature humaine, telle la flamme brûlante de la vie, le sang, un chant d’amour et de douleur. C’est précisément le cas du rouge de Nina, primitif-biblique, préhistorique, l’ancêtre de tous les rouges, comme le feu, comme un signe du début et de la fin, comme le sang, comme un symbole de la vie et de la mort.
La qualité fondamentale du blanc est la parité, car il contient toutes les couleurs qui y sont égales. Dans l’œuvre de Nina, le blanc devient une image de l’univers, de l’infini. Ce n’est pas un arrière-plan, mais le contenu lui-même, non lié à la reproduction d’objets spécifiques. Il est porteur d’un monde blanc, le monde de la pureté et de la spiritualité.
L’or dans ses créations est la sublimation maximale de la matière par la puissance de la lumière, subtilement rayonnante, opaque et légère comme une vibration pure, intervenant en tant qu’espace symbolique du monde de l’au-delà, royaume merveilleux du soleil et de la lumière.
On peut dire que la couleur, l’élément majeur de cette entreprise sans précédent de Nina, a, dans une certaine mesure, plus d’importance que la forme. Dans son projet le plus autobiographique, Nina, tout en créant de nouvelles significations au moyen de la couleur, se regarde dans un miroir d’une façon plus déterminée et plus pénétrante que jamais, tente à nouveau de répondre à l’éternelle question – qui suis-je ?- et fait un nouveau pas en avant pour résoudre le mystère essentiel de la vie."
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