C'est au Festival photographique de la Gacilly que j'ai découvert le fantomatique travail de NAZLI ABBASPOUR
"Autre lieu, autre style. Dans le jardin Saint Vincent, au milieu des
arbres et hautes herbes, apparaissent comme un mirage les créations de
Nazli Abbaspour. La photographe iranienne propose deux séries de
photomontages ("Réincarnation" et "L’énigmatique marge de l’existence")
réalisées à partir de l’album familial et de clichés de ruines.
L’artiste part ainsi à la recherche de sa propre identité. D’où
vient-on ? quels sont ceux et celles, dont l’entremêlement des vies ont
donné naissance à la nôtre ? Par ses questionnements et la réponse
qu’elle y apporte, l’artiste multidisciplinaire, nous offre un voyage
introspectif qui peut parler à tout un chacun. "
Iran • Née en 1975
Les fantômes de la mémoire
La photo capture le présent. Mais sa magie réside dans son pouvoir de nous faire voyager dans le temps. Dans sa capacité à nous faire explorer un passé, parfois empreint de nostalgie. D’où vient-on ? Quels sont ceux dont l’entremêlement des vies a donné naissance à la nôtre ? Ces interrogations sommeillent en chacun de nous. Mais quand les vivants ne sont plus là pour répondre à ces questions, les photos peuvent parfois nous donner de précieux indices dans nos quêtes de sens.
C’est ce qu’a voulu montrer Nazli Abbaspour avec de vieux albums de photos de famille : ces grimoires poussiéreux souvent endormis dans nos greniers renferment des trésors. En s’appuyant sur les images surannées au dos desquelles sont griffonnées de lacunaires légendes, cette photographe iranienne invoque les fantômes du passé pour conjurer l’oubli. Dans sa série Réincarnation, un papillon incrusté par l’artiste va représenter la renaissance de ceux qu’elle a perdus. Avec L’énigmatique marge de l’existence, elle utilise la technique du photomontage pour peupler des ruines ou des bâtiments, laissés à l’abandon, d’habitants imaginaires, et ainsi recréer la splendeur et le faste d’un monde révolu.
Artiste multidisciplinaire formée dans les écoles de Téhéran et dont le travail a été consacré par plusieurs expositions dans son pays mais aussi en Europe, Nazli Abbaspour n’a de cesse de relier le présent et le passé, de tisser un lien entre le monde des morts et celui des vivants. Un dialogue entre hier et aujourd’hui, comme le symbole d’une identité confuse, brouillée par les événements successifs qui continuent de secouer l’Iran contemporain. Mais il n’y a jamais rien de sinistre dans sa démarche. Si la photographe parvient à nous captiver et nous emporter dans cette étrange et douce narration, c’est qu’en explorant une époque oubliée – la sienne et celle des autres – elle aide à mieux se connaître.
JARDIN SAINT-VINCENT
Exposition réalisée en collaboration avec la Silk Road Gallery à Téhéran.
(cliquer)
Les fantômes de la mémoire :
Au cœur du jardin Saint-Vincent, le lieu prête son intimité aux œuvres de Nazli Abbaspour. Provenant de sa famille, les photos étaient un moyen pour elle de trouver son identité, mais aussi de comprendre son passé.
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