En décembre lors de mon séjour rémois j'ai eu la chance de pouvoir regarder les livres d'art de mon amie graveur MARIE-CHRISTINE BOURVEN ...
Voici aujourd'hui sur les Grigris "VOYELLES"
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,
Golfes d'ombre ;
E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;
U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;
O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
Vocalisations de Georges Perec (reprise sans "e" du poème Voyelles d'Arthur Rimbaud) (1969)
A noir (un blanc), I roux, U safran, O azur :
Nous saurons au jour dit ta vocalisation :
A, noir carcan poilu d'un scintillant morpion
Qui bombinait autour d'un nidoral impur,
Caps obscurs ; qui, cristal du brouillard ou du Khan,
Harpons du fjord hautain, Rois Blancs, frissons d'anis ?
I, carmins, sang vomi, riant ainsi qu'un lis
Dans un courroux ou dans un alcool mortifiant ;
U, scintillations, ronds divins du flot marin,
Paix du pâtis tissu d'animaux, paix du fin
Sillon qu'un fol savoir aux grands fronts imprima ;
O, finitif clairon aux accords d'aiguisoir,
Soupirs ahurissant Nadir ou Nirvâna :
O l'omicron, rayon violin dans son Voir !
Sans A : sonorité Nul noir, E neige, I rouge, U vert, O bleu : sonorités,
Je dis quelque jour vos éclosions secrètes :
Nul, noir corset velu des mouches coquettes
Qui bombinent frileuses non loin des fluides meurtriers,
Golfes d'ombre ;
E, innocences des nuées et des tentes,
Épées des cimes heureuses, rois livides, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, rouge projet, rire des lèvres belles
D’ici une colère ou des ivresses pénitentes ;
U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Repos des friches semés de zigotos, repos des rides
Qu’une sorcellerie imprime en creux les fronts studieux ;
O, suprême écho plein de musique stridente,
Silences pénétrés des Mondes et des Essences :
- O l’Ultime, lumière violette de Ses Yeux !
Sans I : Résonances
LE SITE DE MARIE-CHRISTINE BOURVEN
MARIE-CHRISTINE BOURVEN ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
(cliquer sur le lien)
Pour Bernard bien sûr ...
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