Voilà une visite que j'attendais depuis longtemps !
Ce musée vaut tous les détours et la cabane et les multiples talents de PASCAL TASSINI sont des impressionnantes découvertes.
"Pascal Tassini (Ans,1955) a fréquenté les ateliers du Créahm région Wallonne pendant plus de vingt ans, de 1996 à 2018. Il y a développé une œuvre polymorphe d'une extraordinaire richesse - dessins, peintures, sculptures en terre cuite et assemblages de tissus noués qui font, aujourd'hui, sa notoriété, incessant bricolage des formes, des matières, des présences.
Parmi les nombreuses réalisations de Pascal Tassini : une cabane, emblème de son oeuvre. Construite au sein de l’atelier où il travaille, la Cabane importe particulièrement dans le processus créatif de l’artiste. Elle est composée de la matière même qui a fait la spécificité – et la renommée – de l’oeuvre de Pascal Tassini : des matériaux de récupération entremêlés les uns aux autres par le moyen de pièces textiles nouées ensemble. Placée au cœur de l’atelier, la cabane offre un refuge à Tassini ; elle est le lieu qui autorise la création et qui abrite les œuvres achevées. Elle est à ce point emblématique de son travail qu’en 2003, lors de l’exposition monographique que lui consacre le MADmusée, l’artiste élabore une variation de la cabane dans les murs du musée. Et, en 2017, lorsqu’il expose à la galerie Christian Berst à Paris, il revient sans cesse vers une grande reproduction photographique de cette réalisation architecturale hors du commun. La Cabane occupe non seulement une place centrale dans l’œuvre de l’artiste, mais représente également une pièce majeure pour l’histoire de l’art récente."
"La cabane de Pascal Tassini, récemment entrée dans la collection, est une pièce majeure dont la poétique ne cesse de nous mettre en mouvement. Mise en abîme des processus de création qui nous importent, nous voudrions en faire le porte-drapeau de la nouvelle politique d’acquisition que nous invite à penser, autour de la notion d’ « arts situés », le projet muséal du Trinkhall.
La collection du Trinkhall est riche de plus de trois mille œuvres, patiemment rassemblées depuis maintenant quarante ans. Elle entretient, certes, certaines affinités très électives avec les grandes collections d’art brut et d’art outsider; mais elle s’en distingue cependant, et par son histoire et par sa physionomie. Pour le dire d’un trait : si les productions artistiques d’atelier sont adjacentes, et comme « tolérées », dans les collections d’art brut et outsider, elles sont centrales dans la collection du Trinkhall. La différence peut paraître seulement circonstancielle. Elle est, en fait, fondamentale et engage, de manière déterminante, l’identité de notre musée, son actualité et l’intérêt exceptionnel de la collection qu’il abrite.
Le nouveau projet muséal du Trinkhall se fonde sur l’examen critique de la collection, son histoire, sa richesse, sa singularité et la place que nous voulons qu’elle occupe dans le monde de l’art et de la culture, tant au niveau national qu’international. L’extraordinaire diversité de la collection, d’une part, et le fil conducteur de l’atelier, d’autre part, rendent perceptible l’inadéquation des catégories d’usage – art brut ou outsider – à sa définition. Loin de toute perspective essentialiste, l’art en atelier manifeste au contraire l’importance décisive des processus irréductiblement collectifs de la création. A ce titre, l’atelier est une terre d’élection qui permet d’éprouver et de penser les conditions mêmes de l’expression artistique. Dans la marge relative où il se tient, rendant possible ce que nous appelons « la puissance expressive des mondes fragiles », l’atelier est un laboratoire privilégié qui rend intensément visible ce que l’on peut appeler « la condition artistique », en ses dimensions à la fois esthétiques, sociales, culturelles et politiques.
La responsabilité du Trinkhall est d’assurer la patrimonialisation, la valorisation et l’étude de ces œuvres, souvent menacées de disparition ou de dispersion, quand elles ne sont pas soumises à la spéculation de galeristes ou de marchands peu scrupuleux. Notre politique d’acquisition s’inscrit directement dans cette perspective : « l’invention » d’œuvres qui nous semblent majeures, si elles ne bénéficient pas encore de la notoriété qu’elles méritent, et destinées à s’inscrire durablement dans le monde de l’art et de la culture. Pour être à la hauteur de cette ambition, il nous faut rassembler des ensembles nominaux cohérents et suffisamment vastes pour permettre leur diffusion et leur étude approfondie. Cette politique d’acquisition suppose une relation étroite de partenariat avec les ateliers où ces œuvres ont été produites. Il ne s’agit pas, insistons-y, d’acquérir pièce à pièce des œuvres dont la réputation est d’ores et déjà pleinement établie, mais de protéger et de promouvoir celles qui sont comme en attente de notoriété. C’est là l’une des missions les plus exaltantes et l’une des responsabilités les plus importantes auxquelles notre musée entend répondre."
(cliquer)
Une vidéo propose des images du créateur au travail ...
Parc d'Avroy 1, 4000 Liège, Belgique
Juillet 2023
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire