Ceux qui suivent mon blog savent que j'aime OUTSIDER ART FAIR pour ses découvertes et ses rencontres ...
En 2019 Kristine Kimø et Lars Egeris m'avaient permis de découvrir ØSSUR JOHANNESEN (ICI).
Leur accueil cette année fut tout aussi chaleureux, le choix des œuvres varié et j'ai eu la chance de rencontrer SARAH une talentueuse jeune femme de 37 ans qui parle parfaitement français.
Voici quelques photos et un texte présents sur le site de la galerie ...
Sarah a fait ses débuts en tant qu'artiste visuelle à la Copenhagen Outsider Art Gallery en mai 2022. Elle travaille principalement sur papier et à l'aquarelle. Sarah crée son propre langage pictural, où ce que vous obtenez de l'œuvre est ce que vous voyez et interprétez vous-même. Rien de plus. Aucun mode d'emploi n'est donné pour comprendre le sens de ces images ou les notions et circonstances de vie dont elles sont issues. Il n'y a que l'œuvre elle-même.
Sarah est née et a grandi en France, a déménagé avec sa famille en Suède et s'est ensuite installée au Danemark avec son mari et ses deux enfants. Elle a une formation d'enseignante et d'éducatrice. Dans ses œuvres, nous sommes confrontés à des paysages psychologiques forts qui exposent des récits intérieurs et extérieurs dans une imagerie personnelle forte. Et c'est précisément cela, l'imagerie, un langage sans paroles qui fait appel aux sens, à la fois physiquement et mentalement. Et c'est cette capacité particulière de Sarah, à travers ses scénarios fantaisistes, qui fait que l'on ne peut échapper à l'examen de son propre moi en quête de sens. Elle nous oblige à regarder qui nous sommes et quel bagage nous portons. On sent que les images sont liées au passé mais ne peuvent être traduites une par une. Elles doivent être considérées comme des expressions artistiques indépendantes qui ne sont pas seulement basées sur l'univers d'expérience de l'artiste, mais aussi, dans une large mesure, des adaptations de questions humaines universelles.
Sarah dit qu'elle a beaucoup d'images dans la tête qui ont besoin d'être exprimées par ses pinceaux. On sent qu'en tant qu'artiste, elle s'épanouit mieux dans un environnement sans paroles et non interactif, où les pensées et les sentiments sont traités artistiquement et non analysés de manière excessive. Ses tableaux peuvent nous toucher émotionnellement, mais ils dépeignent aussi de beaux endroits sûrs. En fait, ces récits "difficiles" sont un lieu sûr pour elle sur le plan mental. Pour certains d'entre nous, le lieu sûr peut être un canapé et une couverture, pour d'autres, il est enroulé dans une grotte sous terre, en hibernation, en attendant des jours meilleurs. Quoi qu'il en soit, nous avons tous besoin de lieux sûrs et de nous éloigner de ce que nous ressentons comme une menace. L'art de Sarah nous offre des images de cet état, des images que l'art traite très rarement ou qu'il a même la capacité de dépeindre. Il y a une grande tendresse et une grande prudence dans ses œuvres. En même temps, il y a aussi une énorme puissance, une envie folle de créer, de se débarrasser, d'exprimer sous la seule forme possible : l'image. Il en résulte des œuvres très fortes qui nous saisissent. Une présence intense qui suscite toutes sortes d'émotions.
Un autre exemple de l'imagerie de Sarah est l'oiseau. Enfant, elle vivait dans une région forestière et était étroitement liée à la nature. Les oiseaux ont donc beaucoup compté dans sa vie et sont devenus un symbole fort pour elle. Ils peuvent être protecteurs ou intimidants et peuvent souvent être considérés comme un alter ego. Comme lorsqu'une personne embrasse un corbeau, ce qui lui permet de s'accepter elle-même.
D'autre part, les paysages de Sarah sont magnifiques, et l'atmosphère rappelle presque celle que l'on retrouve dans les œuvres du peintre suédois Carl Larsson. Un fond magnifique, presque poétique, pour les personnages qui agissent dans l'image. On sent une recherche de la beauté, même si la peinture exprime une expérience moins merveilleuse. Sarah dit de l'une de ses œuvres qu'elle a été créée pour exprimer le sentiment "d'essayer très fort et de s'écraser"... C'est ainsi que l'on vit son art : la belle tendresse inexprimée, non exprimée, qui va droit au cœur ; ses œuvres fortes, parfois dures, doivent être accueillies avec la sensibilité tranquille de la poésie, qui peut parfois être vécue, même si c'est comme un crash.
(cliquer)
MERCI Kristine pour ces liens
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