Voilà une belle rencontre que je dois à Claude-Alain Siegler ...
Et je rejoins les mots de Bernard David pour définir Michel Le Gentil :
"Il est quelqu'un de libre, libre de tout maître, de toute école. Il est lui entièrement dans la désobéissance, la résistance, les mots, le son, le plaisir."
«A chaque cuisson, le céramiste reçoit une leçon.»
Et pour accompagner mes photos un texte de Bernard David écrit pour une exposition à la Borne en 2015 :
"“Resist much, obey little” s’inscrit dans la suite du travail réalisé lors de l’exposition “Michel Butor et les artistes” pour le Musée des Beaux-Arts de Brest en collaboration avec le peintre Nicolas Fédorenko sur le poème “Fragilité” que Butor (faisant allusion à la fragilité des tablettes d’argile) avait écrit pour l’occasion.
Ce thème est repris ici mais évoqué à travers les images du bison (miraculeusement sauvé), ou des chaussures jonchant tous les lieux de désastre (Mossoul, Fukushima…) ou encore la figure du fils portant le père sur ses épaules (comme Enée portait Anchise) – à quoi renvoient mes têtes superposées.
Si modeler revient à mettre une idée en forme, le travail ne tient que si la forme efface l’idée ou tout au moins la contrarie. En cela l’expérience du grand feu m’ est nécessaire comme le sont les mélanges d’argiles avec de la paille, de la cendre d’os, du maerl etc.
Il ne sert à rien de faire croire qu’il y a des secrets. Le seul que je reconnaisse, je le tiens de René Ben Lisa disant : “Il faut être libre”. Walt Witmann ne pensait pas autrement lorsqu’il disait : “Resist much, obey little”."
« Mes secrets, je n'arrive pas à les reproduire», avoue-t-il, même en ayant soigneusement noté ses recettes dans un bouquin. «Là où le peintre pose des pigments définitifs, le céramiste au contraire n'a à sa disposition que des poudres (feldspaths, kaolin, oxydes), qui sous leur forme amorphe ne sont que grises ou blanchâtres et ne deviendront que, passée l'épreuve du feu, des rouges sang de bœuf, des verts jade ou des noirs profonds. »
" L'homme est de la terre en marche"
Proverbe Quechua
" La définition de la poésie c'est la terre "
Georges Perros
"Derrière chaque œuvre c'est toujours la même histoire"
Et Michel m'a montré un fabuleux petit carnet ...
Michel Le Gentil est né en 1949. Après des études de lettres où il a suivi les "cours d'ignorance" de Georges Perros à l'université de Brest, il devient céramiste potier en 1975.
Il travaille avec l'ARSB (Atelier de recherche sémiologique de Bretagne) sur les enclos paroissiaux (éditions Ouest-France).
Il a écrit Cahier de peinture en collaboration avec le peintre Yvon Daniel, et il a également écrit et collecté des articles sur Georges Perros pour un livre à paraître aux éditions L'âge d'homme, La vie surtout.
Collaboration à France Culture pour des émissions sur Georges Perros, Xavier Grall, etc... pour Agora, le Pays d'ici, les Chemins de la connaissance.
Michel Le Gentil travaille au Tréhou où se trouve son atelier à 3 km de Sizun en direction du Faou dans le Finistère nord.
- Croix Voas Su
- 29450 Le Tréhou
- 02 98 68 88 37
LE LIEN VERS PROPOS D'UN CÉRAMISTE
(cliquer)
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