"Depuis le 15 juin, bretons et touristes
se précipitent aux Capucins. « L’exposition est formidable, et très
réussie » dit dès l’inauguration Jean-Louis Prat, ancien compagnon
d’Aimé Maeght. Les critiques d’art et les médias sont au diapason de
l’enthousiasme du public.
Après l’exposition Dubuffet réalisée avec Sophie Webel, c’est la rétrospective la plus scientifiquement, artistiquement et esthétiquement menée à Landerneau.
Catherine Grenier et Christian Alandete
ont, avec le scénariste Eric Morin, déroulé une scénographie exigeante
qui permet aux spectateurs de déambuler paisiblement autour des œuvres,
aucune n’écrasant l’autre, chaque salle s’ouvrant sur la beauté des
œuvres suivantes. Pas de surenchère, ni trop d’œuvres, chacune étant un
jalon dans le parcours obsessionnel et terriblement attachant de
Giacometti.
L’approche choisie est à la fois chronologique et thématique.
Le visiteur passe de salle en salle,
comme s’il traversait chaque épisode de la carrière de l’artiste. Ici
des œuvres infiniment petites (pendant la guerre) et d’autres plus
monumentales (à partir des années 60).
Une dizaine d’étapes, donc, illustrant les périodes cubistes, surréalistes… le travail sur les petits formats : « pour ne pas me noyer dans le détail, il fallait que je sois loin », (Giacometti).
Plus loin, le visiteur découvre les
variations sur la taille des socles que Giacometti traite de la même
manière que les figures « avec cette surface irrégulière qui porte la trace de la main qui l’a façonnée » (Catherine Grenier).
Au centre, la reproduction de
l’atelier : un espace modeste dans lequel il a produit sans confort la
grande majorité de son œuvre. Et puis, on découvre le travail d’après
modèles, « non pas pour représenter quelqu’un comme on le connait mais comme on le voit ».
Dans une troisième partie, il y a les peintures et notamment les monochromes noirs.
En sortant, les visiteurs côtoieront « l’homme qui marche » œuvre iconique comme une invitation faite à chacun à poursuivre son cheminement dans l’histoire des hommes.
En inaugurant cette exposition, je n’ai
pu cacher mon émotion et la faire partager. L’œuvre de Giacometti
fascine et l’exposition aux Capucins de Landerneau est très complète,
des œuvres de chaque période : « que des chefs d’œuvres » répète à
l’envi Alexandre Colliex. Et surtout, on comprend très clairement les
obsessions, les addictions, la persévérance et l’abnégation d’un artiste
qui, dans la quête d’une représentation de l’essentiel, vous accompagne
vers l’essence des choses."
"Cet été, le Fonds Hélène & Édouard Leclerc crée l’événement à Landerneau avec une exposition inédite, consacrée à l’un des artistes majeurs du XXe siècle : Alberto Giacometti.
En co-production avec la Fondation Giacometti, Paris, sous la direction de Catherine Grenier, commissaire de l’exposition (commissaire associé : Christian Alandete), ce projet rassemble plus de 150 œuvres. Ce très large ensemble de sculptures, peintures, dessins et lithographies, issus de la collection de la Fondation, permet d’embrasser toute la diversité du travail de l’artiste. Des œuvres de la période présurréaliste et surréaliste à celles de la maturité, puis jusqu’aux œuvres ultimes, l’exposition déroule l’ensemble d’une carrière artistique prolifique, produite dans l’espace mythique de l’atelier de Giacometti à Montparnasse.
Organisé autour de la reconstitution scénographiée de l’atelier, le parcours de l’exposition, à la fois chronologique et thématique, propose en une dizaine de sections une relecture des grands axes qui traversent l’œuvre. Les questionnements esthétiques: rencontre de l’artiste avec le mouvement surréaliste, retour au travail d’après nature, crise de la représentation le menant aux limites de la sculpture, question du socle ; mais aussi les questionnements humains : la rencontre avec la mort, la relation à la nature, l’humanité en marche ; et enfin, les liens de l’artiste avec les grands intellectuels de son temps, constituent autant de clefs d’appréhension d’une œuvre éminemment complexe et pourtant universelle.
À coté des œuvres les plus emblématiques de chaque période, comme Boule suspendue, Objet désagréable, Le Nez, La Cage, ou Homme qui marche, sont présentés des plâtres rares et des œuvres inédites. L’exposition comprend ainsi une figurine parmi les plus petites de l’histoire de la sculpture, correspondant à la période de guerre, une série méconnue de peintures noires,ou encore un rare ensemble de dessins réalisé « en pensant à Paul Éluard ». Sont aussi présentés Homme (Apollon), chef d’œuvre de la première période récemment acquis par la Fondation, et Fleur en Danger, rendue exposable dans son intégralité par une restauration récente.
Dans le cadre d’un partenariat exceptionnel entre la Fondation Giacometti et le Fonds Hélène & Édouard Leclerc, deux œuvres majeures en plâtre peint, de la série des Femmes de Venise, ont pu être restaurées avec des techniques de pointe, permettant pour la première fois leur présentation au public dans leur état originel. "
LE SITE
LA TRIBUNE DE M.E.L.
JUSQU'AU 25 OCTOBRE
Fonds Hélène & Édouard Leclerc pour la Culture
Aux Capucins
29800 Landerneau
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