Qu'ils évoquent l'odieux virus, leur façon de l'anéantir, l'enfermement, les masques ...
voici aujourd'hui sur les Grigris le début de la semaine 6 ...
" L'essence même de l'art est de savoir faire naître des images d'espérance."
*** PIERRE ALBASSER
*** BERNARD NICOLAS
La mode étant de recréer avec les moyens du bord des toiles célèbres, je m'y suis laissé aller (c'est dire si on a du temps à perdre, personne ne ferait cela en temps normal).
DEUX LIENS A REGARDER :
*** L'art du pastiche devient un défi ...ICI
*** 14 photos de personnes en quarantaine recréant à la maison certaines des œuvres d'art les plus célèbres au monde ICI
*** MARC BOURLIER
*** CAROLINE DAHYOT
*** ALAIN TRUONG
*** BERNARD LE NEN
*** PASCAL BRIBA
*** DIDIER TRIGLIA
*** JACQUES-YVES GUCIA ET SES ARBRES CONFINÉS
*** JEAN-FRANCOIS VEILLARD ....ET JABER CONFINÉ
*** JOËL CRESPIN
*** THIERRY LAMBERT
*** YLVA SAGER
*** QUINO
*** LA GLYCINE CONFINÉE DE NOTRE JARDIN
*** CÉCILE PERRA
*** LE CONFINEMENT AU JARDIN D'HELENE ICI
... Et si tout va bien les stages régalants recommenceront le 13 mai !!!
*** UN TEXTE DE CHRISTOPHE RONEL (AVRIL 2020)
Nous voici dans un temps confiné à l’heure du repli, du huis clos. L’esprit voyageur s’est inversé, retourné, les envies d’ailleurs font naufrage, l’extérieur montre un jour menaçant, derrière la lumière du printemps, derrière les chants d’oiseaux se cache une sourde et invisible menace. On dirait que le temps s’est figé, que le monde prend une pause. Les temps sont au repli, plus que jamais, le bon sens et la consigne nous poussent à rejoindre nos antichambres, à arpenter nos intériorités, à fouler nos paysages intérieurs, nos terrains vagues secrets, le panorama de nos souvenirs, la bibliothèque de notre existence dont chaque ouvrage a pris place sur les étagères de nos vies. Comment ne pas songer, ces jours-ci à cet ouvrage de Xavier de Maistre écrit à la fin du XVIII ème siècle : Voyage autour de ma chambre qui évoque la réclusion du narrateur contraint à rester quarante deux jours dans une chambre dont il explore les moindres recoins. Or pour l’écrivain comme pour le peintre, le repli, la quarantaine, le confinement font quasiment partie du processus logique, que l’on pourrait nommer le syndrome de l’anachorète. On perçoit mieux l’extérieur lorsque l’on s’enferme. La transcription in situ a souvent quelque chose de trop frontal alors que la resurgence des paysages, des visages, des souvenirs prend tout son sens dans les murs confinés de l’atelier du peintre ou sur sa table à dessin. Lorsque les portes sont closes, les souvenirs se mettent à brasiller, les images et les visions s’épanouissent, prennent forme : le voyage du dedans est amorcé apportant toute une vie foisonnante que l’on avait emmagasinée sans même y prendre garde au fil de nos pérégrinations enfiévrées. L’atelier est un monde où tous les voyages se mêlent et s’entrecroisent. Le temps du confinement est celui où les objets se mettent à parler, je les entends dialoguer en parcourant les quatre coins de ma pièce. Tohossou, dieu vaudou de l’eau côtoie un Ganesh de plâtre aux couleurs pâtissières. Une souris tchèque en bois peint interpelle une figure Yoruba, Marsupilami nargue une statuette dogon, le masque buffle baoulé accroché à deux pas n’y prête d’ailleurs aucune attention. Les tranches colorées des livres de la bibliothèque me promettent des mondes familiers ou étranges, tous ces ouvrages me rassurent et me guident. La toile posée sur le chevalet est en cours, je guette cet instant magique où la surface du tableau deviendra une fois encore espace. La sensation d’être devant un mur qui devient progressivement fenêtre par laquelle je pourrai à ma guise, comme Wang-Fô dans la célèbre nouvelle de Marguerite Yourcenar, m’évader. C’est ainsi que le peintre se trouve une fois de plus, perpétuellement, sauvé, pérégrinant entre échappées belles et chemins de traverse dans les murs merveilleusement confinés de son atelier.
LA LETTRE DE CHRISTOPHE RONEL
LE CONFINEMENT ET LES GRIGRIS
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