Philippe Godin
Le corps insensé
Catherine Ursin témoigne dans ses œuvres d’une réflexion sur la violence, en particulier celle infligée aux femmes. Elle pose, à sa manière, la problématique du corps si souvent questionnée par les artistes de la modernité. De ce corps pesant, identifié, photographié, sexué, signifié, numérisé, normé, soigné, qu’il faut discipliner, mettre en mots, habiller, enterrer, etc. De ce corps, «chose insensée» selon la formule de Platon, qu’elle réinvestit pleinement dans l’élan, sans cesse renouvelé, de ses dessins. On peut d’ailleurs regarder ses peintures en tous sens (les figures étant souvent tête-bêche) ! […]
Face à l’exploitation et à l’exposition des corps, à la violence dont ils font l’objet, aussi bien dans ses contrôles, ses mises en demeure, que dans les formes les plus barbares de l’asservissement, les œuvres de Catherine Ursin témoignent qu’ils demeurent pourtant des réserves inépuisables de créativité. «On ne sait pas ce que peut un corps» affirmait déjà Spinoza. Catherine Ursin nous en offre une belle illustration ! […]
… , les œuvres de Catherine Ursin témoignent à cet égard d’un magnifique mélange des genres en alternant l’obsession de la figure humaine, ses corps et visages aux yeux cernés, avec des séries animales qui semblent sortir d’une préhistoire éternelle et mutique. «Brut», «singulier», «hors les normes», «insolite», peu importent les étiquettes qu’on lui accole alors, Catherine Ursin ne sera pas contaminée par l’infatuation des salons parisiens.
CATHERINE URSIN ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
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