Pour accompagner mes photos aujourd'hui deux beaux articles sur Jean Linard :
Je ne sais quel est l'auteur de ce texte, trouvé sur google, mais il me plait bien :
" La mosaïque, une religion ?
A Neuvy-Deux-Clochers, oui. En tout cas, c’en est une depuis que Jean Linard s'est installé au bord de la forêt. Dieu le Père était sans doute carreleur, allez savoir. L’œuvre balance entre une douce folie et un travail de titan. L’édifice n’a pas de fin. Sur le chemin de pierre qui ondule entre des sculptures et des éruptions triangulaires explosives de couleurs, vous trouvez le calme nécessaire à la réflexion philosophique. Le silence est traversé par des mouvements d’arbres dont le souffle anime d’étranges balanciers : des pierres suspendues à des fils percutent des cercles de tôles. Et une note s’en dégage. Ce sera tout pour la musique. Ah, important ! Surtout, se dégager de tout conformisme et ne pas considérer qu’un brin de naïveté s’est glissé dans ces personnages hauts sur pattes ou dans l’esprit des animaux. Chaque détail compte. Levez la tête vers la cheminée : un œil composé de bouteilles. Ce regard s’adresse aux connexions invisibles qui, depuis Jean Linard, convergent du ciel jusqu’à la terre. Une planète fantastique semble avoir atterri, toute cuite. La visite est libre. Plus libre, on volerait ! Illustre détail : fermez bien le portail en sortant. A cause des courants d’art ! "
Robin Guilloux a écrit un très bel article :
Jean Linard, l’artisan de joie
" Il dit de bien jolies choses, Jean Linard : que nous sommes tous des anges, que le chemin du paradis passe par celui du coeur, que l’éternité est dans chaque instant, que la vie est belle, que le monde a été créé dans la joie, que la Terre est petite et que nous avons de yeux pour voir.
Voilà quelqu’un qui n’engendre pas la mélancolie et qui ne puise pas son inspiration dans la tristesse !
“L’oeuvre d’art, dit-il aussi, ce n’est pas que la peinture, la sculpture ou l’architecture, c’est aussi les gens qui s’aiment, le vigneron amoureux de sa vigne, qui la soigne et qui fait bien son vin, le forgeron qui fait bien son travail… Je crois qu’un artiste c’est quelqu’un qui fait quelque chose qu’il aime… Quand on aime, il se passe toujours quelque chose.”
Jean Linard a commencé à construire sa maison en 1961, sur une vieille carrière de silex en bordure de forêt près de La Borne et de Neuvy-les-deux-clochers et plus récemment une “cathédrale oecuménique” : “200 mètres d’un ailleurs mystique peuplé de gargouilles, mi-anges, mi-démons”.
Il ajoute sans cesse une pierre à son édifice multicolore, au gré de son inspiration et de l’actualité. Quand il aura fini, il promet de faire un plan !
Jardins et clairières sont peuplés de ses créations extraordinaires, d’une originalité indescriptible ; il faut le voir pour le croire !
Cet émule de saint François d’Assise et du Facteur Cheval aime les animaux, surtout les vaches. Les siennes prennent les formes les plus étranges, mais elles ne sont pas folles. Elles vous regardent avec de petits yeux bleus langoureux derrière leurs longs cils.
Jean Linart aime la terre des potiers : “celle que tu sors du sol, dit-il, et que tu transformes en pichet, en bol, en chat, en oiseau… Ca passe par la tête, par le coeur et par le bout des mains…
J’aime faire chanter la terre.”
Jean Linart aime les maisons biscornues et colorées, les formes circulaires, les bonshommes et les totems rigolos qui vous regardent en souriant…
Jean Linart aime les émaux clairs, les bleus, les blancs pâles, les terres fraîches et joyeuses, orangées de préférence…
Ses matériaux de prédilection ? Le métal, le bois, le contreplaqué, les carreaux de faïence de toutes les couleurs, vives de préférence : rouge, vert, jaune, orange, un peu de noir par-ci, par-là, des morceaux de miroir…
Jean Linart aime bien les gens, mais pas les gens sévères, les émaux sévères, les couleurs sévères. Il préfère les acrobates !
Jean Linart ne se prend pas pour le Bon Dieu (”quand tu regardes le ciel, le soleil, tu t’aperçois que c’est un sacré truc, nous, c’est des petits trucs, mais enfin…”), à peine pour un “artiste” (il n’aime pas ce mot), plutôt pour un artisan…
Jean Linart, l’artisan de joie."
http://chermedia.com/2010/03/10/jean-linard-lartisan-de-joie/
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