Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

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Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
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dimanche 7 août 2016

DANS L'EGLISE SAINT GERVAIS - SAINT PROTAIS DE GISORS


L’église Saint-Gervais et Saint-Protais est un des plus beaux monuments religieux de Normandie.
 Elle a été édifiée à partir du 13e siècle, remaniée et embellie jusqu’au 16e siècle. Elle a les dimensions d’une cathédrale (70 mètres de long, 24 mètres de hauteur sous voûtes) dans laquelle se jouent les styles roman, gothique et renaissant. On la compare souvent par ses dimensions à la cathédrale de Senlis (Oise). Elle comporte cinq vaisseaux et six travées avec une large nef entourée de collatéraux et chapelles rayonnantes. Les confréries religieuses et guildes marchandes aux 15e et 16e siècles ont largement contribué, par leurs donations, à son embellissement.






Haut relief représentant un cadavre gisant anonyme en pierre sculptée daté de 1526. Une inscription latine accompagne la sculpture : « Qui que tu sois, prends garde, pleure. Je suis ce que tu seras, un tas de cendres. Implore, prie pour moi. »


Sainte Barbe


Photo Apolline Lepetit


Photo Apolline Lepetit


L'Arbre de Jessé

Et ce texte écrit par Laurent Danchin sur cette œuvre rare :

A GISORS, UNE DÉCOUVERTE MAJEURE
DANS LA COLLÉGIALE ST GERVAIS-ST PROTAIS
L’ARBRE DE JESSE DE PIERRE DU FRESNOY,
SCULPTEUR DE BEAUVAIS
D APRÈS LES CARTONS DE LOUIS POISSON
ARTISTE GISORSIEN
UN TRÉSOR DE L’ART DE LA RENAISSANCE (1585-1593)
DIGNE DES PLUS GRANDS MAÎTRES OU DU PATRIMOINE DE L’UNESCO

" Pendant 43 ans, la petite ville de Gisors (11 000 habitants), joyau de l’art chrétien et renaissant, aux portes de Paris et de la Normandie, un peu comme la ville de Senlis, dans l’Oise, a été un fief communiste, un petit îlot d’union soviétique, propriété exclusive du Parti Communiste Français, jusqu’à ce qu’aux élections municipales de 2014, le maire indéboulonnable, Marcel Larmanou, ne perde son siège, au profit d’un jeune Gisorcien, Alexandre Rassaërt, désireux de « réveiller » sa ville et de l’ouvrir sur l’avenir.
Pendant autant d’années, et pour des raisons sans doute idéologiques (anticléricalisme primaire et inculture sur fond de lutte des classes : l’éternelle guéguerre franco-française contre « la Droite »), le patrimoine féodal et religieux de la ville, pourtant remarquable, et qui aurait dû servir de base à une politique ambitieuse du tourisme au niveau international, a été laissé à l’abandon, au profit de la construction exclusive de logements sociaux pour le personnel municipal surnuméraire (38% de la commune en logements sociaux, « L’humain d’abord », proclamait la campagne du maire sortant).
Et pourtant Gisors bénéficiait, comme on va le voir, d’atouts remarquables pour sortir de la grisaille et du chaos urbanistique de la « banlieue Nord » - dans laquelle les petites villes historiques d’autrefois sont noyées au point d’en perdre leurs frontières et leur identité : un beau château fort mieux conservé que son voisin, plus visité, des Andelys, et une collégiale magnifique, improprement qualifiée de cathédrale, Saint-Gervais et Saint-Protais, monument hybride, plein de surprises, à la croisée du gothique flamboyant, extrême fin du moyen âge,et de la Renaissance.
C’est dans cet édifice impressionnant que j’ai découvert, avec stupéfaction, devant la responsable locale de la culture qui semblait n’en avoir jamais entendu parler, ce qui est sans doute un des plus grands chef d’œuvre de la sculpture renaissante locale : un immense Arbre de Jessé sculpté en ronde bosse et occupant tout un mur. Une œuvre spectaculaire comme il ne doit y en avoir qu’une ou deux dans tout l’art médiéval d’Occident (il n’y en a qu’un autre, moins beau, à Issoudun), Rappelons pour tous ceux qui vont chercher en Inde, en Chine, à Bali ou au Japon, tout ce que l’on peut savoir sur Shiva, Bouddha ou Vishnou, cette clé de compréhension de l’iconographie judéo-chrétienne, perdue ici depuis longtemps :
Jessé était le père du roi David (Saül), le roi musicien, deuxième roi et fondateur de l’Etat d’Israël avec son fils Salomon. Toujours représenté avec une lyre, c’est l’ancêtre direct de Jésus. Quel beau symbole qu’un roi non pas philosophe, comme on le voulait à l'époque de Voltaire, mais musicien, c’est-à-dire expert en harmonie entre les hommes !
En, général les « arbres de Jessé » représentent un vieillard, soit couché soit assis, entre les jambes duquel pousse un arbre en espalier portant sur ses branches tous les personnages de sa descendance. On en recense environ 300 dans la France du Nord entre le 14ème et le 17ème siècles. Mais la plupart sont des vitraux, des enluminures ou des fresques, très rarement des hauts-reliefs sculptés monumentaux, comme ici, et jamais de cette qualité. Il s’agit donc de l’arbre généalogique de Jésus, sculpté en haut relief, de 1585 à 1593, en pleine Renaissance, par un artiste remarquable d’un atelier de Beauvais, Pierre du Fresnoy, dont on ne sait pas grand-chose, d’après les cartons d’un artiste de Gisors, Louis Poisson.
Selon moi ce chef d’œuvre, d’un artiste très savant et pas du tout « singulier » ( !) de la région parisienne, mériterait d'être classé au Patrimoine de l'UNESCO et devrait, au niveau touristique, faire l’objet d’un vrai travail de communication, pour faire revivre cette petite ville, très française, qui le mérite, et qui sortirait ainsi d’un demi siècle d’indifférence et d’oubli, contribuant à remettre un peu de sens dans le magma devenu indéchiffrable de la grande banlieue des environs de Paris. .
N. B. Gisors, c’est aussi la ville où habitait le peintre Dado, qui y a décoré de fresques censées représenter le Jugement Dernier une petite Maladrerie (maison des lépreux), située comme il se devait en quarantaine à l’extérieur de la ville. Confronté aux trésors renaissants du centre ville, si savants et faisant preuve de tant de réflexion et de maîtrise, le résultat, totalement désarticulé, pour ne pas dire « déjanté », est un raccourci saisissant de l’évolution de l’art et de la la société à l’époque moderne et contemporaine. "


 UN LIEN

 (cliquer)


 L’église Saint-Gervais Saint-Protais est accessible librement et gratuitement de 9h à 18h tous les jours toute l’année.

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