C'est Jean-Pierre Faurie qui m'a proposé cette nouvelle idée de post !
J'ai lancé cette proposition via Facebook et me voici aujourd'hui avec vos VANITÉS !!!
D'autres suivront car la collecte fut riche !
JEAN-PIERE FAURIE
ANNE BERNASCONI
GILLES LIZANET
CHRISTOPHE
FLORENCE JOLY ICI
FRANCOISE CUXAC
JOSEPH KURHAJEC
(photos prises par Jean-Pierre Faurie)
FONTENCOMBLE
NANCY CARDINAL
RUGUEU
ANTOINE BIROT
Et pour accompagner ces VANITÉS un texte de Jeanine Rivais (A lire dans sa totalité sur son site)
POUR LIRE LE TEXTE DE JEANINE RIVAIS DANS SA TOTALITÉ
LES VANITÉS ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
(cliquer)
J'ai lancé cette proposition via Facebook et me voici aujourd'hui avec vos VANITÉS !!!
D'autres suivront car la collecte fut riche !
JEAN-PIERE FAURIE
ANNE BERNASCONI
GILLES LIZANET
CHRISTOPHE
FLORENCE JOLY ICI
FRANCOISE CUXAC
JOSEPH KURHAJEC
(photos prises par Jean-Pierre Faurie)
FONTENCOMBLE
NANCY CARDINAL
RUGUEU
ANTOINE BIROT
Et pour accompagner ces VANITÉS un texte de Jeanine Rivais (A lire dans sa totalité sur son site)
AU MUSÉE MAILLOL
*****
"Vanitas vanitatum omnia vanitas"
"Vanités des vanités tout est vanité"
L’Ecclésiaste.
Il y eut, voici quelques années, à Paris, une magnifique exposition
intitulée "La Mort n’en saura rien", conçue autour de l’idée que les
rites funéraires se retrouvent dans toutes les
civilisations, depuis la plus lointaine préhistoire, à la fois
différents, mais d’intentions similaires, leur but étant de remplir un
devoir de mémoire ; maintenir un lien entre les vivants et
l’au-delà : reliques de toujours et de partout, donc, ces cultes
funéraires vont des peintures aux masques et culminent avec la
sacralisation des crânes.
Bien que reprenant le thème de la mort et du symbolisme des crânes,
plutôt que les rites cultuels, l’exposition du Musée Maillol part en une
litanie de "mémento mori", "souviens-toi que tu
mourras". Et, épousant le temps, montre qu’à toutes les époques, les
hommes se sont interrogés, ont été à la fois hantés et fascinés par la
mort, ont essayé de la conjurer, en repousser
l’omniprésence. Pour ce faire, ils se sont lancés à la conquête du
savoir, des plaisirs… tout en repoussant l’idée que l’issue est
inéluctable, et que cette sorte d’autodéfense n’est que vanité.
Ils clament alors comme un défi : "C’est la vie !" Et s’entourent
paradoxalement de symboles corroborant la vacuité de ce défi : les
vanités.
"Une vanité (dit le dictionnaire) est une catégorie
particulière de nature morte dont la composition allégorique suggère que
l'existence terrestre est vide, vaine, la vie humaine
précaire et de peu d'importance". Le terme "vanité" signifie
littéralement "souffle léger, vapeur éphémère". Métaphore donc de la
condition humaine, la vanité a beaucoup évolué au fil des
siècles puisque les artistes n'ont jamais cessé de s'interroger sur
la mort et d'interpréter ses symboles.
Depuis l’époque de la Grèce antique, depuis les mosaïques de Pompéi,
le squelette et le crâne évoquent le passage du temps et la brièveté de
la vie. Après une éclipse de quelques siècles, parce
que l’art byzantin ne l’utilisait pas, et qu’aux XIIIe et XIVe
siècles la déchéance du corps n’était jamais représentée, le XVe siècle
voit se multiplier les "Dicts des trois morts et des trois
vifs" où les morts semblent prodiguer des avertissements aux
vivants. Par la suite, la vanité se développe surtout dans les périodes
de grande ferveur religieuse, comme le Moyen-âge où, en plus
des idées de châtiment, du ciel et de l’enfer, les grandes pandémies
démontrent plus que jamais le côté éphémère de la vie. C’est l’époque
où les danses macabres couvrent les murs des églises.
Un peu oubliées à la Renaissance, où elles sont représentées presque
uniquement dans les cabinets privés des lettrés et des puissants, les
vanités à nature morte renaissent au début du XVIIe
siècle, aux Pays-Bas. La plus ancienne est attribuée à Jacob de
Gheyn le jeune, en 1603. A cette époque, elles se veulent
démonstratives, ne comportant que quelques éléments symboles du passage
du temps, disposés autour d’un crâne (fleur fanée, fruit talé,
sablier, carte à jouer, verre vide, bougie consumée…). Beaucoup sont
monochromes, sur le thème du repentir et de l’art de savoir
bien mourir. Portées par le calvinisme, leur succès s’étend à
l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne. Bientôt, les vanités
deviennent polychromes ou en trompe-l’œil. Et de nouveaux
éléments apparaissent (une montre arrêtée, une chandelle éteinte,
une corde rompue, etc.).
Avec la Révolution française, la notion de vanité change de sens.
Elle se sécularise et devient un objet familier de l'atelier de
l’artiste. Le crâne "va cristalliser toutes les peurs"
mais on n'a plus de "promesse d'éternité ou de promesse de progrès".
Dans notre siècle où le respect de la vie a tellement diminué, où le
plus banal cambrioleur tue sans hésiter, où les attentats détruisent
des vies par milliers, où la course à l’argent est
devenue ordre du jour, la mort a été démystifiée, banalisée par les
artistes. Pourtant, le XXe siècle avec ses guerres monstrueuses, et le
début du XXIe siècle avec les difficultés qui
s’accumulent, auraient dût être par excellence le temps des vanités.
Mais il est vite évident que peindre ou sculpter un crâne n’est souvent
plus synonyme de réaliser une vanité. Par contre, il
est à peu près certain qu’il s’agira d’un objet esthétique, d’une
belle affaire commerciale, et que les amateurs, séculiers ou dévotieux,
enchériront pour l’acquérir !
POUR LIRE LE TEXTE DE JEANINE RIVAIS DANS SA TOTALITÉ
LES VANITÉS ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
(cliquer)
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