La très belle publication de Valeria Bigardi m'a donné envie de vous proposer en cette période troublée et difficile de conjurer le sort ...
Une croyance japonaise dit qu'en temps d'épidémie et de contagion, un Yokai (les Yokai sont des êtres surnaturels) émerge de la mer. Cette créature s'appelle Amabie (Amabié) et a une tête d'oiseau, trois queues de sirène (ou trois pattes !) et de longs cheveux. Si vous montrez son portrait, selon cette légende, le fléau prendra fin et elle disparaîtra dans les profondeurs de la mer. Mais il faut faire beaucoup de dessins d'elle pour mettre fin à la contagion.
Envoyez moi vos créations (dessins, gravures, sculptures, broderies etc...en message privé sur Facebook ou sur lesgrigrisdesophie@gmail.com
Tous à vos crayons stylos pinceaux ! Il y aura un album Facebook puis des posts sur Les Grigris de Sophie . Qu'on se le dise !
Mon amie Christine Magne a elle aussi lancé et partagé une collecte magnifique et magique
sur sa page Facebook. Nous avons beaucoup d'amis artistes en commun mais je prévois des posts avec les artistes chers à son cœur et qu'elle a su entraîner dans cette belle aventure...
Bientôt donc sur les Grigris les Amabiés de Christine !
Et nouvelle bonne nouvelle Sébastien Russo envisage un numéro spécial "AMABIÉ" dans sa revue brute et singulière TRAKT
Qu'on se le dise !
*** PIERRE ALBASSER ET GEHA pour la mise en scéne
*** AGATHA UKEO
*** ANNE-SOPHIE DE BASSOFF
*** ANOOK
*** BERNARD BRIANTAIS
*** JEAN BRANCIARD
*** CAROLINE DAHYOT
*** CLAIRE RIGAUD
*** ERIC BADAUD
*** EVELYNE MAUBERT
*** FLORENCE JOLY
*** FLORIAN GEORGIN
*** GILLES LIZANET
*** HELENE BLONDIN
*** HUGUES LEROY
*** MARIE-JEANNE FARAVEL
*** MARIE -PIERRE RICARD
*** NADINE VERGUES
*** PATRICIA BERQUIN
*** ROBERT MONTAUDOIN
*** TIMOTHY ARCHER
*** VERONIQUE DIDIER
*** VIRGINIE VANDERNOTTE
*** Ma nièce CHARLOTTE VATIN m'a fait le grand plaisir de, non seulement réaliser une Amabié, mais d'écrire une histoire sur cette belle légende ...
« Jun !
Reviens ici ! »
Ignorant le cri de mon
père, je m’élançai dans la rue, dans la nuit. Le bruit de ses pas me fit
accélérer la cadence et bientôt je le distançai. Il était tard, les rues
étaient vides. A bout de souffle, je m’arrêtai pour le reprendre, guettant
d’une oreille les échos d’une course, en vain, mon père avait dû renoncer.
J’étais seul. Au loin la sirène de l’ambulance résonnait toujours, je repris ma
course bien décidé à la fuir.
Soudain, je stoppai
net. Je n’en pouvais plus. Je déglutis péniblement ma salive tout en avalant
l’air goulument, les poumons en feu. Il y a bien longtemps que je n’avais pas
fait de sport et tout mon corps me le rappelait. Il me fallut plusieurs minutes
pour calmer mon rythme cardiaque et ma respiration.
La main appuyée sur un
mur, cassé en deux, je réfléchissais. Ma tête me traitait de lâche, de peureux,
mon cœur était triste et lourd, mes jambes tremblantes et affaiblies. Ce fut
pourtant à elles que je confiai la suite des évènements, me laissant divaguer à
leur envie.
C’est ainsi que je me
retrouvai sur la plage. Le fond de l’air était frais, mais il faisait encore
doux en ce début de printemps. Je me laissai tomber au sol, ma tête, mon cœur
et mes jambes ne pouvant aller plus loin. Sans que je puisse le contrôler, des
larmes coulèrent sur mes joues et je me retrouvai à chialer comme un gosse de
5 ans à qui ses parents ont interdit de manger une glace ou d’avoir un ballon. Bien
que je ne me souvienne plus du désespoir mêlé au sentiment de trahison que cela
me procurait, j’étais sûr que c’était loin, bien loin, des émotions qui me
dévoraient la tête et formaient un abime sans fond dans mon cœur. Lâche !
me hurlait ma tête en boucle, tu n’as même pas osé la regarder dans les yeux,
ta propre mère ! Mon cœur y répondait en silence par vagues de larme qui
trahissaient mon désespoir.
C’était impossible. Je...
Non… Pas ma mère… Elle si forte, si douce, si attentionnée. Pourquoi
elle ? Ça ne se pouvait pas… Oui, elle toussait un peu. Et elle avait une
santé un peu fragile… Mais … Aussi rapidement, qu’elle soit emmenée… ? Mais…
Elle ne sortait pas, n’était en contact avec personne, il n’y avait aucun
signe… Alors d’où il sort ce coronavirus ??? HEIN, IL SORT D’OÙ ?
Mon cœur faisait couler
des larmes intarissables sur mes joues, creusant des sillons de douleur, se
mêlant au sel des embruns et du sable. Je hurlais en silence et mon cri se
perdait dans le gouffre de ma poitrine.
Lorsque je me fus un
peu calmé, je relevai la tête. L’océan était magnifique, la nuit était belle,
la lune brillait dans le ciel, le paysage par son calme et sa magnificence
semblait se moquer de mes soucis. C’est alors que je remarquai un rocher.
Sa présence me troubla.
En effet, je connaissais cette plage par cœur, marée basse comme marée haute et
j’étais sûr qu’aucun rocher n’existait à cet endroit. J’aurais pu le jurer.
Comme s’il avait
entendu mes pensées, le rocher se mit en mouvement, vers moi. Si mes jambes n’avaient
pas été si fatiguées, ma tête si torturée et mon cœur si vide, je me serais
enfui sur le champ, sans la moindre hésitation. Mais je pouvais juste regarder
le rocher s’approcher de moi, je n’eus même pas un mouvement de recul. A la
lumière de la lune je pus bientôt distinguer un visage doux malgré le bec
pointu en son milieu, encadré de longs cheveux dont le mouvement hypnotique
rappelait celui de l’eau claire des ruisseaux coulant dans les montagnes.
Sa chevelure
ruisselante se fondait dans l’océan sans provoquer une ride et coulait le long
de son corps sans en cacher les formes. Et même si sa poitrine retint mes yeux
et fit monter le rose sur mes joues tandis qu’elle restait impassible, ce furent
les écailles présentes à partir de son nombril qui attachèrent mon regard.
Ma tête ne comprenait
plus rien. Mon cœur s’emballait dans ma poitrine. Mes jambes étaient
paralysées.
Elle s’arrêta soudain,
au bord des vagues. Elle me fixait. J’entendis alors sa voix comme l’écho de
mille écumes.
« Je suis l’Amabié et
je vis en pleine mer. Tes larmes m’ont appelée. Si tu veux soigner ta mère,
montre-lui une image de moi, et elle sera guérie. »
Je hochais alors la
tête, incapable de faire le moindre mouvement, conscient de sceller un pacte
secret. L’Amabié s’inclina pour prendre congé, et alors qu’elle replongeait
sans bruit entre les vagues, je vis ses trois queues s’agiter comme pour me
dire au revoir.
Le lendemain matin, mon
père me réveilla en me secouant. Je n’avais aucun souvenir d’être revenu à la
maison, et encore moins de m’être endormi. La rencontre d’hier me semblait trop
floue pour être réelle, pourtant j’en gardais un souvenir trop précis pour que
ce soit un rêve.
Bref, rêve ou réalité,
je fis ce que l’Amabié me demandait sans poser de question. S’il y avait une
chance pour que le Yokai m’ait dit la vérité, je ne risquais rien à le faire. J’étais
plus inquiet de ce qui pourrait arriver si je ne respectais pas sa demande. Et
je fis parvenir mon dessin à ma mère.
Quelques jours après
les médecins nous annoncèrent qu’elle était sortie de réanimation et que ses
jours n’étaient plus en danger.
Simple
coïncidence ? Ou l’Amabié avait-elle tenu sa promesse ? Je ne le sus
jamais. Tout ce que je peux vous dire, c’est que depuis que mon dessin trône
sur la porte du frigidaire, plus personne n’a été malade dans la maison.
*** Quant à HELENE LAGNIEU elle propose ses Amabiés magnifiques sur des masques ICI
Moi j'ai craqué !!!
(cliquer)
Certaines Amabiès sont à vendre sur le blog :
"PETITS FORMATS ET PETIT PRIX : LES AMIS DES GRIGRIS DE SOPHIE " ICI
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