Dessiner, c'est aimer à nouveau.
Je dessine avec un désir de précision presque maniaque.
Comme Gabin dans le "Quai des brumes", je trace les choses qu’il y a derrière les choses, pour de vrai
comme disent les enfants. Je
m’use les yeux à additionner les détails, à collectionner
les collections et glisser ma petite musique. Le fouillis c’est la vie, l’anecdote
mène aux grandes histoires.
Souvenirs d'enfance inventés, il ya des cabanes dans les
arbres, des bateaux dans
les branches et des cages à
oiseaux désertes qui dessinent un univers en noir et blanc, paisible et tranquille. Je crayonne mes mondes intérieurs sur des papiers couchés. Parfois
pour sortir de ma torpeur, je glisse,
cachés
sous les feuillages, un bout de femme nue, un voyeur minuscule, un
animal chimérique. Il
faut chercher dans le dédale des traits
cette
cuisse ou ce sein découvert dont
j’oublie les emplacements et que
je retrouve avec plaisir.
Mon trait est celui d'un graveur refoulé qui a choisi la
douceur du papier plutôt que
la puissance de la presse écrasant la feuille de métal. Pas ou peu de dessin préalable : je
construis mon image de bas en haut et de gauche à droite, trait après
trait. En vérité, c’est le dessin qui se construit sous ma main. Il
s’impose, prend sa place peu
à peu et s’équilibre avec calme nourri de
patience et de plaisir. Très peu de couleur : elle devient si rapidement
envahissante, et
puis les dégradés de gris peuvent être si colorés ! Quand les yeux piquent et que le dos
demande grâce, je
découvre ce que j’ai réalisé. Plaisir de me perdre dans ce que j’ai créé, de
suivre les sentiers, de sentir les imperfections, de découvrir les erreurs et sourire aux détails cachés. Bref, refaire ce chemin que je vous invite à partager au cours de cette
exposition présentée au cellier de Reims à l'invitation du festival Méli 'môme.
Elle clôt un long cycle d'expositions rémoises commencé
en 2014. On y retrouvera en vrac et tout à trac, un bric à brac de dessins ad
hoc.
Des Cathédrales englouties aux Opéras, des dessins de
Champagne à Drôles d'Îles, des Maisons dans les arbres aux dessins d'Afrique,
c'est la production d'une vingtaine d'années qui est présentée. La plupart des
dessins sont des originaux réalisés à l'encre sur papier. Beaucoup ont été
aimablement prêtés par leurs propriétaires. Il y a aussi des reproductions dont
les originaux n'étaient pas disponibles.
A tous, visiteurs, amis, enfants, passagers éphémères
de mes dessins, je dis merci : sans vous ma passion serait vaine. Dessiner
c'est partager, c'est aimer à nouveau.
François 2018
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FRANÇOIS SCHMIDT ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
SUR LE TRÉSOR
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JUSQU'AU 6 AVRIL 2018
4 RUE DE MARS
ENTRÉE GRATUITE
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