Gilbert Peyre - Plasticien et Metteur-en-Scène
né
le 26 septembre 1947 à Annot (04)
peut on lire au début de la biographie réalisée par sa compagne Laurence Alfieri ( à qui je dois des remerciements pour les nombreux documents
et visuels envoyés !) .
et visuels envoyés !) .
Mais qui est exactement cet homme insaisissable, cet homme aux talents multiples ?
Voici aujourd'hui sur les Grigris quelques photos, quelques vidéos qui vous donneront je l'espère envie de vous plonger dans son site, de vous précipiter à la Halle Saint Pierre pour voir une de ses créations ou de courir acheter le DVD de " Micmacs à Tire-larigot" que vous regarderez cette fois d'un œil différent, forcément différent ... -
"Moi,
Gilbert Peyre, plasticien, metteur en scénien,
électro-mécanopraticien, fantasmagoricien de la pensée métallique
et poéticien de la tôle galvanisée, j'affirme que si Dieu était
une clé de douze, je serais son disciple."
Yves Garnier - 2009
Yves Garnier - 2009
(“Autoportrait allumé” de Gilbert Peyre 1992 – Photo Jochen Littkemann 1998)
Plasticien dans les Galeries d'Art, Centres d'Art
Dès
son enfance - issu d'une famille de 9 enfants - Gilbert Peyre
fabrique ses jouets, crée de mini spectacles de cirque avec ses
frères ; rentré à 14 ans dans une école d'apprentissage, il
obtient un diplôme de soudeur et pratique différents métiers (sur
les chantiers, serveur dans les brasseries).
En 1977, il expose ses
premiers personnages en pâte dans son propre atelier montmartrois et
complètement autodidacte,
devient au fil du temps Plasticien
Metteur-en-scène au
parcours atypique. Les objets mécaniques sont enrichis
d'électronique au fil du temps. Il expose d'abord ses sculptures
électromécanomaniaques
dans des Galeries d'Art (Duval-Dunner, Mostini), des Musées (Arts
Décoratifs, Bourdelle), des Centres d'Art (Montbéliard, Fondation
Cartier), à la Fiac et dans une grande rétrospective
au
Musée de
la
Halle Saint-Pierre à Paris ("Fin de chantier" 2000-2001)
où il a également montré des spectacles.
Poésie et humour sont leur marque de fabrique et se font toujours remarquer.
Poésie et humour sont leur marque de fabrique et se font toujours remarquer.
« Auteur-metteur
en scène, bricoleur, sculpteur, inventeur, musicien, homme de
théâtre, poète… l’artiste est inclassable ».Brigitte
Govignon – Le Monde - L’Art en question - 12/2001
Plasticien
dans les Spectacles, au Cinéma, etc.
Puis
il les intègre avec le même succès dans des spectacles de Cirque
et d'Art Contemporain avec La Compagnie Foraine (Espace Chapiteaux à
La Villette, 2000) et La Cie Etokan ("Buren Cirque", 2002)
et de théâtre, avec la Cie Utopia d'Armel Roussel dans "Notre
besoin de consolation est impossible à rassasier"
(Les Brigittines, KunstenFestivaldesArts à Bruxelles ; Printemps de
Bourges, 2002).
« Fabien
Demuynck, armé de la chaise articulée de Gilbert Peyre, réalise un
très joli numéro d’une rare sophistication et d’une belle
simplicité. On assiste au mariage d’une technologie de pointe et
d’une fantaisie raffinée. » Marion
Thébaud – Madame Figaro - 06/07/2002
En
2009,
les spectateurs peuvent admirer ses sculptures animées dans le film
de Jean-Pierre
Jeunet "Micmacs à tire-larigot" avec
Dany Boon ; le cinéaste, tombé sous le charme de ses œuvres
découvertes à la Halle Saint-Pierre, a créé le personnage artiste
Petit Pierre dans son film pour pouvoir les utiliser.
"Il
n'y a que Petit Pierre qui, lui, doit son nom à un artiste naïf que
j'aime beaucoup. Une sorte de Facteur Cheval qui a fait avec des
matériaux de récup' une œuvre intitulée "Le Manège".
Les automates insensés que Petit Pierre fabrique dans le film sont
des œuvres d'un autre artiste que j'ai découvert à la Halle
Saint-Pierre, à côté de chez moi, à Montmartre où, comme j'aime
beaucoup l'art naïf, l'art brut, je vais souvent : Gilbert Peyre.
J'ai créé le personnage de Petit Pierre pour pouvoir utiliser ses
œuvres. Heureusement, comme Gilbert Peyre aime bien mes films, il a
accepté de nous les prêter. Après avoir défini les personnages,
on a juste cherché en quoi leurs caractéristiques allaient être
utiles à l'évolution de l'histoire, à la mécanique de la
vengeance, aux rebondissements de l'intrigue"
Jean-Pierre Jeunet dans le dossier de presse du film
Jean-Pierre Jeunet dans le dossier de presse du film
La
même année, Gilbert Peyre découvre la musique contemporaine de
Gérard
Pesson
qui crée plusieurs compositions pour les sculptures animées afin de
les faire participer
à sa performance "Pompes/Circonstances, 104 Actions musicales"
avec l'Ensemble
Cairn
au
CENTQUATRE à Paris.
Le
public venu nombreux est enthousiaste.
Plasticien
Metteur-en-scène de ses sculpturOpéra,
ses
propres spectacles
Dès
1994, il commence à les mettre en scène dans ses propres spectacles
-
ses sculpturOpéra
- avec chanteurs lyriques, comédiens et sans texte au départ.
Magiques, surréalistes, caustiques, fantasmagoriques, inclassables, surprenantes, déroutantes, sensuelles, déjantées, cocasses, la liste est longue pour les définir.
Magiques, surréalistes, caustiques, fantasmagoriques, inclassables, surprenantes, déroutantes, sensuelles, déjantées, cocasses, la liste est longue pour les définir.
Gilbert
Peyre
en
parle ainsi :
"Une sculpturOpéra est une oeuvre plastique ; tel un peintre, j'ajoute une touche là, en enlève ici ; je mets en scène un tableau, qui s'anime avec des sons, des voix, des mots et chacun peut en faire sa propre lecture.
"Une sculpturOpéra est une oeuvre plastique ; tel un peintre, j'ajoute une touche là, en enlève ici ; je mets en scène un tableau, qui s'anime avec des sons, des voix, des mots et chacun peut en faire sa propre lecture.
Les premiers
protagonistes sont les objets animés, des sculptures
électromécaniques, pneumatiques, cohabitant avec des comédiens qui
se meuvent comme des automates,
et auréolées d'une
partition musicale faite de sons mécaniques mélangés à des notes
écrites.
Cela doit être beau à voir et à entendre, on n'y trouve d’autre signification que celle de la beauté plastique à travers ma propre vision : une beauté non conventionnelle qui n'obéit qu'à mes propres lois. Dans ces tableaux qui se succèdent, j’aime bousculer les règles, prendre à contre pied la réalité, la transformer, la déformer, en y instillant dérision et causticité ; je crée un monde tragi-comique qui désarçonne et interroge le spectateur mais je cherche avant tout à me faire plaisir à moi-même, sans vouloir plaire ni flatter."
Cela doit être beau à voir et à entendre, on n'y trouve d’autre signification que celle de la beauté plastique à travers ma propre vision : une beauté non conventionnelle qui n'obéit qu'à mes propres lois. Dans ces tableaux qui se succèdent, j’aime bousculer les règles, prendre à contre pied la réalité, la transformer, la déformer, en y instillant dérision et causticité ; je crée un monde tragi-comique qui désarçonne et interroge le spectateur mais je cherche avant tout à me faire plaisir à moi-même, sans vouloir plaire ni flatter."
A
Aubervilliers, "Ce
soir on tue le cochon"
(Musique Jean Pacalet) a été montée comme une aventure, dans un
squat en 1996
- année où il crée sa Compagnie P.P.Dream avec sa compagne
Laurence Alfieri - et reprise en 2005 dans la Halle Casa Nova, avec
le soutien de la Grande Halle de la Villette.
"Le
travail de Gilbert Peyre est tout à fait passionnant : mise en
branle, littéralement, d’objets, qui, à force de bouger, semblent
nous dire qu’ils ont de l’âme. Cela ne ressemble à rien de
connu."
Armelle Héliot – Le Quotidien du Médecin/théâtre/mai 1996"
Armelle Héliot – Le Quotidien du Médecin/théâtre/mai 1996"
En
2009, toujours à la force du poignet mais avec une équipe technique
pour la première fois, il monte son 2ème spectacle "Cupidon,
Propriétaire
de l’Immeuble situé sur l’Enfer et le Paradis"
(texte d'Yves Garnier ; voix lyrique Lydie Morales ; comédiens
Corinne Martin et Achille Orsoni ; musique Gérard Pesson),
pour la BIAM au Théâtre du Fil de l’Eau à Pantin avec le soutien
du Théâtre de la Marionnette à Paris et du Théâtre de la
Commune-CDN d'Aubervilliers.
Avec le soutien de Loupi électronique et de Robert Breton, ingénieur et informaticien, le spectacle gagne en fiabilité grâce à l'utilisation des systèmes de programmation propriétaires de puces Loupi, qui télécommandent les sculptures animées.
Avec le soutien de Loupi électronique et de Robert Breton, ingénieur et informaticien, le spectacle gagne en fiabilité grâce à l'utilisation des systèmes de programmation propriétaires de puces Loupi, qui télécommandent les sculptures animées.
-
"Gilbert est complètement timbré ; il prend tout à
rebrousse-poil, il me fait penser au travail de Joël-Peter Witkin et
des Frères Quay"
Jean-Pierre Jeunet - 2009
Jean-Pierre Jeunet - 2009
-
"J'ai
vu la création de
son
"Cupidon" à Pantin l'an dernier. C'est à la fois
surréaliste, poétique et cinglé, cela me fait penser à David
Lynch"
Jean-Pierre Jeunet – interview d'Eric Bureau/Le Parisien/Seine-Saint-Denis - 2010.
Jean-Pierre Jeunet – interview d'Eric Bureau/Le Parisien/Seine-Saint-Denis - 2010.
-
"C'est un poète, un inventeur, un enfant qui bricole. Un homme
qui voit au-delà des apparences et ne craint pas l'ironie grinçante
et la cruauté des contes de fées...…De
quoi s'agit-il ? De création ! de pure création.. On s'installe
face à cette sculpture qui ne cesse de s'animer.
On entre dans le livre d'un conte cruel et sarcastique,
libidinal et sentimental, enchanteur et angoissant, drôle et
émouvant. Bref, allez-y !"
Armelle Héliot – Blog Le Figaro.fr/théâtre - 2010
Armelle Héliot – Blog Le Figaro.fr/théâtre - 2010
Depuis,
malgré un enchaînement de difficultés financières notamment,
l'équipe artistique et technique reste motivée et Cupidon a été
ardemment demandé par les dirigeants des festivals et Centre
artistiques, où le succès a été grandissant ; standing ovations
et envoûtement du public à chaque fois.
En 2010 on retrouve Cupidon : en résidence au CENTQUATRE, avec le parrainage du Festival Paris Quartier d'été et dans le Festival Fidena à Bochum en Allemagne (musique Raphaël Beau et chanson de Caruso rajoutées ; comédiens, Corinne Martin et Jean-Yves Tual)
En 2010 on retrouve Cupidon : en résidence au CENTQUATRE, avec le parrainage du Festival Paris Quartier d'été et dans le Festival Fidena à Bochum en Allemagne (musique Raphaël Beau et chanson de Caruso rajoutées ; comédiens, Corinne Martin et Jean-Yves Tual)
En 2011 : au Schauspielhaus dans le FigurenTheaterFestival à Bâle en
Suisse, suivi d'un débat dirigé par
le Musée Tinguely et de la projection de
"Micmacs".
En octobre 2011, il a aussi
présenté dans son Atelier
d’Aubervilliers avec le Théâtre de
La Commune-CDN d'Aubervilliers, dans
les Rencontres Ici et Là, un projet qui lui tient à cœur sur la
corrida, soutenu par la Drac d'Ile-de-France et le mécène allemand Gerd
Seele : "Le Piano", qui est la 1ère étape de la sculpturOpéra
"AVANT LE COMBAT (VERSION
ORIGINALE)".
( Le
Piano", de Gilbert Peyre filmé par Eric Garreau)
En novembre, la sculpturOpéra "Cupidon" a joué dans le Festival Materia Prima à Cracovie en Pologne (comédiens Marie De Oliveira et Jean-Yves Tual) et y a encore remporté un immense succès.
En
2013, de janvier à août, son installation "J'ai froid"
fait partie de l'exposition
"HEY ! Modern Art et Pop Culture Part II"
au
Musée de la Halle Saint-Pierre
à Paris et "Chaise qui danse" est intégrée au spectacle
de HEY! La Cie au MPAA à Paris et au Musée du Louvre-Lens
(Photo Laurence Alfieri)
(" J'AI
FROID" de Gilbert PEYRE - Installation Arts Plastiques filmée par Rémy
Foucherot en avril 2007 pendant l'exposition "Move Your Art")
(“Menine” de Gilbert Peyre – 2005 - Atelier mai 2012 – Photo Laurence
Alfieri)
(“L’Homme le plus fort du monde” de Gilbert Peyre 1987 – Photo Fred Burnier 1990 (haltérophile))
J'aime bien cette phrase de Gilbert Lascault,dans sa préface du catalogue de l'exposition "Fin de chantier" à la Halle Saint-Pierre en 2000, résume formidablement bien le monde de Gilbert :
« Le cosmos de Gilbert Peyre est à la
fois un musée des Arts et Métiers, une salle des machines, une fête foraine, un
music-hall, un opéra, un spectacle de prestidigitateur ou de magicien, une
fantasmagorie, une cérémonie, une liturgie, une cavalcade, un défilé, un zoo, un
cirque, une orgie, une comédie mécanique, une apocalypse cocasse.
»
Et ce texte d'avril 2010 écrit par Yves Garnier:
" D'apparence modeste, semblable à ces masures de poètes où croupissent les rêves fous, la bâtisse regorge de trésors déraisonnables. On peut y voir des fils de marionnettes, des rouages édentés, des épissures électrisées, des rails qui ne mènent nulle part, des ectoplasmes ferrugineux, des mécanismes cliquetants, des âmes de violon qui volètent, des pistons haletants, des arias de bel canto suspendus, des bobines cuivrées, des boîtes qui s'entrebâillent dans un soupir, et des portes grinçantes qui s'ouvrent sur un pur espace où se meuvent des personnages qui nous ressemblent traits pour traits à moins qu on ait perdu son âme d'enfant.
GILBERT PEYRE: BRICOLEUR,INVENTEUR,MUSICIEN, METTEUR EN SCÈNE DÉJANTÉ,POÈTE, SCULPTEUR, DISTRIBUTEUR D'IDÉES, CRÉATEUR DE SPECTACLES, DÉMIURGE MAGNIFIQUE ... ARTISTE COMPLET ET HOMME ATYPIQUE ASSURÉMENT ! " D'apparence modeste, semblable à ces masures de poètes où croupissent les rêves fous, la bâtisse regorge de trésors déraisonnables. On peut y voir des fils de marionnettes, des rouages édentés, des épissures électrisées, des rails qui ne mènent nulle part, des ectoplasmes ferrugineux, des mécanismes cliquetants, des âmes de violon qui volètent, des pistons haletants, des arias de bel canto suspendus, des bobines cuivrées, des boîtes qui s'entrebâillent dans un soupir, et des portes grinçantes qui s'ouvrent sur un pur espace où se meuvent des personnages qui nous ressemblent traits pour traits à moins qu on ait perdu son âme d'enfant.
Le maître des
lieux s'appelle Gilbert Peyre. Ni propriétaire, ni locataire, cet
homme-là est un squatter de haute volée. Il a investi un immeuble
qui lui ressemble, léger, éthéré, sans fondations, qui peut
voyager n'importe où, tel un papillon de printemps.
Où qu'il
aille, Gilbert Peyre l'emporte sur son dos et si, par inadvertance,
quelqu'un cherchait à s'en emparer, il recevrait illico une flèche
de poésie métallisée en plein cœur. L'art a parfois des exigences
que le con Ignore.
A l'écart du
tumulte médiatique, Gilbert Peyre façonne à sa manière un univers
rachitique, drôlatique, fait de bric et de broc, avec du rien, avec
du tout, avec ce qui lui tombe sous la main, autant dire des trésors.
On le sait, il ne suffit pas d'avoir l'esprit inventif, encore
faut-il donner du corps à ce qu'on a conçu.
Gilbert Peyre
le sait. Il conçoit, il invente; ses créations parlent pour lui et
en disent assez pour que chacun reçoive sa part de rêve - sans
doute davantage.
Que peut-on
demander de plus à un artiste?"
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