Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

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Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
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Vous trouverez ici des artistes, des lieux insolites, des recettes, des films, des expositions, des musiques, des spectacles, des photographies d’amis ….
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dimanche 2 août 2020

VOS VANITÉS ....

C'est Jean-Pierre Faurie qui m'a proposé cette nouvelle idée de post !
J'ai lancé cette proposition via Facebook et me voici aujourd'hui avec vos VANITÉS !!!
D'autres suivront car la collecte fut riche !


JEAN-PIERE FAURIE 




ANNE BERNASCONI




GILLES LIZANET





 CHRISTOPHE 




FLORENCE JOLY ICI




FRANCOISE CUXAC 






JOSEPH KURHAJEC 
 (photos prises par Jean-Pierre Faurie)










 FONTENCOMBLE





 NANCY CARDINAL





RUGUEU




ANTOINE BIROT




Et pour accompagner ces VANITÉS un texte de Jeanine Rivais (A lire dans sa totalité sur son site)



AU MUSÉE MAILLOL
 
*****
"Vanitas vanitatum omnia vanitas"
"Vanités des vanités tout est vanité"
L’Ecclésiaste.


Il y eut, voici quelques années, à Paris, une magnifique exposition intitulée "La Mort n’en saura rien", conçue autour de l’idée que les rites funéraires se retrouvent dans toutes les civilisations, depuis la plus lointaine préhistoire, à la fois différents, mais d’intentions similaires, leur but étant de remplir un devoir de mémoire ; maintenir un lien entre les vivants et l’au-delà : reliques de toujours et de partout, donc, ces cultes funéraires vont des peintures aux masques et culminent avec la sacralisation des crânes.
 
Bien que reprenant le thème de la mort et du symbolisme des crânes, plutôt que les rites cultuels, l’exposition du Musée Maillol part en une litanie de "mémento mori", "souviens-toi que tu mourras". Et, épousant le temps, montre qu’à toutes les époques, les hommes se sont interrogés, ont été à la fois hantés et fascinés par la mort, ont essayé de la conjurer, en repousser l’omniprésence. Pour ce faire, ils se sont lancés à la conquête du savoir, des plaisirs… tout en repoussant l’idée que l’issue est inéluctable, et que cette sorte d’autodéfense n’est que vanité. Ils clament alors comme un défi : "C’est la vie !" Et s’entourent paradoxalement de symboles corroborant la vacuité de ce défi : les vanités.
"Une vanité (dit le dictionnaire) est une catégorie particulière de nature morte dont la composition allégorique suggère que l'existence terrestre est vide, vaine, la vie humaine précaire et de peu d'importance". Le terme "vanité" signifie littéralement "souffle léger, vapeur éphémère". Métaphore donc de la condition humaine, la vanité a beaucoup évolué au fil des siècles puisque les artistes n'ont jamais cessé de s'interroger sur la mort et d'interpréter ses symboles.
 
Depuis l’époque de la Grèce antique, depuis les mosaïques de Pompéi, le squelette et le crâne évoquent le passage du temps et la brièveté de la vie. Après une éclipse de quelques siècles, parce que l’art byzantin ne l’utilisait pas, et qu’aux XIIIe et XIVe siècles la déchéance du corps n’était jamais représentée, le XVe siècle voit se multiplier les "Dicts des trois morts et des trois vifs" où les morts semblent prodiguer des avertissements aux vivants. Par la suite, la vanité se développe surtout dans les périodes de grande ferveur religieuse, comme le Moyen-âge où, en plus des idées de châtiment, du ciel et de l’enfer, les grandes pandémies démontrent plus que jamais le côté éphémère de la vie. C’est l’époque où les danses macabres couvrent les murs des églises.
 
Un peu oubliées à la Renaissance, où elles sont représentées presque uniquement dans les cabinets privés des lettrés et des puissants, les vanités à nature morte renaissent au début du XVIIe siècle, aux Pays-Bas. La plus ancienne est attribuée à Jacob de Gheyn le jeune, en 1603. A cette époque, elles se veulent démonstratives, ne comportant que quelques éléments symboles du passage du temps, disposés autour d’un crâne (fleur fanée, fruit talé, sablier, carte à jouer, verre vide, bougie consumée…). Beaucoup sont monochromes, sur le thème du repentir et de l’art de savoir bien mourir. Portées par le calvinisme, leur succès s’étend à l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne. Bientôt, les vanités deviennent polychromes ou en trompe-l’œil. Et de nouveaux éléments apparaissent (une montre arrêtée, une chandelle éteinte, une corde rompue, etc.).
 
Avec la Révolution française, la notion de vanité change de sens. Elle se sécularise et devient un objet familier de l'atelier de l’artiste. Le crâne "va cristalliser toutes les peurs" mais on n'a plus de "promesse d'éternité ou de promesse de progrès".
 
Dans notre siècle où le respect de la vie a tellement diminué, où le plus banal cambrioleur tue sans hésiter, où les attentats détruisent des vies par milliers, où la course à l’argent est devenue ordre du jour, la mort a été démystifiée, banalisée par les artistes. Pourtant, le XXe siècle avec ses guerres monstrueuses, et le début du XXIe siècle avec les difficultés qui s’accumulent, auraient dût être par excellence le temps des vanités. Mais il est vite évident que peindre ou sculpter un crâne n’est souvent plus synonyme de réaliser une vanité. Par contre, il est à peu près certain qu’il s’agira d’un objet esthétique, d’une belle affaire commerciale, et que les amateurs, séculiers ou dévotieux, enchériront pour l’acquérir !
 

POUR LIRE LE TEXTE DE JEANINE RIVAIS DANS  SA TOTALITÉ

LES VANITÉS ET LES GRIGRIS DE SOPHIE

(cliquer)



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