Beaucoup de monde en ce vendredi 20 mars pour le vernissage d' HÉLÈNE VIRION !
"Photographe plasticienne, Hélène Virion compose des univers pesants à l'apparence cinématographique.
Sur la base d'une trentaine à une soixantaine de photographies, elle agence des scènes panoramiques ou sphériques troublantes. Elle intervient pour cela sur la luminosité de la scène, sur la brume, sur la déclivité de l'horizon ou les mouvements aquatiques en vue d'immiscer un trouble dans l'image. Elle piège ainsi le regardeur dans un univers qui sous une apparence familière, l'oblige à affronter un malaise. En parallèle à sa pratique elle effectue des recherches universitaires sur la manipulation photographique et le temps à l'œuvre dans les médiums numériques."
Promenez vous sur le site de l'artiste pour découvrir sphères et panoramas
Jusqu'au 18 avril 2015
LE SITE D' HÉLÈNE VIRION
(cliquer sur le lien)
"Photographe plasticienne, Hélène Virion compose des univers pesants à l'apparence cinématographique.
Sur la base d'une trentaine à une soixantaine de photographies, elle agence des scènes panoramiques ou sphériques troublantes. Elle intervient pour cela sur la luminosité de la scène, sur la brume, sur la déclivité de l'horizon ou les mouvements aquatiques en vue d'immiscer un trouble dans l'image. Elle piège ainsi le regardeur dans un univers qui sous une apparence familière, l'oblige à affronter un malaise. En parallèle à sa pratique elle effectue des recherches universitaires sur la manipulation photographique et le temps à l'œuvre dans les médiums numériques."
Promenez vous sur le site de l'artiste pour découvrir sphères et panoramas
Pour en savoir un peu plus sur Hélène ce texte écrit en 2012 par Agnès
Foiret pour le Catalogue
d’exposition "Figures
du Sommeil " (Galerie Municipale de Vitry-sur-Seine)
"Avec Quiète,
Hélène Virion nous transporte dans le bercement de l’horizon qui vacille. On le
voit, une oscillation menace l’équilibre de la chaloupe alors que l’équipage
est au bord du sommeil. De ce paysage, nous n’avons aucune indication de
provenance mais il est traversé par un exotisme à double fond, dont l’un révèle
de la géographie mais l’autre touche à nos représentations archaïques.
L’habitat de fortune, balloté au gré des eaux,
fait une intrusion des plus étranges dans nos images de foyers domestiques et
de naufrages. L’artiste s’engage dans une structuration de l’image à partir de
plusieurs dizaines de prises de vue en panorama unique. La composition agencée
sur la base de multiples clichés vise le vraisemblable et la déstabilisation de
nos repères. À quoi tient l’effet d’inertie de ce paysage qui associe le calme
et tourmente ? Les opérations digitales, notamment d’insertion,
d’harmonisation, voire d’incrustation sont appliquées de façon méthodique
jusqu’au détourage et à la redéfinition des figures humaines qui n’occupent
qu’une infime partie de l’image. En procédant à l’inclinaison numérique de la
ligne d’horizon, au resserrement des berges pixels après pixels, Hélène Virion
introduit un trouble dans l’espace-temps photographique. Ainsi, par une faible
inclinaison du delta qui perturbe la vision du point de fuite, la composition
nous entraine hors champ. Les jeux d’équilibre et de proportions interviennent
alors comme conditions nécessaires à la cohérence du visible. En ayant recours
à des retouches numériques minutieuses et à la manipulation de calques, Hélène
Virion structure une scène en attente d’une possible dramaturgie. Dans le
contexte de cette vue, les eaux semblent létales et non mortifères, opérant le
déplacement de l’origine mythique du Léthé vers la poétique photographique. Les
occupants de l’embarcation semblent être pris dans la léthargie de l’onde.
Selon les légendes, les eaux de Léthé anéantissent la personnalité, efface la
mémoire, conduisent à une perte d’identité ; ensemble des symptômes que
l’ont peut assimiler à l’état de mort apparente. Léthé, fleuve mythique des
Grecs, était réputé couler avec lenteur et silence car son cours paisible ne
faisait entendre aucun murmure. Situé du coté de la vie, il assurait la
frontière naturelle entre le monde et les Enfers. Boire les eaux du Léthé était
la condition du retour sur terre des âmes des justes qui, après avoir expié
leurs fautes, aspiraient à une vie nouvelle. La bascule de l’horizon et du
miroir d’eau de la photographie trace une voie vers l’oublie et la descente en
soi. En suivant le cours du Léthé, le passage par la mort symbolique qu’est
l’état du sommeil profond dénoue les nœud et délivre de l’obscurité de la
psyché. Quiète est ambiguë :
elle semble dire le vrai mais elle n’est que reconstitution. D’imperceptibles
indices de fond remonte à la surface et empêche l’état de sommeil profond. Le
balancement paisible de l’embarcation semble temporaire dans le suspens
crépusculaire. Dilatation du champ et vertige du mal de mer nous font glisser
vers l’engourdissement et les hantises. La photographie, étirée en longueur,
prend la figure d’un sommeil panoramique. Elle est, selon Hélène Virion,
« comme en proie à un dommage imminent tendant à faire dériver, voire
échouer l’embarcation. Celui d’une accalmie temporaire qui tend à émanciper par
la tentation narrative qui s’en dégage, la photographie de l’inertie, du
sommeil »."
Jusqu'au 18 avril 2015
LE SITE D' HÉLÈNE VIRION
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