Encore une magnifique découverte facebookienne ...
Photo Art Nadège Costa
Tes mots accrochés
sur mes lèvres, ma peau
et qui résistent aux vents
à demain qui pleure
Vois la joie douce
qui vient sur mon visage
du loin des enfances
de mes prières d’amour
Vois l’eau claire de ma bouche
et les poissons dedans
nos yeux n’ont plus d’issue
que nos baisers de sel
"L'infini de l'autre"
S’ouvrir à l’amour
au vaste ardent du poème
dans l’odeur des fougères
et de l’âcre rosée
S’ouvrir à l’amour
aux secrets du buisson
de ses baies sucrées
quand le ciel devient rouge
comme une bouche de femme
S’ouvrir à l’amour
au noir profond des yeux
au ventre du désir
au delta de la chair
là où tout commence
là où tout appelle
Boire aux lèvres du soir
toutes les rivières de l’autre
et vouloir encore
"L'autre rive" éditions Douro
Cette part de l’autre
infinie balbutiante
qui nous fait trembler
nous enchante
Cette part de l’autre
comme un matin clair
une eau de soif
une heureuse nouvelle
Saisir les lèvres
la langue qui fait naître le mot
le baiser ou le cri
Saisir les lèvres à la racine
le monde à pleine bouche
en aimer tous les goûts
Entendre la parole saoule
noyée dans la gorge
comme un chant perdu
l’histoire merveilleuse
qu’on se raconte
pour se tenir ensemble
l’oiseau d’amour blotti
au creux du manque
On arrachera tout ce qui colle
nous empêche d’avancer
le goudron sous les pieds
le poids sur les épaules
tous les masques d’argile
l’épine entre les vertèbres
de l’enfance
On arrachera ce qui nous serre
nous fait mal, nous limite
et on restera debout sur le jour
à écarter si bien nos peaux
pour accueillir le frisson
On laissera les oiseaux
s’envoler de nos bouches
On a tant écrit sur l’amour
délayé les roses
infusé les rouges
bandé les yeux, les muscles
surtout le cœur
disséqué la chair
Que n’a-t-on énoncé assez
qu’il nous faille le répéter encore?
On a tout écrit sur l’amour
des langues dressées
aux corps qui s’enroulent
du grand vertige
aux plaines du tendre
des promesses entrelacées
à la nuit qui se rompt
tous les sursauts avant le chagrin
Il reste la singularité des histoires
l’indéfinissable couleur
"On a tant écrit sur l'amour" Éditions Tarmac 2023
Photo Kathryn Olivers
Je garde sur mes lèvres
et la peau de mes bras
des restes de toi
à t'avoir tant étreint
éraflures, et empreintes
comme un lambeau de mue
et des fragments de soie.
Le serpent se faufile vital
dans ma tête et mes veines
comme une âme filante
jusqu’au bout de mes doigts.
Au delta de la chair, l'immense.
Je lutte, redeviens le sel
rivière à la faune secrète
mangrove de sève et de sang
dans les courants du ciel
ceux de ta bouche belle.
Je cherche mon souffle
dans les poumons du soir
les fertiles promesses
laissées aux plis du drap.
Je suis l’Eve qui t'enfante
te soulève et t'envole
quand le serpent s'enroule
au creux de ma patience
et de nos amours folles.
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