Voici une magnifique découverte Facebookienne !
Je suis entrée en contact avec Morteza Zahedi ( artiste iranien qui présentait son ami) via Facebook, il a eu la gentillesse de m'envoyer un texte sur l'artiste.
J'ai comme toujours fait des recherches ... et j'ai découvert qu'il était présenté chez Claire Corcia jusqu'au 22 décembre, si vous aimez allez découvrir les œuvres de MAHMOODKHAN et
régalez-vous !
Isabelle Pulby, traductrice attitrée des Grigris, a résumé le long texte de Morteza Zahedi sur l'artiste :
Mahmood Zahedi est né le 24 juin 1947 dans une petite ville à 18 km de Rasht. Il y fit sa scolarité primaire et acheva son cursus de lycée à Rasht. Il fut envoyé à Maragheh en 1968 pour un cours de 6 mois, après quoi il il fut envoyé à la municipalité de Sabzevar et de là au village de Kelaveshk, à 70 km de la ville. Il acheva son service militaire dans ce village.
Après deux ans sans emploi, il fut employé à la banque Melli mais abandonna et partit pour Téhéran. Il obtint ensuite un poste pour le ministère du travail à Kerman, mais il l'abandonna également, au bout de six mois. Il revint alors à Rasht où il réussit un test pour devenir instituteur. Il enseigna dans un village des environs pendant 5 ans et fit le reste de sa carrière dans la région appelée Khomam. En 2000 il prit sa retraite du ministère de l'éducation et dut rester à la maison à cause d'une maladie entrainant des déficiences sensorielles et motrices. Il dit qu'il n'a jamais aimé être enseignant et qu'il n'a pas obtenu d'innovation ou de réussite dans ce domaine car il n'agissait pas de la bonne façon, mais reproduisait celle de ses propres enseignants qui l'avait fait souffrir.
Il vécut à Rasht à partir de 1973, se maria un an après et eut 4 enfants. Sa longue maladie et son mauvais mental éloignèrent les gens de lui, ce qui le rendit de plus en plus isolé. Il passa ses vingt dernières années dans sa chambre, ne parlant quasiment plus à personne, dépressif et de mauvaise humeur envers les autres.
Durant ces années, Mahmood peignit par intermittence, jusqu'à ce qu'à partir de fin 2017, de façon surprenante, il connaisse un changement dans son style de vie et se mette à peindre de façon sérieuse. Maintenant la peinture est devenue pour lui une occupation quotidienne, une sorte de responsabilité et d'urgence intérieure, qui lui apporte de la joie. Il possède une habileté à dessiner des ânes. Il voit ce sujet comme un symbole de l'être humain d'aujourd'hui, opprimé et soumis : "L'âne est si innocent. A partir du moment où il quitte sa mère, il n'est jamais en paix, il est condamné à l'exploitation. Le mouton est également innocent mais sa laine et sa viande sont utiles. L'âne est privé de ces bénéfices. Quand il devient trop vieux pour travailler, son maitre l'emmène dans un désert et le laisse mourir. Est-ce qu'une telle vie vaut la peine d'être vécue ? Sommes-nous nés pour vivre ainsi et ensuite quitter le monde ? C'est la vie de l'homme d'aujourd'hui".
L'âne est à la tête des animaux opprimés obéissant à d'autres êtres de tout temps et en tout lieu. On pense que cet animal n'a jamais appris à dire "non", et qu'il a le mot "oui" aux lèvres à n'importe quelle condition. D'un autre côté, c'est un symbole de la résistance contre l'oppression et l'injustice. Cet animal ne montre jamais d'objection. Je pense que les iraniens utilisent le mot âne de ce point de vue, comme un terme de mépris ou de moquerie : "tu es vraiment un âne, tu ressembles à un âne"... La seule chose qui rend cette créature heureuse et fière est le fait d'avoir des gros testicules et un organe reproducteur long et épais. C'est tout.
A partir de cette description, nous savons que se cache derrière la forme drôle et colorée du travail de Mahmood, un concept sombre. Il dessine des gens qui luttant socialement n'obtiennent pas d'attention sur leur mode de vie et s'efforcent juste de rester en vie.
Avec son simple geste, il distille son message social et le transforme en goutte de cristal, ce qui nous aide à regarder ses peintures avec une vision plus profonde. Au départ, ses ânes étaient naïfs et manquaient de couleurs (reflet de son état d'esprit d'alors). En fait les ânes des premières décennies étaient juste comme les esquisses qu'il dessine maintenant pour ses œuvres plus importantes. Mahmood n'est pas informé des révolutions de style et des médias, il respecte seulement le monde de la peinture et adore l'art.
Durant la courte période au cours de laquelle son style de vie a changé radicalement, son temps et ses pensées consacrées à la peinture, ses œuvres ont été bien accueillies. Elles sont entrées dans des collections privées et des galeries en Europe et ont été exposées dans des salons et des galeries d'art concernant les artistes non académiques.
L'art brut et outsider en Iran, à la Galerie Claire Corcia
Œuvres de : Kazem Ezi, Salim Karami, Davood Koochaki,
Mahmoodkhan, Zabiholla Mohammadi, Reza Shafahi, Mehrdad Rashidi et
Samaneh Atef
en partenariat avec la Galerie Polysémie
Jusqu'au 22 Décembre 2018
LE LIEN VERS LA GALERIE
DANS CONTEMPORANÉITÉS DE L'ART
(cliquer)
GALERIE CLAIRE CORCIA
323, rue Saint-Martin
75003
Paris
Tel : 09 52 06 65 88
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire