Voici un livre offert par mon fils Antoine et que j'ai lu avec une totale émotion avec en mémoire
les dessins magnifiques découverts à Paris au Carré Baudoin en février 2012 ....
"Il a peint des églises grandioses aux allures de cathédrales, et surtout des villes imaginaires, verticales, utopiques et anxiogènes. Des fresques minutieuses comme des miniatures, d'une inventivité formelle et chromatique inouïe. Enfant de l'Assistance publique, abandonné à l'âge de 3 ans, maltraité, mal aimé, demeuré illettré, devenu à l'âge adulte cantonnier, travaillant au service des Parcs et Jardins de la ville de Paris, Marcel Storr (1911-1976) a laissé derrière lui, à sa mort, une œuvre picturale énigmatique, obsessionnelle et fascinante. Si elle n'a encore jamais été montrée, les quelques critiques d'art et amateurs qui l'ont vue en ont été stupéfiés. Françoise Cloarec se penche sur cette vie et cette œuvre avec la même finesse, la même sensibilité qui avaient guidé, il y a deux ans, sa belle biographie de Séraphine de Senlis."
" Sortir les génies de l’oubli devient une habitude chez Françoise Cloraec. Après Séraphine de Senlis, la psychanalyste revient avec l’histoire de Marcel Storr, un peintre cantonnier. Dans Storr, Architecte de l’ailleurs, on découvre un dessinateur hors pair. Né en 1911, Marcel Storr est abandonné par sa mère et confié à l’Assistance publique. Envoyé près de Montauban, il est balloté de famille d’accueil en famille d’accueil. « Marcel a manqué de tout. De ce qui se voit, et de ce qui ne se voit pas mais s’éprouve. Pas de regards tendres, de mots attentionnés, de gestes doux. L’exil est au fond de lui, pour toujours. » Enfant maladif, atteint de surdité, le petit garçon se réfugie dans le dessin.
Les années passent, la passion reste intacte. Cantonnier le jour, peintre la nuit et pendant son temps libre, Marcel Storr construit sur le papier des cités à couper le souffle. « Nous croyons découvrir l’architecture maure, germanique, du Cambodge ou d’Asie. Les styles et les non-styles nous égarent. Ses églises ressemblent à des cathédrales anglicanes, à des palais russes, des temples orientaux », écrit Françoise Cloarec.
La psychanalyste relate, à la fin de l’ouvrage, comment elle a découvert l’œuvre de Marcel Storr. Après avoir lu Séraphine, un couple de Parisiens, les Kempf, la contacte. Ils lui parlent d’un certain Marcel Storr dont ils conservent précieusement, presque religieusement, les dessins. D’abord réticente, Françoise Cloarec, se rend finalement chez eux. « Je ne voulais pas me spécialiser dans le peintre autodidacte », assure-t-elle. Pourtant, devant l’œuvre de Marcel Storr, elle rend les armes. C’est ainsi que Storr, architecte de l’ailleurs a pu voir le jour, non sans effort, tant les zones d’ombres étaient nombreuses. Dans ce livre, on découvre notamment l’effroyable univers de l’Assistance publique au début du XXe siècle. Au fil des pages, le talent de Marcel Storr s’impose et, en nous, le regret s’installe. Quel dommage, en effet, que cet homme ait toujours refusé de montrer ses dessins en dehors d’un cercle, extrêmement restreint, de privilégiés…"
"Avant de sortir du bureau, Marcel plonge son regard dans celui du docteur C. Il déclare :
" La vie est presque terminée et on a rien profité ."
MARCEL STORR ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
LE LIEN VERS "LES PETITS PAPIERS"
(cliquer sur les liens)
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