Bérénice Fourmy connait mon amour pour l'Art Brut.
Elle m'a contactée avec une photographie de carte postale et un texte.
Elle aimerait (et moi aussi!) en savoir plus sur SATURNIN PELLE.
Si vous possédez d'autres cartes postales, si vous avez des renseignements, contactez moi sur lesgrigrisdesophie@gmail.com
Le « village » de Saturnin
Il existait autrefois au lieu-dit le Bois-Brûlé, en limite des communes de Conan, Boisseau et Maves, près de la route départementale de Blois à Châteaudun, un personnage original : carrier de son état, il extrayait de là une pierre dont la qualité avait fait la réputation.
Saturnin Pellé, ainsi se nommait-il, était né à Conan en 1836. Il vivait à proximité de son lieu de travail, dans un « cul de loup », comme un ermite, et passait pour un original inoffensif : il était de petite taille et, disait-on, travaillait en été avec un tablier bleu pour tout vêtement.
Il avait édifié un curieux village en pierres sèches : là étaient groupés autour d'un élégant clocher des bâtiments, la tombe de son chien et même sa propre sépulture; en attente. L'ensemble était de belles proportions.
Des inscriptions philosophiques fleurissaient partout, gravées dans la pierre, primesautières ou plus profondes ; au-dessus de la porte d'entrée de l'enclos : « On aime à faire rire les sots et à faire réfléchir les gens d'esprit. » De chaque côté de la même porte : « Ici on flûte et l'ourse danse. ». Sur le clocher : « Tout ici par un seul homme fut fait, sans l'aide de qui que ce soit. »
Et encore : « Car rusée est la femme, trompeur est l'ami. - Je ne sais rien, je ne peux rien, je me soumets à mon destin - Je cherche tout, je suppose tout, je ne vois rien - J'ai aimé l'indépendance et j'ai chéri la liberté, j'ai vécu dans l'indifférence c'est ici l'égalité. »
Non, le carrier philosophe ne restera pas dans l'indifférence. Certes, les voisins riaient de lui, mais bientôt la presse le découvrit le comparant au facteur Cheval. Des cartes postales furent éditées.
Mais il était trop tard ; le vieil original arrivait au bout de sa vie ; il entra à l'hospice de Mer le 22 juin 1916 et y décéda le 5 mars 1917. Il fut inhumé à Conan.
Son travail fut dévasté par les visiteurs. Les derniers vestiges de son église disparurent, nous a-t-on dit, vers 1975.
Elle m'a contactée avec une photographie de carte postale et un texte.
Elle aimerait (et moi aussi!) en savoir plus sur SATURNIN PELLE.
Si vous possédez d'autres cartes postales, si vous avez des renseignements, contactez moi sur lesgrigrisdesophie@gmail.com
Le « village » de Saturnin
Il existait autrefois au lieu-dit le Bois-Brûlé, en limite des communes de Conan, Boisseau et Maves, près de la route départementale de Blois à Châteaudun, un personnage original : carrier de son état, il extrayait de là une pierre dont la qualité avait fait la réputation.
Saturnin Pellé, ainsi se nommait-il, était né à Conan en 1836. Il vivait à proximité de son lieu de travail, dans un « cul de loup », comme un ermite, et passait pour un original inoffensif : il était de petite taille et, disait-on, travaillait en été avec un tablier bleu pour tout vêtement.
Il avait édifié un curieux village en pierres sèches : là étaient groupés autour d'un élégant clocher des bâtiments, la tombe de son chien et même sa propre sépulture; en attente. L'ensemble était de belles proportions.
Des inscriptions philosophiques fleurissaient partout, gravées dans la pierre, primesautières ou plus profondes ; au-dessus de la porte d'entrée de l'enclos : « On aime à faire rire les sots et à faire réfléchir les gens d'esprit. » De chaque côté de la même porte : « Ici on flûte et l'ourse danse. ». Sur le clocher : « Tout ici par un seul homme fut fait, sans l'aide de qui que ce soit. »
Et encore : « Car rusée est la femme, trompeur est l'ami. - Je ne sais rien, je ne peux rien, je me soumets à mon destin - Je cherche tout, je suppose tout, je ne vois rien - J'ai aimé l'indépendance et j'ai chéri la liberté, j'ai vécu dans l'indifférence c'est ici l'égalité. »
Non, le carrier philosophe ne restera pas dans l'indifférence. Certes, les voisins riaient de lui, mais bientôt la presse le découvrit le comparant au facteur Cheval. Des cartes postales furent éditées.
Mais il était trop tard ; le vieil original arrivait au bout de sa vie ; il entra à l'hospice de Mer le 22 juin 1916 et y décéda le 5 mars 1917. Il fut inhumé à Conan.
Son travail fut dévasté par les visiteurs. Les derniers vestiges de son église disparurent, nous a-t-on dit, vers 1975.
2 commentaires:
J'ai ce jour 86 ans et étant enfant, j'ai joué dans cette enceinte originale, mes grands parents habitant au lieu dit "le bois brulé" tout proche du lieu, ce travail a été réalisé par Pellé François Sturnin né le 20 mai 1836 à Conan fils de Jacques Pellé et de Thérèse Scholastique Brisset. François Saturnin est donc décédé le 5 mai 1917 à l'hospice d Mer et inhumé à Conan.
Bonne réception
J'ajouterai au commentaire précédent qu'il existe une photo sur laquelle en premier plan, mon grand père est allongé sur le sol. A l'intérieur dans le circuit de ronde de la construction une porte trés basse en pierre est inscrit sur le fronton :" C'est ici que la grandeur s'abaisse"
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