LU ET AIME DANS " DANS MA TÊTE JE M'APPELLE ALICE"
DE JULIEN DUFRESNE- LAMY
...." Surtout, les livres m'ont permis de mettre à rude épreuve mon ignorance de laissée-pour-compte . Et d'avancer . Mettre une odeur sur le camphre, une image sur la renaissance. Appréhender le sentiment d'impuissance, et approcher l'espoir d'ailleurs; la littérature le fait comme personne. Prendre la poudre d'escampette, à la saint-glinglin, se méfier de l'eau qui dort, jouer son va-tout, tendre l'autre joue, autant d'originalité dépistée entre deux lignes permettant mon sursis.
L'importance soulignée des mots, aussi, en gras ou ancrés dans la pause, ceux qui se bousculent gaiement à l'aurore ou qui s'évident là -haut lorsque tout est triste.Les syllabes qui se forment simplement, sans diktat, pour ouvrir le coffre des émotions . Mettre le doigt sur l'inconnu ou la quiétude.
Fréquenter des hommes dangereux, visiter des lieux interdits, témoigner d'époques révolues.
Imaginer une chasse à courre ou errer dans la cour des Miracles, rêver l'Amérique, les tumble-weeds, le château-Marmont et les boulevards poisseux. Dessiner un Londres victorien, au lendemain des meurtres de Jack , parcourir la capitale prise d'assaut avec Gavroche, traverser les forêts sauvages, les armées d'Hadrien, rencontrer les bandits et les philosophes, nager chez les sirènes, boire l'aridité et contempler la lune .
Inutile pour moi de rejoindre les rangs. Seule contre tous, je continuerai de m'attarder sur le cas des autres, le destin des plus beaux et la soif des mieux écrits en les refermant tous prudemment, d'une main sure, une fois conquis cet apaisement tiède."
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