Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

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Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
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Vous trouverez ici des artistes, des lieux insolites, des recettes, des films, des expositions, des musiques, des spectacles, des photographies d’amis ….
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jeudi 6 décembre 2018

L'ENVIRONNEMENT DE VEIJO RÖNKKÖNEN A PARIKKALA

Je rentre de Finlande !

J'y suis allée pour réaliser un de mes rêves d'Art Brut et découvrir LE lieu mythique, l'équivalent du Palais du Facteur Cheval en France : l'environnement de VEIJO RÖNKKÖNEN à Parikkala, près de la frontière russe.
Bien sûr, il y avait eu des photos, une vidéo même, mais pénétrer sur ce site fut une expérience très très forte; tellement forte que j'y suis allée puis retournée et qu'une pause fut indispensable dans ce trop plein d'émotions.
Parikkala, ce sont 550 sculptures sur 5000 m2.
Cet environnement se compose de différentes parties distinctes : le jardin du yoga qui compte à lui seul 250 sculptures dans des positions ahurissantes de souplesse. C'est par là que se fait l'entrée aujourd'hui. Rappelons que Veijo pratiquait le yoga dés le réveil. Dans un des rares portraits de l'artiste, il est assis, baigné de lumière dorée, au milieu de ses personnages, comme s'il était l'un d'entre eux. 

Du vivant du créateur, l'entrée se faisait par l'allée des personnages des différents pays ( une foule hétéroclite: une religieuse et un ecclésiastique, un marin, un homme torse nu en costume traditionnel finlandais, une femme portant sac à main et chapeau de soleil, un enfant tenant dans ses bras un lapin...). En face de ceux-ci, la parade des enfants. Enfin, entre les deux, un espace avec des animaux (kangourou, autruche, chameau, ours, tortue, chouette...), des scènes de la vie quotidienne avec des femmes lavant du linge. A noter aussi la surprenante et inexplicable présence d’un dinosaure dans le jardin du yoga.
D'autres scènes plus douloureuses : un garçon se penche sur un arbre et un examen plus approfondi révèle qu'il est fouetté par un homme. En revanche, certains personnages féminins portent dans des jarres ou dans leurs tabliers des fleurs.

Parikkala est un lieu qui génère fascination et répulsion, admiration et inquiétude. On est dans un sentiment proche de la découverte d'un tableau de Darger et dans une tension rappelant le film Psychose.
Il y a tout d'abord ce mouvement statique, l'apologie du corps, les colonnes vertébrales parfaitement dessinées du jardin du yoga, les sourires grimaçants de certains personnages (les dents sont des dents véritables, les yeux, au fil du temps n’ont pas vieilli de la même façon, certains sont devenus opaques ce qui ajoute bien évidemment au malaise), les bras levés en signe de bienvenue des personnages de l'entrée mais aussi leurs bouches ouvertes sur un cri . On oscille entre visages extatiques et agressifs.
Ce premier sentiment de tension et d'angoisse est remplacé dans un deuxième regard par une grande compassion et beaucoup d'interrogations sur cet homme dont on devine la vie difficile. Ainsi, c'est après le décès de sa mère, en 1996, que Veijo s'est consacré aux sculptures des enfants.
On est ici dans un environnement "habité", dans un travail sans aucun doute thérapeutique qui a su donner goût à la vie à son créateur.

Très vite on se rend compte que nous avons face à nous des autoportraits et que ces enfants déclinés à l'infini ou que ces hommes pratiquant le yoga, ne sont autres que le créateur Veijo Rönkkönen.
Celui-ci est né en 1944 et décédé en 2010.
Sa première sculpture date de 1961. Il a commencé à travailler à 16 ans dans une usine de papier à Parikkala. Avec son premier salaire, il a acheté des sacs de ciment, des arbres et des fleurs et ce fut le début de 50 années de création. Veijo sortait peu, mais il a glané dans les livres toutes les informations nécessaires à la réalisation de ses sculptures. Il n'allait pas au devant des visiteurs, ne demandait pas d'argent mais laissait son jardin ouvert, se réjouissait des visites puisqu'il laissait un livre d'or à la disposition des visiteurs pour recueillir le nom de ceux qui venaient jusqu’à lui. Homme réservé, il a invité le monde à venir à sa rencontre. En revanche, lorsqu'un prix lui fut décerné en 2007, ce fut son frère qui alla chercher la récompense en son nom.

Veijo ne voulait pas penser à l'avenir du parc. Il a toute sa vie refusé de prêter ses statues aux musées pour des expositions. Il disait qu'il voulait l'enterrer dans le sable et le laisser dans un silence de mille ans comme l'armée de terre cuite chinoise. Par chance, un homme d'affaire et amateur d'art Reijo Uusitalo a acheté le site, collaboré avec l'Association ITE et permis l'ouverture au public en juillet 2011







































Cet article est paru pour la première fois dans le ARTENSION du mois de septembre/octobre 2018 :




VEIJO RÖNKKÖNEN ET LES GRIGRIS DE SOPHIE

SUR ITE

SUR SPACES

LE SITE DE CET ENVIRONNEMENT 

EN ANGLAIS

CHEZ HENK VAN ES

UNE VIDEO

UNE AUTRE

MON TEXTE TRADUIT EN ANGLAIS PAR HENK VAN ES

(cliquer)







(photo du site)


JUIN 2018 

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