CLAUDINE GOUX nous connaissons son travail depuis des années mais visiter son atelier, passer quelques heures avec elle, feuilleter les albums de gravures, découvrir à l'intérieur des placards des petites figurines colorées, admirer ses triptyques magnifiques,ses boites d'emballages sublimés, voir en avant première son travail sur les os ( pour l'exposition de Lyon à la Galerie " Le cœur au ventre" ) furent des bonheurs essentiels de cet été 2014 !
Une seule envie au cœur revenir bien vite savourer les dernières créations de Claudine ....
Pour accompagner mes photos aujourd'hui , Gérard Sendrey a accepté de me donner trois textes écrits sur son amie :
" Il croyait connaître Claudine Goux.
Quelle prétention ! Bien sûr, il
l’a rencontrée, ils ont parlé, lui beaucoup, comme à son
habitude, elle très peu, comme elle, attentive toujours à l’autre.
A toutes les informations qui peuvent aider à mieux comprendre la
nature humaine. Elle en est passionnément curieuse. De haute
culture, ésotérique entre autres. Laquelle transparaît dans ses
œuvres, qu’il s’agisse de productions autonomes en dessin,
peinture, sculpture ou de ces innombrables illustrations qui
agrémentent tant de textes d’auteurs en place pour accompagner des
ouvrages rares appréciés par les amateurs de justes valeurs.
Il est impossible d’imaginer tout ce
qu’elle sait sur tant de choses. Elle a lu des bibliothèques
entières, elle lit, toujours et encore, affamée de connaissances.
Tous ces enrichissements, longuement accumulés, ont fertilisé son
univers intime en lui donnant la capacité d’ouvrir des portes sur
l’inconnu, hors le conditionnement dans lequel la société avait
tenté de l’enfermer comme un quelconque être humain soucieux de
conformité avec les préceptes en vigueur. Elle a pu, Claudine, par
son comportement naturellement discret, donner l’impression qu’elle
se pliait à la règle. Qui pouvait supposer, devant cette aimable
personne, observant dans les relations en commun la bienséance et
la dignité de bon aloi recommandées par le code des bonnes
manières, qui donc pouvait percevoir, au-delà de ces apparentes
dispositions à la plus paisible sérénité, l’effervescence sans
relâche d’un esprit aux prises avec le bouillonnement constant des
pulsions créatrices ? Un devin ? Le genre d’individu
atypique qui manifeste ses talents exceptionnels dans l’univers
chamanique côtoyé par Claudine Goux. Ou tout au moins quelqu’un
disposant de la capacité d’attention et de la réceptivité
émotionnelle permettant d’anticiper le parcours d’un artiste à
partir des impressions ressenties devant les manifestations de son
inventivité. Ce fut, il y a vingt cinq ans déjà, l’apanage de
Pierre Souchaud, lequel consacra dès février-Mars1983 la première
de couverture du numéro 7 de l’édition, alors régionale,
d’Artension, à la reproduction d’une œuvre de cet artiste qu’il
pressentait en important devenir. La suite lui donna largement
raison.
Toujours sans les gesticulations par
lesquelles tant de candidats à la gloire s’emploient à attirer
l’attention mais tout au contraire avec cette allure tranquille et
sans affectation qu’elle offre aux regards de ses interlocuteurs,
Claudine ne cesse d’être préoccupée par quelque projet de
réalisation à venir où déjà en chantier. Parce que le moindre de
ses dessins, la plus petite de ses sculptures, ne sont pas une mince
entreprise. Elle s’y consacre matériellement selon le temps dont
elle dispose en fonction des programmes du quotidien mais elle en est
secrètement toujours habitée. Et comment ne pas évoquer un
véritable chantier devant les fabuleux triptyques qu’elle
construit au cours de ce qui représente chaque fois une nouvelle et
passionnante aventure. Toute une histoire qui s’installe dans la
durée en racontant à l’aide d’un vocabulaire ancestral les
faits et gestes de sujets ressuscités dans un contexte généreux où
leur est accordé une fabuleuse vraisemblance. C’est d’ailleurs
l’esprit qui anime toutes les œuvres produites par cette
extraordinaire conteuse en images de légendes enluminée grâce à
la merveilleuse complicité qu’elle entretient avec les sources
profondes de l’humanité. Une démarche qui ne saurait se résumer
en quelques mots mais que, nécessité oblige, je m’autorise à
qualifier d’unique dans son genre et fondée sur une intense
exigence de vérité en soi. Toutes les œuvres de Claudine Goux
portent témoignage de ce monde vivant en elle qu’elle se donne à
voir en nous permettant ensuite de partager sa passion. C’est, pour
grand nombre d’amateurs, chose faite et toujours cependant restant
à parfaire. La raison pour laquelle, notre curiosité à cet égard
reste à la mesure de tout ce qu’elle a encore à nous offrir. Pour
peut-être mieux la connaître."
( ces trois photos appartiennent à l'artiste)
"Les mots création et franche sont les plus explicites pour déterminer le champ d’action voulu. Création= mise au monde. Franche= libre.
On peut montrer ainsi des productions issues sans commune démarche. Les artistes de toutes époques auraient pu s’en recommander, des plus célèbres aux plus méconnus, ceux adeptes de comportements implicitement entendus par ces deux termes réunis. On peut même taxer l’adjectif franche de redondance quand il suit le mot création.
Dès 1989, lors de la première exposition collective dite « les Jardiniers de la Mémoire », les œuvres assemblées étaient en même temps dérangeantes par leur créativité et attirantes par leur sincérité. Claudine Goux y montrait un grand savoir et une totale désinvolture à l’égard des principes établis. L’accueil de ses dessins et peintures dans la Collection Neuve Invention à Lausanne, entre autres lieux à travers le monde, est une réalité qui se passe de discours. Il suffit de regarder …"
" Claudine Goux est née le 2 février 1945 à Niort, de parents enseignants. Elle entreprend des études de médecine qu'elle achève à Bordeaux, puis, après un stage d'un an en milieu hospitalier, elle abandonne sa carrière. Elle se marie en 1971 avec un psychiatre et devient mère de famille. Ensemble, ils vivront successivement Angoulême, Poitiers, Auch, Gradignan, puis Royan.
Elle
commence à peindre en 1971. Elle s'intéresse tout d'abord à l'art
nègre et à Gauguin puis traverse une période cubiste. Mais très
vite, elle trouve son propre langage pictural, proche de celui de la
miniature et composé d'êtres imaginaires. A cette époque, elle
découvre les écrits de Jean Dubuffet avec lequel elle entretient un
échange épistolaire. Aux alentours de 1978, elle rencontre Aristide
Caillaud qui lui achète des œuvres, l'encourageant ainsi à
poursuivre son cheminement solitaire. Elle pratique la gravure, peint
à la gouache et à l'acrylique, dessine à l'encre de Chine, réalise
des triptyques dont le cadre est un prolongement pyrogravé de
l'œuvre. Elle illustre également un nombre considérable d'ouvrages
de poésie. Son travail, fait de ciselures et de fines hachures, nous
entraîne dans la mythologie et l'histoire des religions qui la
passionnent.
Claudine
Goux réside à Royan. Ses œuvres sont présentes dans de nombreuses
collections parmi lesquelles : la Collection Neuve Invention à
Lausanne, l’Aracine à Villeneuve d’Ascq et la Slovak National
Gallery à Bratislava."
CLAUDINE GOUX ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
(cliquer sur le lien )
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