J'évoquais hier ma rencontre avec la fresque de PHILIPPE AINI à Flines -Lez -Raches et la formidable interview réalisée par Jeanine Rivais .
J'ai bien sûr été très intéressée par le passage sur l'Art Brut .La recherche d'une définition est passionnante car bien sûr extrêmement complexe.
Il est à noter que des artistes comme NOEL FILLAUDEAU , MARIE MOREL ou FLORENCE MARIE qualifiés parfois " d'artistes bruts" réfutent complètement cette appellation.
Voici donc ce qu'en pense PHILIPPE AINI :
J. R. : Ayant vu des oeuvres de vous dans diverses expositions, je vous définissais comme un artiste très proche de l'Art brut. Et je pensais que vous auriez votre place à Lausanne ou à la Fabuloserie. Or, vous semblez farouchement opposé à cette idée. Pourquoi ?
P. A. : Je vis aujourd'hui, j'existe, je m'appelle Aïni, je suis avec vous. Je réalise des oeuvres que je considère comme de l'art. Quel art ? Je l'ignore. Mais un terme me choque particulièrement, c'est "Art brut" : je crois que l'art brut n'a jamais existé ; que c'est une notion totalement erronée, puisque, apparemment, c'est l'art des hôpitaux psychiatriques...
J. R. : Pas seulement. C'est aussi celui de gens perdus de solitude dans le fond de leur campagne, malades du mépris de leur entourage...Disons que c'est l'art de non-professionnels qui, à un moment donné, n'ont plus été capables de se contenter de leur vie au jour le jour. Ils ont alors essayé de se créer un monde imaginaire, avec des moyens souvent très rudimentaires parce que la plupart étaient très démunis ; en tout cas avec les moyens de leur cercle de vie immédiat.
P. A. : Mais par rapport à la culture, ce titre est trop limitatif. Si j'accepte l'idée que "je fais de l'art brut", je vais m'y cantonner. J'arriverai très vite au bout de cette définition ; je n'aurai plus le choix de chercher ailleurs, autrement, d'évoluer vers une création plus puissante..
La peinture n'a ni fond ni sommet. L'Art brut, ou tout autre terme donné à l'art, sont des couloirs dans lesquels quelques spécialistes nous classent. Je refuse ce terme parce que l'art brut se limite à soi, n'a pas de culture, pas d'attaches, pas de références. Ne pas avoir de références pour créer ne saurait me déplaire. D'ailleurs, comment être, aujourd'hui, un peintre d'art brut ? Vous sortez dans la rue, des milliers d'affiches vous agressent, vous passent devant les yeux : comment y rester insensible ? Les moyens médiatiques, le cinéma ne nous permettent plus de rester vierges. Par ailleurs, le terme "brut" me semble insuffisant : je ne suis pas influencé par la peinture des autres ; mais j'ai un cadre de vie, je respire, je sors, je rencontre des gens. La seule influence que j'accepte, c'est celle de cet environnement. "
http://lesgrigrisdesophie.blogspot.com/2010/04/philippe-aini-et-leglise-de-flines-lez.html
http://lesgrigrisdesophie.blogspot.com/2010/04/aini-3.html
http://www.ainipainting.com/
http://jeanine.rivais.free.fr/philippe.aini.html
J'ai bien sûr été très intéressée par le passage sur l'Art Brut .La recherche d'une définition est passionnante car bien sûr extrêmement complexe.
Il est à noter que des artistes comme NOEL FILLAUDEAU , MARIE MOREL ou FLORENCE MARIE qualifiés parfois " d'artistes bruts" réfutent complètement cette appellation.
Voici donc ce qu'en pense PHILIPPE AINI :
J. R. : Ayant vu des oeuvres de vous dans diverses expositions, je vous définissais comme un artiste très proche de l'Art brut. Et je pensais que vous auriez votre place à Lausanne ou à la Fabuloserie. Or, vous semblez farouchement opposé à cette idée. Pourquoi ?
P. A. : Je vis aujourd'hui, j'existe, je m'appelle Aïni, je suis avec vous. Je réalise des oeuvres que je considère comme de l'art. Quel art ? Je l'ignore. Mais un terme me choque particulièrement, c'est "Art brut" : je crois que l'art brut n'a jamais existé ; que c'est une notion totalement erronée, puisque, apparemment, c'est l'art des hôpitaux psychiatriques...
J. R. : Pas seulement. C'est aussi celui de gens perdus de solitude dans le fond de leur campagne, malades du mépris de leur entourage...Disons que c'est l'art de non-professionnels qui, à un moment donné, n'ont plus été capables de se contenter de leur vie au jour le jour. Ils ont alors essayé de se créer un monde imaginaire, avec des moyens souvent très rudimentaires parce que la plupart étaient très démunis ; en tout cas avec les moyens de leur cercle de vie immédiat.
P. A. : Mais par rapport à la culture, ce titre est trop limitatif. Si j'accepte l'idée que "je fais de l'art brut", je vais m'y cantonner. J'arriverai très vite au bout de cette définition ; je n'aurai plus le choix de chercher ailleurs, autrement, d'évoluer vers une création plus puissante..
La peinture n'a ni fond ni sommet. L'Art brut, ou tout autre terme donné à l'art, sont des couloirs dans lesquels quelques spécialistes nous classent. Je refuse ce terme parce que l'art brut se limite à soi, n'a pas de culture, pas d'attaches, pas de références. Ne pas avoir de références pour créer ne saurait me déplaire. D'ailleurs, comment être, aujourd'hui, un peintre d'art brut ? Vous sortez dans la rue, des milliers d'affiches vous agressent, vous passent devant les yeux : comment y rester insensible ? Les moyens médiatiques, le cinéma ne nous permettent plus de rester vierges. Par ailleurs, le terme "brut" me semble insuffisant : je ne suis pas influencé par la peinture des autres ; mais j'ai un cadre de vie, je respire, je sors, je rencontre des gens. La seule influence que j'accepte, c'est celle de cet environnement. "
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http://lesgrigrisdesophie.blogspot.com/2010/04/aini-3.html
http://www.ainipainting.com/
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