***POUR LA CHAPELLE NOTRE-DAME DE CRENENAN
Son arbre de Jessé
"Surplombant la vallée du Scorff, la chapelle Notre-Dame de Crénénan se
caractérise par une architecture appartenant à deux époques bien
distinctes.
Le clocher, de 1843, relève de l’architecture
néo-gothique très fréquente au 19ème siècle. Il s’agit d’une tour carrée
composée de trois niveaux. Elle s’ouvre par un portail en plein cintre
que surmonte un fronton triangulaire. Le deuxième niveau est agrémenté
au nord et au sud d’oculi. A l’ouest, une niche abrite une statue de la
Vierge. La chambre des cloches est percée de baies en plein cintre. Une
flèche polygonale en pierre coiffe l’ensemble.
La nef est beaucoup
plus ancienne. Certains de ses éléments datent du 15ème siècle, comme la
porte méridionale en arc brisé, encadrée de deux culots sculptés de
têtes humaines et dominée d’une tête de fauve. A l’intérieur, le décor
est très riche. Les peintures sur lambris des scènes de la vie de la
Vierge côtoient des paysages fantaisistes. Les sablières sculptées
s’animent d’un âne joueur de biniou, d’un poisson sur le point d’avaler
un cheval ou d’une femme tentant de récupérer l’andouille qu’un goupil
lui a volée ! L’autel, le retable et l’arbre de Jessé font, également,
forte impression.
Autour de la chapelle, il y a quelques caves en
pierres sèches. Si on sait qu’au siècle dernier elles faisaient office
de caves à boisson, notamment lors des pardons, on ignore encore leur
usage initial. On remarque aussi une stèle basse de l’âge du fer qui a
probablement été déplacée.
Un peu plus loin, en contrebas de la route, on trouve la fontaine.
Traditionnellement, on invoquait Notre-Dame de Crénénan, comme Sainte Barbe, pour se protéger du feu et de la foudre."
*** POUR LA CHAPELLE SAINT-MELDEOC A LOCMELTRO
Avec l'artiste Julia Cottin
"La chapelle Saint-Meldéoc était autrefois le siège d’une trève de la très étendue paroisse de Guern. Son cimetière comme le catafalque du XVIIème s., entreposé dans le croisillon nord, attestent qu’à la différence d’autres simples chapelles, on pouvait y enterrer des morts.
Elle est dédiée à saint Meldéoc, évêque de Vannes, mort en 672 mais l’étymologie du nom du hameau « Locmeltro » reste débattue. Ce mot fait-il référence au saint évêque dont le nom aurait été déformé ? Ou alors, comme l’affirmait Job Jaffré, à un autre saint (Maël ou Mélar) confondu progressivement avec Meldéoc ? Selon Joseph Loth, il s’agirait plutôt d’un toponyme signifiant « vallon de la boule » en référence au mell beniguet, massue néolithique christianisée et conservée depuis très longtemps dans la chapelle.
L’existence d'une chapelle à cet endroit remonte au moins au XVème siècle comme en attestent les baies remployées dans les croisillons du transept et le choeur ainsi que les vestiges d’armoiries dans les verrières mentionnées par Rosenzweig en 1863. La nef daterait du XVIIème siècle, si l’on en croit la date portée sur une pièce de l’ancienne charpente, remployée sur un entrait de celle qui fut mise en place dans les années 1980. En 1728, une fontaine fut édifiée à proximité de la chapelle qui connut une importante campagne de travaux au siècle suivant. Le registre de baptême porte en effet la mention d’une nouvelle bénédiction de l’édifice en 1864, en présence de Mgr Jean Gazailhan, évêque de Vannes, de François Falquerho, recteur de Guern et de Louis Le Cam, désigné comme entrepreneur de la chapelle en question. Cette consécration correspond à la reconstruction du chevet et du transept, suivie en 1866 de la coulée d’un sol en béton dans le chœur, afin de protéger le maître-autel de l’humidité ambiante, due à l'implantation de la chapelle dans un vallon marécageux.
Dès les années 1950, la chapelle était décrite comme ruinée, état dont témoignent les photographies prises en 1966 lors de la première opération d’Inventaire topographique du canton de Pontivy. La toiture de la nef était alors effondrée et les murs, fissurés et rongés par l’humidité. En 1976, la chapelle fut inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. En 1979, dans le cadre de son plan régional de restauration, l’association Breiz Santel lança un « chantier-rencontre » de sauvetage de la chapelle avec les habitants du hameau et des environs. En 1980 fut créée l’association Paotred tro Locmeltro qui prit en charge l’organisation du pardon chaque année et qui, grâce aux revenus ainsi générés, put bientôt contribuer aux travaux de restauration de l'édifice. En 1981, le syndicat d’aménagement touristique du canton de Pontivy vota une importante subvention qui permit sans doute de lancer les travaux de réfection intégrale de la toiture. En 1985, le pardon se déroula sous une charpente et une couverture neuves, la voûte lambrissée ayant été recréée par Bernard Le Fresne, charpentier à Guern. Puis l’association Paotred tro Locmeltro acquit les parcelles boisées situées au sud de la chapelle afin d’en agrandir le terrain jusqu’à la fontaine et au four à pain. Les bénévoles défrichèrent, drainèrent et remblayèrent ces parcelles avec des centaines de m3 de terre. Ainsi, l’aspect actuel des abords de l’édifice, dégagés et entretenus, ne remonte qu’aux années 1980 et tient essentiellement à la mobilisation du comité de la chapelle Saint-Meldéoc. "
La chapelle Saint-Meldéoc s'élève au sein d'un espace délimité par un enclos ouvert au nord et au sud, qui comporte aussi un ancien cimetière, une croix monumentale et un petit clocher. Situés à une cinquantaine de mètres au sud, la fontaine et le four à pain du hameau complètent cet ensemble.
La chapelle présente un plan en croix latine et possède un seul niveau d'élévation. Un petit ossuaire en appentis flanque la nef au nord-ouest. La sacristie est édifiée dans l'axe du chevet et communique avec ce dernier par une porte ouverte à l'arrière du maître-autel. Les murs sont montés en gros appareil irrégulier pour la nef et en bel appareil régulier pour le chevet, le croisillon sud et la sacristie. Une toiture simple à deux pans sur la nef et à croupes sur le transept et le chevet couvre l'ensemble. Une fausse voûte en lambris dissimule la charpente et seuls les entraits sont visibles. Quatre baies couvertes d'arc en tiers-point, à deux lancettes trilobées et réseaux flamboyants mêlant soufflets et mouchettes, éclairent le transept et le chœur. La façade sud de la nef est percée d'une simple baie en plein cintre. Ces cinq ouvertures sont garnies de vitraux contemporains, attribuables à l'atelier d'Hubert de Sainte-Marie à Quintin. "
*** POUR UNE AUTRE CHAPELLE ...
LA BRETAGNE ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
(cliquer)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire