UNE VASTE EXPOSITION A NE PAS MANQUER !
ARTISTES PRÉSENTÉS :
Jef Aérosol, Ash, André, A-One, Banksy, Tarek Benaoum, Blek le Rat, C215, Crash, DFace, Dondi, Dran, Shepard Fairey, FAILE, Futura, Keith Haring, JayOne, JonOne, JR, Katre, Kaws, L’Atlas, LUDO, Barry Mc Gee, Miss.Tic, Mode 2, Steve More, Nasty, Os Gemeos, Psyckoze, Quik, Rero, Remi Rough, Seen, Seth, SKKI, Space Invader, Swoon, TANC, VHILS, Jacques Villeglé, Nick Walker, West, YZ, Zevs, Zhang Dali, Zlotykamien…
Olivier Granoux a fait un bel article dans Télérama :
"La plus belle exposition de street art du
moment a pris ses quartiers dans la ville la plus pauvre de France.
Balade au cœur de “Street Génération(s)”, qui redonne plus que des
couleurs à la cité du Nord.
Le gotha mondial de l’art urbain s’est
donné rendez-vous à Roubaix. Un point de chute étonnant de prime abord,
mais un vrai pari culturel et social pour la ville la plus déshéritée de
France, où 46 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. L’idée
vient de Jean-Christophe Levassor, nouveau directeur de la Condition
publique, friche industrielle reconvertie en vaste lieu culturel, avec
salle de spectacles, restaurant et halls d’exposition, dans la lignée du Centquatre à Paris ou de la Friche Belle de Mai à Marseille.« Un laboratoire créatif s’inspirant des nouveaux modèles sociaux et urbains », installé dans le quartier populaire du Pile. Il est aujourd’hui au centre de l’actualité pour une belle raison : l’exposition « Street Génération(s) », qui entend résumer quarante ans d’art urbain en conviant sous un même toit cinquante artistes emblématiques du mouvement.
Beauté pour tous
Une rétrospective qui se parcourt aussi hors les murs, dans les rues adjacentes et sur les façades de la Condition publique. Beauté pour tous, même ceux qui n’iront pas voir l’expo. Tout n’est pas rose pour autant au nouveau temple de la couleur : malgré le bon esprit ambiant et le dialogue permanent, une grande pièce de Ludo, collée sur l’un des grands murs de la Condition publique, suscite déjà la polémique.Un immense oiseau de papier customisé en avion de chasse, avec des bombes sous les ailes et des canons à la place des yeux. Le style Ludo est connu des amateurs, il oppose obstinément nature et technologie guerrière. Mais il est jugé trop agressif par les habitants du quartier. L’artiste se défend de toute provocation, voyant plutôt dans son oiseau « un symbole d’élévation ».
Les crispations devraient retomber après une visite de l’expo : on n’y rencontre que des esprits vifs et ouverts. Des aventuriers urbains, qui ont imposé la bombe de peinture en objet d’art. « Ce truc qui servait au départ à réparer les voitures », comme le résume en souriant la galeriste parisienne Magda Danysz, commissaire de l’exposition, et activiste reconnue du street art. Elle a dégainé son carnet d’adresses pour réunir toiles, installations, et photos des plus grands noms de l’art urbain actuel.
Keith Haring et Banksy
Des pionniers pour commencer : Jacques Villeglé et Gérard Zlotykamien ouvrent le bal, avec un Keith Haring à côté en clin d’œil. Résolument didactique, la visite est chronologique, offrant une première salle en l’honneur du graffiti, avec de superbes toiles des pionniers américains A-One et Dondi White. Futura arrive ensuite, avec sa fresque historique, peinte pendant un concert des Clash à Paris.La scène locale n’a pas été oubliée. Elle expose avec aplomb dans la cour. De belles choses, et la présence insolite de JonOne. Amoureux de la région, la star américaine a beaucoup travaillé à Roubaix. En plus des toiles au cœur du parcours, il a souhaité être aussi associé aux artistes locaux en exposant avec eux.
Plus loin, les années pochoirs : Blek le rat, Jef Aérosol (qui a laissé aussi quelques souvenirs sur le toit), Miss.Tic… Puis les années stars : Shepard Fairey (Obey) – présent avec, notamment, son portrait d’Obama –, Invader, ou l’incontournable Banksy, à la présence plutôt chiche. Toujours difficile à exposer, il est ici au casting, et c’est le plus important. C’est son compère D*Face qui signe juste à côté l’une des plus belles pièces de « Street Génération(s) » : un amalgame de pochoirs sophistiqués et salement punk qui régale.
Autre coup de cœur, réalisée in situ comme une dizaine d'autres œuvres, la bouleversante Impératrice de YZ, artiste engagée et vraiment engageante. Elle termine le parcours façon feu d'artifice, en compagnie des célèbres Os Gêmeos, Swoon et JR. Un all star game de la bombe qui tient tellement ses promesses qu'on aurait aimé une salle de plus !
Tout finit dans la rue
Heureusement, il y a encore quelques pépites à découvrir : le spectacle se prolonge en effet dans le quartier. Outre L'Oiseau de Ludo, on découvre un beau mur de Vhils. Pour une fois, l'artiste n’a pas attaqué le support à coups de marteau piqueur ou d’acide, mais révèle une nouvelle facette de son travail avec un portrait peint qui ne manque ni de puissance, ni de style.A découvrir aussi pendant cette chasse aux trésors, un chat et quatre beaux portraits de SDF signés C215, toujours très à l'aise lorsqu'il joue à l' extérieur ; ou le graffuturisme racé de l'Anglais Remi Rough, qui illumine la rue de fort belle manière. Des œuvres pérennes, qui resteront après le départ de l'exposition. Pour continuer à embellir le quartier."
LE LIEN VERS TELERAMA
LES GRIGRIS DE SOPHIE ET LE STREET ART
LE SITE DE LA CONDITION PUBLIQUE
DANS LA VOIX DU NORD
DANS LE POINT
(cliquer)
Jusqu'au 16 juin à la Condition publique, 14, Place Faidherbe, Roubaix.
Ouvert du mercredi au dimanche de 13h à 19h. Tarifs : 5/3 €, gratuit (-18 ans et minima sociaux).
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