Quelques oeuvres .....
Une photo de Charles et de son épouse tant aimée ....
(photos Apolline Lepetit)
Charles “Cako” Boussion vu par Gérard Sendrey
Sportif ! Quand Coluche lançait cette apostrophe, il ne s'agissait pas précisément de célébrer les mérites de l'effort physique. On pouvait supposer qu'il attendait peu de prouesses artistiques de la part des arpenteurs de stades. Pourtant, Julio Iglesias chante, Yannick Noah aussi, Eric Cantona peint et bien d'autres sans doute encore. Il ne faut pas que j'oublie Charles « Cako » Boussion, nul en maths et sportif accompli dès son jeune âge. Négligeant assez ses qualités naturelles pour ne pas s'attacher à en tirer profit, il conçut ses facilités pour les activités physiques comme un privilège porteur d'intenses moments de bonheur, un espace de totale liberté, à ne pas confondre avec les nécessités besogneuses d'une carrière professionnelle. Il semble que toute sa conduite s'inspire de comportements de ce genre et qu'il ne cherche jamais à tirer gloire et honneur, voire avantages, d'actes qu'il choisit délibérément d'accomplir au titre de son goût prononcé pour l'indépendance et la clarté morale.
En fait, la prime jeunesse de Charles Boussion se déroule sous le signe d'une triple attirance pour les études hors mathématiques, le sport, et les beaux-arts. Alors qu'il montre déjà de remarquables dispositions pour le dessin, un oncle architecte se charge de l'éveiller de bonne heure aux considérations esthétiques et entreprend de lui faire prendre connaissance du vaste territoire de la création. L'intérêt qu'il manifeste très tôt pour toutes les formes d'art s'accompagne d'un penchant prononcé pour l'écriture. Certains de ses poèmes seront d'ailleurs plus tard remarqués et obtiendront des récompenses sur lesquelles, fidèle à sa façon d'être, il reste d'une grande discrétion.
Cependant, Charles Boussion, qui ne sait pas faire les choses à moitié, s'engage dans une carrière commerciale après avoir occupé un emploi de cadre administratif dans les bureaux du Ministère de la Guerre à Montpellier Sorti de l'École Supérieure de Commerce, il ne paraissait pas précisément destiné à la fonction publique et les aléas de l'existence se chargeaient de mettre bon ordre dans son parcours. Jusqu'à ce que sa démarche de représentant soit interrompue par un grave accident, alors que son employeur appréciait fort toutes ses qualités, il se donnait si totalement à son travail qu'il ne trouvait plus le temps de s'adonner à ses occupations de prédilection, le dessin et la peinture se situant hors de portée de sa vie active. Mais lorsqu'il fut ainsi contraint, bien avant l'âge limite, de cesser ses activités professionnelles, la création se présenta comme un sublime recours contre la désespérance où le plongeait cette perte d'objectif. Il lui fallait une puissante raison de vivre et son épouse attentive, et s'adonnant elle-même à diverses activités artistiques, veilla à ce qu'il se souvienne de ses premiers penchants. Elle lui prodigua, ainsi que sa fille, en ses instants critiques de grave dépression, matériel et conseils mais « Cako » ne profita guère de ces derniers, ses origines basques, il le dit lui-même, l'incitant à n'en faire qu’à sa tête. Il n'en reste pas moins qu'il inscrivait de la sorte son nom dans la liste déjà longue de ces individus pour lesquels l'activité créatrice représente une planche de salut, paradoxalement en forme de plongeoir d'où ils vont sauter pour s’immerger dans un univers ouvert à leurs délires.
Les délires de Charles Boussion sont habités d'images exotiques, nourries de cultures où l'Orient et l'Occident se côtoient, terrains de découvertes où chacun peut à sa guise exercer des reconnaissances et retrouver ses propres références comme autant de rêves enfouis. Qui de nous, rivés la plupart du temps à notre coin de planète par les nécessités sociales, n'entretient, endormies dans le secret de son âme, de ces visions venues d'ailleurs lointains aux senteurs étranges et chargés d'imaginaire ; de ces désirs profonds de voyages dans les régions enluminées par d'inconscientes réminiscences des explorations livresques de l'enfance ? Charles Boussion restitue sur le papier ce trésor englouti, longtemps recouvert par les préoccupations d'un métier qu'il exerçait avec ardeur et compétence. Il fait aujourd'hui la part belle au côté jusqu'alors caché de sa personnalité complexe. Le temps est venu pour lui d'aller à la recherche de ces images lentement élaborées dans le silence marginal de l'esprit où fusionnent fantasmes et réalités pour donner naissance à des univers fabuleux, lieux de rencontres d'émotions de toutes les couleurs. Il semblerait un peu court de se borner à voir dans la peinture de Charles Boussion les influences, byzantines entre autres, évoquées par certaines représentations figuratives incluses dans des myriades de scintillations ornementales. L'icône, fréquemment présente dans son œuvre, affirme une religiosité convaincue, librement choisie et assumée. Dans le droit fil de l'authenticité de cette démarche créatrice originale qui témoigne d'une vie tout entière au service de sa propre vérité.
AU MUSÉE DE LA CRÉATION FRANCHE
AU LAM
QUELQUES OEUVRES
A LA POP GALERIE
A OAF 2015
(cliquer)
Eté 2017
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