"Le 
Jardin de sculpture de la Dhuys, sur la commune de  
Chessy, s'étend le long d'un petit terrain au bord de 
la Marne. A cet emplacement  passait, depuis la fin du XIXe siècle, l'
aqueduc de la Dhuys
 permettant  l'acheminement d'eau potable jusque dans Paris. Détruit par
 un bombardement  allemand au cours de la Seconde Guerre Mondiale, 
l'aqueduc aérien a depuis été  remplacé pour un réseau de conduites 
souterraines et laisse la place aux pistes  cyclables et aux chemins de 
randonnées jusqu'aux portes de la capitale.
Dans la commune de Chessy, les pierres de son ancien pont sont aujourd'hui 
 recyclées en un véritable musée à ciel ouvert. Depuis 1987, le 
sculpteur  
Jacques Servières utilise cette matière première, 
trouvée sur place, pour  réaliser des sculptures monumentales regroupant
 femmes, oiseaux, portails... en  un bestiaire fantastique. Le jardin se
 peuple au rythme de deux nouvelles sculptures  par an et s'étend petit à
 petit tout au long du sentier de
 Grande Randonnée  GR14. Ces figures, imposantes, répondent aux noms de 
Rois et Lunes,  
Tango... et puisent avant tout leur inspiration dans la statuaire  géante océanienne. Une 
Offrande a Mickey située à quelques pas de  l'entrée du jardin, rappelle ironiquement que le parc d'attraction
 Disneyland  Resort Paris, première destination touristique européenne, se trouve lui aussi  sur le territoire de Chessy."
Un texte de Frédérique Chapuis écrit  pour Télérama en 2008:
"Sur les bords de Marne, à l'écart du toc de Disneyland, Jacques Servières réalise depuis vingt ans un monde de pierre féérique. 
Dans le vallon de Chessy-en-Brie, à une 
encablure du tohu-bohu de Disneyland qui règne en maître sur le plateau,
 se cache Le jardin de sculptures, de Jacques Servières. Un surprenant 
théâtre de hautes pierres dispersées le long d'un chemin qui longe la 
Marne. Jadis on y venait le dimanche déguster des fritures de poisson et
 assister à des matchs de catch. Ici passait l'aqueduc de la Dhuys servant à alimenter Ménilmontant en eau 
potable. Après son bombardement en 1939, les ruines restèrent de longues
 années à l'abandon. Une passerelle de bois le remplaça avant de 
s'écrouler à son tour. Jacques Servières, sculpteur régional, las de 
taper la pierre dans son jardin et pressé par ses voisins de cesser ce 
raffut, finit par s'installer au grand air à portée de main des 
cailloux. Sans référence artistique particulière, il laissa d'abord 
filer son imagination. Ses voyages à Angkor inspirèrent ses premières 
arches de pierres où fourmillent bêtes fantastiques et déesses. 
« Je revois encore les sculpteurs cambodgiens rire et chanter tandis que les singes venaient chiper leurs bananes, raconte-t-il. 
Il y avait chez eux une vivacité, un tempérament délirant d'une force incroyable. »
Puis au fil des ans - cela fait plus de deux décennies que le lieu est 
son unique atelier -, lentement son travail s'épure, les formes 
s'élancent vers le ciel. On pense à Antoine Bourdelle et parfois à Henry
 Moore. Mais lorsqu'on lui demande d'où surgissent ces œuvres, il 
répond en souriant : 
« La nature tout autour m'influence : sans 
doute la Marne qui me donne ce courant, les piverts qui me donnent le 
tempo... Si j'ai mangé du canard à midi, devinez ce qu'il me vient à 
l'esprit après digestion sur la pierre, sourit-il. 
Après m'être
 prouvé que je pouvais avoir une maîtrise de la taille, je me suis 
dégagé des cultures de l'Asie. A présent, j'essaie d'ajouter plus de 
réflexion sur la forme que sur le sujet. » L'homme est ici été 
comme hiver, tous les mercredis et les week-ends, vêtu de son bleu de 
travail recouvert d'une pellicule de poudre blanche. A côté de sa 
vieille bagnole équipée d'un générateur dans le coffre pour brancher ses
 machines à tailler. Les autres jours, il enseigne à des enfants en 
difficulté. A raison de deux sculptures par an, le jardin en compte 
aujourd'hui une quarantaine, et une madone de plus de 4 mètres de haut, 
son petit dans ses jupes, attend d'être achevée. Dans ce gigantesque 
atelier, Jacques Servières a de quoi voir venir. La municipalité de 
Chessy laisse quartier libre à ce doux rêveur qui n'en a pas fini 
d'égrener au bord de l'eau son bestiaire poétique."
Pour accéder à ce jardin, dans le village, prendre la rue de la Marne et descendre jusqu’au parking.
RUE DE LA MARNE 
77700 CHESSY 
LE SITE DES SCULPTURES
LE LIEN VERS TELERAMA 
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