Voici aujourd'hui sur les Grigris différents textes de Françoise Monnin, hommages à Laurent Danchin, publiés dans Artension ....
( Françoise et Laurent à Montpellier en 2016)
Viva Arte Viva !
« Dans un monde plein de conflits et de secousses où l'humanisme est gravement compromis, l'art est la partie la plus précieuse de l'être humain. C'est l'endroit idéal pour la réflexion, l'expression individuelle, la liberté et les questions fondamentales. C'est un “oui” à la vie, bien que parfois un “mais” se cache derrière. Plus que jamais, le rôle, la voix et la responsabilité de l'artiste sont cruciaux » : ainsi parle Christine Macel, commissaire de la mythique Biennale de Venise, 57e du genre, qui sera inaugurée le 13 mai prochain. Cette jeune conservatrice en chef du Musée national d’art moderne/Centre Pompidou présentera, en Italie, une exposition intitulée Viva Arte Viva. Y figureront des œuvres de Judith Scott (1943–2005) et de Dan Miller (né en 1961), deux pensionnaires du Creative Growth Center d’Oakland, en Californie : un lieu destiné à favoriser l’expression de personnes « perturbées psychologiquement, neurologiquement ou mentalement ».
Lors de cette même biennale, deux autres commissaires avaient ouvert le bal de l’Art brut : Jean Clair, présentant Aloïse Corbaz dès 1995, et Massimiliano Gioni, faisant la part belle aux spirites Augustin Lesage et Guo Fengyi en 2013. Il aura toutefois fallu attendre un siècle quasiment, pour que les institutions comprennent combien les peintres et les écrivains avaient perçu, bien avant elles, que les mains des innocents sont pleines. À ce propos, il est urgent de lire ou de relire les textes de Laurent Danchin, restés trop confidentiels jusqu’à sa mort, en janvier dernier.
Ainsi va la fabrique de l’histoire de l’art, à laquelle nous consacrons ce nouveau numéro d’Artension. Puisse-t-il contribuer à nettoyer les mirettes de nos dirigeants politiques : il est urgent, plus que jamais, qu’ils confient les manettes culturelles de la France à des créateurs généreux. Comme l’était Laurent Danchin.
(Laurent et Mario Chichorro)
(Laurent et Louis Chabaud)
( Laurent et Chomo)
UNE VIE, UNE VISION
La disparition de cet écrivain, en janvier dernier, creuse un abysse au cœur de l’histoire de l’art fondamentale. Défricheur de territoires mal définis, indéfinis et infinis, sa manière d’enquêter puis de raconter a constitué, quarante années durant, un contre-pouvoir essentiel.
Articles précieux
- Dans Artension depuis 1982 : « Il manque toujours une définition formelle de l’Art brut » hors-série n°4, « Art naïf, Art singulier, Art brut : même combat ? » hors-série n°9, « Les primitifs modernes » hors-série n°17, etc.
- Dans Raw Vision depuis 1989 : « Autour de l'Art brut » n°1, « Chomo » n°2, « Marcel Storr » n°36, « Anselme Boix-Vives » n°42 ; « Dubuffet et Bourbonnais : de l'Art brut à l'Art singulier » n°50, etc
(Laurent et Raymond Reynaud)
(Laurent à Auberives entouré de ses amis artistes )
LE LIEN VERS MYCELIUM
LAURENT DANCHIN ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
(cliquer)
Merci Françoise pour ces photos ...
( Françoise et Laurent à Montpellier en 2016)
La fabrique de l’Histoire de l’art
Hommage à Laurent Danchin
La mort prématurée de l’écrivain Laurent Danchin, en janvier dernier, nous fait un mal fou. Ils sont si rares, les visionnaires généreux. Comment nous passer de lui ?
Directeurs de musée et libraires de centre d’art, spécialistes et étudiants, écrivains et critiques, collectionneurs singuliers et artistes originaux, amis fidèles et anciens élèves éperdument reconnaissants : des mois durant, jusqu’au dernier jour, dans la chambre que ne pouvait plus quitter notre homme, les échanges ont flamboyé. Il avait tant à transmettre, ce chercheur ultra-cultivé, féru de grec et de latin entre autres mais qui toute sa vie eut pour guides ses intuitions et ses émotions. Repérer, regarder, écouter, ressentir, tel fut ce qui lui permit de ne pas se contenter des lieux communs ni des diktats médiatisés, et de toujours préférer les énigmes aux évidences.
La mort prématurée de l’écrivain Laurent Danchin, en janvier dernier, nous fait un mal fou. Ils sont si rares, les visionnaires généreux. Comment nous passer de lui ?
Directeurs de musée et libraires de centre d’art, spécialistes et étudiants, écrivains et critiques, collectionneurs singuliers et artistes originaux, amis fidèles et anciens élèves éperdument reconnaissants : des mois durant, jusqu’au dernier jour, dans la chambre que ne pouvait plus quitter notre homme, les échanges ont flamboyé. Il avait tant à transmettre, ce chercheur ultra-cultivé, féru de grec et de latin entre autres mais qui toute sa vie eut pour guides ses intuitions et ses émotions. Repérer, regarder, écouter, ressentir, tel fut ce qui lui permit de ne pas se contenter des lieux communs ni des diktats médiatisés, et de toujours préférer les énigmes aux évidences.
Si
l’histoire de l’art inédite à laquelle Laurent Danchin s’était
attelé durant les années 1970 demeure confidentielle – celle des
naïfs, des bruts, des singuliers, des fantastiques, de tous les
créateurs puissants mais discrets - elle finira nécessairement par
s’imposer. Pour en être certain, il suffit de lire les pages qui
suivent. Nous y décrivons les creusets traditionnels de l’histoire de
l’art, afin d’en souligner les limites. Et nous vous y invitons à
graver hardiment, en mémoire de Laurent Danchin, de profonds
sillons de traverse.
Viva Arte Viva !
« Dans un monde plein de conflits et de secousses où l'humanisme est gravement compromis, l'art est la partie la plus précieuse de l'être humain. C'est l'endroit idéal pour la réflexion, l'expression individuelle, la liberté et les questions fondamentales. C'est un “oui” à la vie, bien que parfois un “mais” se cache derrière. Plus que jamais, le rôle, la voix et la responsabilité de l'artiste sont cruciaux » : ainsi parle Christine Macel, commissaire de la mythique Biennale de Venise, 57e du genre, qui sera inaugurée le 13 mai prochain. Cette jeune conservatrice en chef du Musée national d’art moderne/Centre Pompidou présentera, en Italie, une exposition intitulée Viva Arte Viva. Y figureront des œuvres de Judith Scott (1943–2005) et de Dan Miller (né en 1961), deux pensionnaires du Creative Growth Center d’Oakland, en Californie : un lieu destiné à favoriser l’expression de personnes « perturbées psychologiquement, neurologiquement ou mentalement ».
Lors de cette même biennale, deux autres commissaires avaient ouvert le bal de l’Art brut : Jean Clair, présentant Aloïse Corbaz dès 1995, et Massimiliano Gioni, faisant la part belle aux spirites Augustin Lesage et Guo Fengyi en 2013. Il aura toutefois fallu attendre un siècle quasiment, pour que les institutions comprennent combien les peintres et les écrivains avaient perçu, bien avant elles, que les mains des innocents sont pleines. À ce propos, il est urgent de lire ou de relire les textes de Laurent Danchin, restés trop confidentiels jusqu’à sa mort, en janvier dernier.
Ainsi va la fabrique de l’histoire de l’art, à laquelle nous consacrons ce nouveau numéro d’Artension. Puisse-t-il contribuer à nettoyer les mirettes de nos dirigeants politiques : il est urgent, plus que jamais, qu’ils confient les manettes culturelles de la France à des créateurs généreux. Comme l’était Laurent Danchin.
(Laurent et Mario Chichorro)
(Laurent et Louis Chabaud)
( Laurent et Chomo)
UNE VIE, UNE VISION
La disparition de cet écrivain, en janvier dernier, creuse un abysse au cœur de l’histoire de l’art fondamentale. Défricheur de territoires mal définis, indéfinis et infinis, sa manière d’enquêter puis de raconter a constitué, quarante années durant, un contre-pouvoir essentiel.
« Il est urgent d'échapper aux impasses de la contre-culture institutionnelle
et d'ouvrir à la création une voie post-contemporaine » expliquait L.
Danchin en 2008. « À l'ère de l'image de synthèse, il faut au monde
une culture nouvelle. Le cycle des déconstructions s'achève : voici enfin venu le temps des fondations. » Témoin d’une histoire autre que celle que contiennent les manuels
officiels, celle que brouillent certains intérêts capitalistes, L. Danchin a
analysé et célébré les pratiques populaires liées aux notions de « naïf »,
« brut », « singulier » ou « fantastique », en les distinguant de ce qu’il
nommait « l’art savant ». Ce faisant, il nous a conviés à mieux discerner
l’essence de l’humanité.
Auteur d’articles essentiels publiés dans des magazines outsiders,
commissaire d’expositions époustouflantes présentées dans des lieux
alternatifs, celui qui jusqu’à l’âge de la retraite enseigna les lettres en
banlieue parisienne nous lègue des livres précieux, des documentaires
enthousiasmants et des disciples inconsolables. Artistes, historiens,
collectionneurs et amateurs, critiques ou commissaires : les danchinophiles sont désormais légion, et n’en finissent pas de se reproduire.
Tous, convaincus que l’Art, sa liberté et son partage, constituent la part
splendide de l’existence.
Livres essentiels
• Chomo par Roger Chomeaux (entretiens avec L. Danchin) Jean-Claude Simoën éditions 1978
• Artaud et l'asile : le cabinet du docteur Ferdière Séguier 1996
• L'Art contemporain, et après... Phénix 1999
• L'Art contemporain, et après... Phénix 1999
• Jean Dubuffet Terrail 2001
• Jean Dubuffet : Peintre Philosophe La Manufacture 1988
(rééd. L’Amateur 2001)
• Art brut : L’instinct créateur Gallimard 2006
• La Fin de l’apartheid ? Pour un art post-contemporain Lelivredart 2008 • Médiums et virtuoses : Le dessin à l’ère des nouveaux médias Lelivredart 2009
• Aux frontières de l'art brut Lelivredart 2014
• Jean Dubuffet : Peintre Philosophe La Manufacture 1988
(rééd. L’Amateur 2001)
• Art brut : L’instinct créateur Gallimard 2006
• La Fin de l’apartheid ? Pour un art post-contemporain Lelivredart 2008 • Médiums et virtuoses : Le dessin à l’ère des nouveaux médias Lelivredart 2009
• Aux frontières de l'art brut Lelivredart 2014
Catalogues d'exposition importants
- Halle Saint Pierre à Paris : Art brut et compagnie. La face cachée de l'art contemporain 1995 ; Art Outsider et Folk Art des Collections de Chicago 1999 ; Art spirite, médiumnique, visionnaire. Messages d'outre-monde 1999 ; Aux frontières de l'art brut 1 & 2 1998 et 2001 ; Chomo : Le débarquement spirituel 2009
- Pavillon Carré de Baudoin à Paris : Marcel Storr, bâtisseur visionnaire 2011
- Abbaye d’Auberive (52) : Mycélium : Génie savant - Génie brut 2014
- Château de Tours (37) : Faites un rêve avec Chomo 2016
- Halle Saint Pierre à Paris : Art brut et compagnie. La face cachée de l'art contemporain 1995 ; Art Outsider et Folk Art des Collections de Chicago 1999 ; Art spirite, médiumnique, visionnaire. Messages d'outre-monde 1999 ; Aux frontières de l'art brut 1 & 2 1998 et 2001 ; Chomo : Le débarquement spirituel 2009
- Pavillon Carré de Baudoin à Paris : Marcel Storr, bâtisseur visionnaire 2011
- Abbaye d’Auberive (52) : Mycélium : Génie savant - Génie brut 2014
- Château de Tours (37) : Faites un rêve avec Chomo 2016
- Dans Artension depuis 1982 : « Il manque toujours une définition formelle de l’Art brut » hors-série n°4, « Art naïf, Art singulier, Art brut : même combat ? » hors-série n°9, « Les primitifs modernes » hors-série n°17, etc.
- Dans Raw Vision depuis 1989 : « Autour de l'Art brut » n°1, « Chomo » n°2, « Marcel Storr » n°36, « Anselme Boix-Vives » n°42 ; « Dubuffet et Bourbonnais : de l'Art brut à l'Art singulier » n°50, etc
(Laurent et Raymond Reynaud)
(Laurent à Auberives entouré de ses amis artistes )
LE LIEN VERS MYCELIUM
LAURENT DANCHIN ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
(cliquer)
Merci Françoise pour ces photos ...
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