Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

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Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
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Vous trouverez ici des artistes, des lieux insolites, des recettes, des films, des expositions, des musiques, des spectacles, des photographies d’amis ….
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jeudi 1 décembre 2016

DANS L'ATELIER DE CENDRINE ROVINI

J'aimerais commencer ce mois de décembre par CENDRINE ROVINI, délicate découverte de cette année 2016 devenue véritable rencontre.
Nous sommes restées plusieurs heures, Apolline et moi, dans l'atelier-maison de Cendrine à regarder
ses œuvres magnifiques, à l'écouter parler de son travail, à la voir vivre au milieu des siens ...
Grâce et délicatesse dans chacun de ses gestes, dans ses paroles et ses pensées ...
Une exceptionnelle rencontre et un travail tout aussi exceptionnel.





 

 






Qui mieux que Michaël Ludwig peut parler du travail de Cendrine ? 
Voici aujourd'hui sur les Grigris le texte d'un poète pour une magicienne :

"Un mot me vient toujours quand je regarde les dessins de Cendrine Rovini — mais je dois, avant de le livrer, ouvrir une parenthèse en guise d'avertissement, et le paragraphe suivant en tiendra lieu. 

Ce mot que je ne dis pas encore est mal-aimé, et son usage est censé appartenir à de doux rêveurs, des nostalgiques d'un temps révolu, ceux qui n'ont pas su comprendre la libération apportée par le nouvel académisme. Je veux parler de cette tendance, usée jusqu'à la trame, de créer des œuvres qui ne sont que des prétextes à des thèses abstruses et confondantes de platitude intellectuelle, à des théorisations compliquées à défaut d'être complexes. Ce type de construction mentale obéit à certains canons : les œuvres (qui ne sont que supports pour les vastes discours qui les accompagnent) se doivent d'être subversives, joueuses, rageusement agressives, violentant le regard, la bien-pensance et les normes admises. Elles peuvent tout autant être banales ou ne rien signifier du tout, mieux encore : signifier le rien. Elles vont permettre à l'artiste de se poser en juge narquois se targuant de ne surtout pas juger. Cet académisme contemporain est guidé par l'émancipation posée comme principe. C'est l'affranchissement du passé (sauf à le revisiter de manière ironique), de la technique (un vain mot), du travail soigné (vraiment vieux jeu), de l'imagination (il y a trop d'images dans cette notion), de la beauté (terme naïf qui est une insulte à l'intelligence). 

Le mot est dit. Beauté. L'œuvre de Cendrine en est travaillée de sa ténèbre à sa clarté, dans ses encres délavées comme en ses lignes tressées de gris. Si la délicatesse est un terme qui revient souvent pour qualifier ses travaux, il reste approximatif. Il est encore plus vrai de parler de fragilité. La beauté qu'elle nous présente n'est pas formelle, comme celle que l'on découvre dans la facilité de l'apparence ; c'est une beauté issue de la fragilité des apparences. De cette manière la difformité n'est plus laideur, l'étrange n'est plus bizarre ; c'est la fausse note qui donne le ton juste. Les harmonies sonnent avec une maladresse assurée : la faiblesse des bras trop courts ou trop longs, des mains trop pourvues de doigts, la faiblesse des corps dispersés, dilatés, évanescents, étrécis, fondus avec des paysages, la faiblesse de la pâleur, de la langueur, de la colère mâtinée de douceur, de la cruauté insuffisante, de la violence ténue, de la flamme trop douce pour consumer... tant de défauts magnifiés, de tares noblement portées, et de faiblesse assumée. 

La force de ces œuvres résiderait-elle dans les lacunes et les déformations des corps représentés ? Le trouble que l'on ressent en regardant ces dessins ne vient pourtant pas de leurs défaillances ; celles-ci sont évidentes mais curieusement elles ne frappent pas les yeux de leur incongruité. Encore une fois, c'est le sentiment de beauté qui prédomine : il y a consonance, unité, cohérence — malgré les déficiences, ou plutôt grâce à elles. Un autre mot qui tombe juste. L'émotion surgit de la beauté elle-même, c'est une grâce, et il n'y a de grâce que dans la ténuité, l'abandon, l'étourdissement. 

Qui connaît Cendrine Rovini peut suivre son combat spirituel dans ses images, et qui cherche une voie d'accès à son œuvre peut s'avancer sur le sentier d'une esthétique de la fragilité."





























 CENDRINE ROVINI ET LES GRIGRIS DE SOPHIE

LE SITE DE MICHAEL LUDWIG

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DANS L'ATELIER DE CENDRINE ROVINI

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