à Philippe Jaccottet
elle lui parle parce
qu’il est mort.
elle lui parle très
doucement
avec d’infinies
précautions
avec tremblements dans la
voix
elle lui parle comme à
un être très faible
si fragile
mais vivant
elle lui parle comme la
femme à son enfant
elle lui pardonne le
silence où il s’obstine
et elle effleure le front
glacé sans l’éprouver
pour apprivoiser
l’horreur
pour apprendre si peu
dans l’ignorance de
cette chose
étrange
terrible
violente
qu’il est devenu
elle lui parle dans le
vide qui envahit la vie
poème extrait de Le paysage immobile
de Jean Le Boël (Éditions Henry)
( cliquer sur le lien )
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