" Heureux hasard, l'ARSENAL de Soissons qui fête ses 20 ans abrite pour sa 80ème exposition 20 ans de création de Martin Bissière.
Différentes séries sont représentées : Baroque, Vénus, Shaolin Art Center, La Montée des extrêmes et enfin Oxygène.
Différentes séries sont représentées : Baroque, Vénus, Shaolin Art Center, La Montée des extrêmes et enfin Oxygène.
Ces tableaux de grandes tailles trouvent à l'Arsenal un écrin à leur hauteur et délivrent aux visiteurs les messages dont ils sont porteurs."
" Pour cet homme, la peinture est un combat de tous les instants. Dans la gestuelle du peintre, son désir de traduire sa vision, les glacis… "
L'article de Sabine Gignoux pour le journal LA CROIX :
Martin Bissière, la couleur explosive
À Soissons, l’artiste déploie une soixantaine de toiles dont sa dernière série « Oxygène » dans les superbes espaces de l’Arsenal
Une abbaye augustinienne, Saint-Jean-des-Vignes, détruite après la Révolution et dont il ne reste que la façade gothique ouverte en plein ciel, et juste derrière le haut bâtiment de l’Arsenal de Soissons, une ancienne réserve de munitions, c’est là que Martin Bissière expose sa peinture explosive. Initiative originale, il a été invité par un groupe d’amateurs, l’Association pour le développement de l’art contemporain en Soissonnais, qui conçoit chaque année un projet avec le musée.« Cela m’a semblé soudain terriblement naturel »
Petit-fils et fils des peintres Roger Bissière (1886-1964) et Louttre B. (1926-2012), Martin Bissière avait d’abord tenté une carrière de musicien quand, un jour de dépit, il a pris les pinceaux, à 23 ans. « Cela m’a semblé soudain terriblement naturel », raconte cet autodidacte. En quelques toiles soigneusement choisies, l’exposition retrace ses débuts, tels ses premiers dialogues avec les maîtres (Carrache, Titien…) dont les figures sont enfouies sous l’entrelacs brouillon des touches et des coulures.Dans la série des Vénus qui suit, en 1997, le dessin est définitivement vaincu. Ne subsiste plus qu’une grille rapidement tracée comme une « mise au carreau » luttant contre les débordements sensuels de la couleur, la floraison de roses et de verts tendres, couchés sur les toiles laissées brutes.
À partir de 2000, les grilles se muent en lignes d’horizon pour une série de Décor pour un film américain : des déserts insolés propices à l’orage ou au duel.
La violence se fait plus explicite avec les variations du Shaolin Art Center, référence aux arts martiaux que Martin Bissière pratique. Les couleurs, distribuées comme des coups, s’affrontent, saignent et se disloquent, dans un espace que tentent de délimiter quelques lignes.
Puis tout se dynamite dans La Montée des extrêmes où la vitesse d’exécution, les tons poussés à leur paroxysme, la brutalité des touches, trahissent le chaos d’une lutte à mort. « À l’époque, j’étais obsédé par la peinture des autres, confie l’artiste. Chaque toile naissait en rivalité avec une œuvre, souvent traquée sur Internet. »
La mort de Louttre B. en 2012 viendra clore ce combat des pairs. Après trois mois d’abattement, Martin Bissière est revenu à la peinture pour une série Oxygène amplement déployée à l’Arsenal. Le désordre étouffant des toiles s’y aère de fugaces traînées de blanc. Comme la promesse d’un espace à naître ."
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