Ma visite au Triphasé à Nantes m'a donné le plaisir de revoir le travail de BERNARD BRIANTAIS, de découvrir les fameux travaux sous confinement évoqués sur les Grigris en avril (Voir ICI) et de faire connaissance avec une toute nouvelle série " Requiescat in pace".
L'occasion de recontacter Bernard pour le féliciter et de lui demander texte et photos ....
Requiescat in pace
Sur le modèle des gisants, tombeaux et cénotaphes des princes, rois et reines (gisants de St Denis, tombeaux de François II de Bretagne et de Marguerite de Foix à la cathédrale de Nantes) j’ai voulu rendre un hommage aux traîne-misère et autres clodos, morts dans la rue dans le plus triste anonymat. Sépulture pour les invisibles, les laissés pour compte.
Gisants sur la froide ardoise, veillés parfois par des merles moqueurs, ils reposent deux par deux, compagnons et compagnes d’infortune placés au-dessus d’un cénotaphe, restitution de leur vie de carton. Reliquaire constitué de fragments de leur vie fracassée, illuminée malgré tout par le scintillement fugace du bonheur: vieille photo jaunie, carte d’identité dérisoire, portraits au fond de vieilles boites d’allumettes, référence à la petite marchande d’allumettes d’Andersen.
Subsiste de leur passage d’autres traces : signes cryptiques confraternels des hobos, dépôts à même la dalle de fleurs artificielles glanées dans les poubelles des cimetières.
La mort aux trousses, mendiants des villes et chemineaux des campagnes, d’ailleurs et de nulle part, ils ne sont plus, ont-ils jamais été ?
Le petit bonus : depuis fort longtemps j’ai toujours aimé me promener dans les cimetières, lieux de retrait et de méditation. Je joins donc à ces gisants quelques dessins de petits corbillards d’antan en promenade pour un dernier adieu, un cimetière inspiré par celui de la Bouteillerie à Nantes, et le Café du Père Lachaise : rencontre au comptoir de deux solitudes.
20 Boulevard Gabriel Guist'Hau
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire