Ceux qui suivent ce blog se rappellent sans doute de mon coup de cœur pour les curieuses machines et les rouages insolites d'ANTOINE BIROT, artiste découvert à Angers en mars 2015.
J'ai rencontré Antoine à Paris, visité son atelier et découvert son nouveau travail.
Ce jour là il fut question de cités imaginaires, des cicatrices d'établis de menuisier, de cire d'abeille, de bronze teinté ....
Et son dernier travail ...
Marie-Paule Dousset a écrit un texte sur les cités pour accompagner mes photographies :
Les Cités
Parallèlement à ses mécaniques
poétiques, à ses sculptures en mouvement, Antoine Birot occupe
aussi l’espace de manière stable avec des œuvres en bronze. En
2016, en visitant l’atelier d’un menuisier, il est fasciné par
les pièces de bois que l’artisan utilise afin d’amortir les
coups de lame de scie. Dans ces pièces hachurées que l’on appelle
des martyrs, il voit l’ébauche d’une ville se dessiner. Il
commence alors par créer un quartier urbain compact fait de pièces
de bois où traces et cicatrices se lisent en vue aérienne.
Julien Gracq a écrit que « La
forme d’une ville change plus vite que le cœur d’un mortel »
et la cité d’Antoine Birot en témoigne. Les pièces de ce qui
semblait un puzzle dense s’écartent pour laisser passer la
lumière. Les blocs deviennent Cité avec bâtiments et quartiers,
qu’il fait et défait jusqu’à trouver l’emplacement définitif.
La forme d’un volume est toujours
avec des formes géométriques, soit en rectangle, soit en L, mais la
largeur tout comme la hauteur varient. Le plus petit bronze semble
sortir de terre comme un bas-relief sortant des sables, tandis que le
plus haut cherche la verticalité inflexible de la vie.
Pas de courbe dans ces paysages donc
pas d’humains déambulant dans les rues inanimées de cette ville
abandonnée, pas de nature, d’animaux, d’arbres… cette vision
apocalyptique révèle son humanité lorsque le visiteur la regarde,
se déplace et en fait le tour, révélant tout un jeu de
perspectives, d’ombres, de textures qui montrent que même lorsque
l’humain n’est pas visible, il reste présent. C’est sous cette
forme que l’artiste continue à questionner le mouvement et la
position de l’humain dans le monde.
A ce jour, les Cités se déploient en
mégalopoles, agglomérations, pièces parsemées :
- une mégalopole ou grande Cité de plus de cinquantaine de pièces
- des agglomérations comme cette première Cité de la série, appelée Cité I, qui regroupe quinze pièces en bronze sur un socle de 40 x 60
Antoine Birot travaille dans son
atelier des bords de Loire, depuis la forme en bois, puis
l’empreinte, en passant par le moule, le coulage en cire, la
cuisson et le coulage du bronze. Cette autonomie lui autorise toutes
les expérimentations. Il peut décider de garder des éléments de
surface avant de cisailler, repousser, marteler ou patiner, il peut
expérimenter des matières, des tailles, des volumes. Chaque pièce
est unique, toute de forme différente mais dans un travail de
répétition du presque même.
Antoine Birot présentera pour la
première fois les Cités au grand public lors d’une exposition qui
lui est consacrée à Angers, du 31 mars au 8 avril 2018, à La Tour
Saint-Aubin, rue des Lices/place Saint-Eloi, 49100 Angers
Photos Antoine Birot
LE BLOG D'ANTOINE BIROT
ANTOINE BIROT ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
ANTOINE BIROT SUR FACEBOOK
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