Une nouvelle visite au Musée d'Art Brut de Montpellier nous redonne l'occasion de contempler la fresque de DANIELLE JACQUI .
Montpellier : une spectaculaire fresque en céramique de Danielle Jacqui au Musée d'Art brut
Danielle Jacqui, artiste singulière aussi appelée "Celle qui
peint", a réalisé durant de nombreuses années des pièces en céramique
destinées à former un ORGANuGAMME - colossal d'art brut. Son projet
n'ayant pu aboutir, elle vient d'offrir au Musée d'art brut de
Montpellier un panneau mural entier. Une œuvre exceptionnelle…
Virginie Moreau en parle dans l'Hérault Tribune :
Une créativité aux multiples facettes
L’univers foisonnant de Danielle Jacqui ne
manque pas d’intriguer. Née en 1934 à Nice, elle aurait aimé être
écrivain, mais a été brocanteuse durant plusieurs années, avant de
devenir peintre sous le nom de “Celle-qui-peint”. Puis Danielle Jacqui s’est un jour passionnée pour la céramique, qu’elle a apprise en autodidacte en 2006. “Par le biais de l’art, je me suis libérée de mes conflits intérieurs, nés de mon enfance douloureuse”, indique-t-elle.
Danielle Jacqui manie aussi bien la sculpture, la peinture ou le collage que la broderie.
Ses peintures en relief, ses sculptures peintes, ses céramiques, ses
poupées aux grands yeux sont autant de façons pour cette artiste
singulière de révéler les joies et tourments de l’âme humaine. Ses personnages, aux expressions volontairement exagérées, transportent le spectateur dans les méandres des émotions.
Son domicile, la fameuse Maison de Celle-qui-peint, au pont de
l’Etoile, à Roquevaire, est un antre qui reflète la diversité de ses
créations : murs extérieurs totalement recouverts de céramique,
intérieur recouvert de peintures originales des murs aux plafonds et
rempli de tableaux, poupées…
Des années d’engagement au service d’un rêve
Figure internationale de la céramique, créatrice du Festival
international d’art singulier d’Aubagne et mémoire de ce mouvement, Danielle
Jacqui a créé en une dizaine d’années, durant sa résidence d’artiste au
marché de gros d’Aubagne, des milliers de pièces en céramique de grès
pour former son Colossal d’art brut – ORGANuGAMME (au
point qu’elle les créait et les stockait dans des hangars entiers). Dans
l’atelier qu’elle occupait alors, des milliers de colonnes, d’ornements
d’escaliers, de marches et contre-marches, de jardinières, de
personnages et même de cache-boulons multicolores dormaient en pièces
détachées dans des cartons ou à même le sol, en attendant d’être un jour
assemblés, pour former un ensemble cohérent. Un projet qui a nécessité
d’intenses efforts pour une dame de son âge. En effet, “chaque pièce pèse en moyenne 80 kg”, rappelle Patrick Michel, qui dirige le Musée d’Art brut, singulier et autres de Montpellier.
Le projet du Colossal d’art brut – ORGANuGAMME est né lors
d’une hallucination qu’elle a eue suite à une intervention chirurgicale.
Elle s’est vue traversant une rivière (le Styx ?), couchée, entourée
d’un côté par une paroi rocheuse et de l’autre par des sculptures d’art
brut qui s’avançaient vers elle. De là allait naître un projet digne du
Palais du Facteur Cheval.
Destin contrarié d’une œuvre globale
A l’origine destiné à habiller la façade de la gare d’Aubagne puis
celle de la gare de tramway de l’îlot des Marronniers, le Colossal d’art
brut – ORGANuGAMME a failli devenir un bâtiment à part entière, sur la
Colline aux Oiseaux. Un changement de municipalité a eu raison de son
projet. En réaction, la grande dame de la couleur a fait don à deux
musées de deux ensembles de son ORGANuGAMME.
La majeure partie (4 000 pièces) a été confiée aux bons soins de La Ferme des Tilleuls , à Renens, en Suisse, et un mur entier a été offert au Musée d’art brut, singulier et autres de Montpellier, qui fait la part belle aux œuvres de Danielle Jacqui depuis son ouverture. Le futur nouveau Musée International des Arts Modestes (MIAM), à Sète, accueillera lui aussi l’une de ses installations.
Une fresque murale à admirer au Musée d’art brut de Montpellier
Au Musée d’art brut, singulier et autres, à Montpellier, l’éblouissante fresque murale de Danielle Jacqui s’étend sur cinq mètres par trois. Les visages s’y succèdent, tantôt joyeux, tantôt grimaçants. Certains visiteurs s’amusent à décrypter les expressions des visages en céramique colorée rehaussée de filets dorés, d’autres préfèrent tel ou tel visage. La fresque murale ne manque pas de faire réagir les visiteurs.
D’autant que son montage relève d’une véritable prouesse technique. Il a d’abord fallu renforcer le mur, avant d’y apposer les œuvres selon le plan établi par Danielle Jacqui.
Selon l’artiste, “le sens de lecture d’une fresque ne pourra
être que vertical. C’est-à-dire en partant horizontalement depuis le
haut de la composition supérieure en descendant vers le bas”. On se régale à passer de longues minutes à découvrir chacun de ses personnages, facétieux ou plus tourmenté.
Le travail de Danielle Jacqui est représenté au niveau international dans des lieux et collections liés à l’art singulier : La Ferme des Tilleuls ,
à Renens, en Suisse ; la Fabuloserie (Dicy) ; le Musée de la Création
Franche (Bègles) ; le musée international d’art naïf Anatole Jakovsky
(Nice) ; de même que la Collection de l’art brut (Lausanne).
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DANIELLE JACQUI ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
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MUSÉE D’ART BRUT / MONTPELLIER
1 rue Beau Séjour 34090 MONTPELLIER
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