J'ai présenté son travail sur les Grigris le 12 avril (ICI) voici aujourd'hui d'autres choix d’œuvres.
Perdez-vous au cœur des motifs et des matières...
"Tirez un fil d’Ariane pour mieux retisser le proche et le lointain, l'infiniment petit et l’infiniment grand contenus au sein de chaque peinture, de chaque instant."
Lorsque je peins, et lorsque je peins du végétal en particulier, c’est toujours ce célèbre poème de William Blake qui me revient :
« Voir le monde dans un grain de sable
Un paradis dans une fleur sauvage
Tenir l’infini dans la paume de ta main
Et l’éternité dans une heure »
"J’aime l’idée qu’un tableau ne livre pas son sens dès les premiers instants où il est vu. Ou, plus précisément, qu’il offre différentes possibilités de lectures, différents niveaux de profondeur», explique l’artiste alsacien Aurélien Lepage. Au premier abord, ses peintures/tissages montrent de simples – quoique délicats – motifs ornementaux, voire décoratifs. À y regarder de plus près, sous les baroques entrelacs végétaux, sous les exubérants motifs tapissiers, apparaissent des personnages, des animaux et autres créatures. Comme si, au bout des fils de coton, les visiteurs pêchaient de fascinants présents. Quand matières et matériaux se marient, les formes organiques prennent vie, les fleurs deviennent étoiles, les branches constellations."
"Une similaire ambiguïté habite ma peinture, chaque élément y étant tout à la fois polymorphe et polysémique. Ce qui apparaît comme une fleur se métamorphose soudain en étoile, un fruit devient une planète, une constellation se mue en toile d’araignée. Tout est dans tout, s’enversant sans cesse dans un mouvement où le terrestre et le céleste ne font qu’un. Une branche de corail pourra évoquer un arbre, une racine, un cerveau ou un réseau sanguin ; un tronc d’arbre entrelacé sera tantôt une colonne vertébrale, tantôt un fragment d’ADN. De même, je choisis volontairement de ménager un certain flou au niveau de la symbolique des éléments que je mets en scène, afin qu’ils conservent toute leur vivacité, toute leur puissance d’évocation : un buisson pourra être simple buisson ou buisson ardent, un arbre pourra être arbre de vie, arbre de la connaissance ou arbre votif comme il s’en trouve dans de nombreuses régions de France. Ou tout à la fois. Le végétal a ceci d’intéressant qu’il est universel, et permet de croiser les pistes, les cultures, les histoires, de les multiplier comme d’infinis reflets de miroir sur le chemin de la connaissance, suscitant d’infinis et organiques questionnements."
"Broderie, collages, papiers de bonbon, terre, lasures, pâte à modeler, bitume, tissus, dentelles, confiture ou café : tout ce qui peut servir à nourrir ma peinture, à la rendre aussi vivante et multiple que le monde, est mis à contribution. Il en résulte des tableaux plutôt matiéristes, où les gestes demeurent visibles et pourtant mystérieux (« comment c’est fait ? » me demande-t-on souvent). Étrange contraste : parler du cosmos en usant d’une peinture très incarnée !"
"Je peins moi aussi pour me rappeler, pour exercer ma mémoire au mystérieux voyage, en tentant, pas à pas, de recueillir les infinis chemins du monde contenus dans les infinis chemins de l’instant."
AURELIEN LEPAGE ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
UN TEXTE D'AURELIEN SUR LES ARTS FOREZTIER
UN PREMIER TEXTE SUR LES ARTS FOREZTIER
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