"Plus je vends, plus je me partage. Ce qui m'intéresse c'est que les gens me parlent de leur vie avec la sculpture qu'ils ont choisie. Que l'on puisse s'emparer de ce que j'ai fait et vivre avec me semble tout à fait magique" écrivait Pierre Amourette il y a quelques années.
Je n'ai donc pas été étonnée de recevoir il y a quelques semaines une demande évoquant un livre à venir sur l'émotion suscitée par son travail. Pierre est avant tout un homme de dialogue et de partage.
Voici ce qui s'est passé pour nous ....
Lorsque nous sommes arrivés au Manoir des Renaudières en avril 2014, je crois que j'avais au fond de mon cœur l'envie secrète d'une sculpture de Pierre Amourette.
C'était le tout dernier jour de l'exposition et je savais que le succès avait été au rendez-vous.
Nous avions tant de fois croisé son travail lors de nos Périples, Apolline et moi. Chez Béatrice Soulié, bien sûr, la grande découvreuse puis tous les ans au Musée des arts buissonniers grâce à Pol Lemétais et dans tant d'expositions. Bref Pierre Amourette et moi, c'était une longue histoire, un vrai chassé-croisé...
Je reviens à Carquefou, nous visitons l'exposition. Les sculptures sont toutes plus belles les unes que les autres. Chantal Giteau a un œil, un vrai regard et l'émerveillement est bien là.
Une sculpture retient mon attention. Elle est dans les tons jaunes et bleus et me fait penser aux sculptures bretonnes. Je l'aime immédiatement. La mère, à la fois altière et protectrice, semble dire en tenant son enfant serré contre elle : "Ne touche pas à mon petit, ne touche pas à la chair de ma chair". Elle porte une couronne, son enfant aussi.
Plus loin, une sculpture virevoltante retient l'attention de mon mari. Elle est tourbillonnante, sa robe abondante est ciselée de glaçures vertes. La mienne a sur sa robe deux écureuils, celle-ci des lézards, un oiseau délicat sur l'épaule droite. Cette fois l'enfant est à la fois offert et retenu fermement, il nous regarde et tend ses bras vers nous.
Le paradoxe est total. Le choix des œuvres est surprenant. Philippe est cartésien, moi j'aime le foisonnant, "le trop toujours". Impossible de choisir entre les deux sculptures.
Le miracle est qu'elles sont toutes vendues sauf ces deux-ci qui semblaient nous attendre.
Comment résister ?
Voilà, depuis maintenant 8 ans la mère au regard intraitable trône dans notre chambre et la maternité froufroutante dans notre pièce à vivre.
Nous vivons avec Pierre Amourette et c'est un bonheur sans cesse renouvelé.
Ludovic Duhamel a écrit sur cet artiste : "chaque pièce est un conte dont les mots résonnent en volumes colorés, chaque pièce est une fable peuplée de personnages hauts en couleurs", c'est vrai que des sculptures de Pierre Amourette irradie une émotion, qui saisit instantanément aux tripes. Ce " tripoteur de terre" n'est-il pas avant tout un sorcier, un magicien qui a su enfanter des Vierges païennes, des Madones sacrées, des mères tout simplement où transparaissent l'angoisse, la douleur et où se mêlent l'amour et la mort ?
Depuis 2014 à chaque nouvelle exposition de Pierre, que ce soit à Morgat, à Brou, à Brécey, à Notre-Dame-des-Landes, les tentations sont nombreuses.
Cet homme est habité, c'est un véritable passeur d'émotions.
Il a eu la gentillesse de me dire un jour que je lui portais chance et que lorsque je visitais ses expositions le succès était au rendez-vous.
Longue vie à tes créations Pierre !
Continue à nous enchanter !
LE SITE DE PIERRE AMOURETTE
PIERRE AMOURETTE ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
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